Moins de voitures, plus d’économies : l’effet positif des aides à l’achat pour les vélos électriques
Une étude canadienne montre que les aides à l’achat de vélos électriques réduisent l’usage de la voiture de 20 % et les coûts de transport de 12 %.

En bref :
- Grâce aux subventions, les ménages remplacent une partie de leurs trajets en voiture par des trajets en vélos électriques.
- Résultat : moins de CO₂, plus d’économies et une mobilité plus souple au quotidien.
- L’impact de tels dispositif dépend des critères d’accès, du montant des aides et de la qualité des pistes cyclables.
A Vancouver au Canada, des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique se sont penchés sur l’impact d’une subvention pour l’achat de vélos électriques lancée en 2023. Conduite auprès de 1004 personnes ayant pu bénéficier de cet accompagnement financier, cette étude renforce – chiffres à l’appui – certains faits établis.
En gros, les personnes qui achètent un vélo électrique laissent davantage leur voiture au garage, adoptent un mode de vie plus actif et réduisent leur facture ainsi que leur impact sur l’environnement. En effet, chez ces personnes l’usage de la voiture a baissé de 20 % et les coûts des déplacement ont diminué de 12 % en moyenne.

Pour info, 85 % des participants ont bénéficié de 1400 $ de rabais sur l’achat de vélos vendus, en moyenne, 3200 $. Il faut aussi préciser que ce dispositif d’aide concernait essentiellement des foyers à faibles revenus, et que l’incitation a été perçue comme décisive chez ces personnes. Seuls 21 % des foyers de cette catégorie envisageaient l’achat d’un ebike et ce taux a grimpé à 62 % une fois l’aide financière mise en place.
Des habitudes qui s’ancrent dans la durée
Conduite sur 12 mois, cette étude a fait un premier point d’étape au bout de 3 mois de possession d’un vélo électrique. L’idée étant de voir si l’effet « nouveauté » s’estompe et de quelle manière le vélo électrique s’installe durablement dans le quotidien de ses acquéreurs. Globalement, les habitudes prises les premiers mois perdurent dans le temps et les bénéfices sont suffisamment appréciables et quantifiables pour les usagers afin de les encourager à moins utiliser leur voiture.
On note tout de même que 13 % des participants à l’étude ont vendu leur voiture durant cette période, 87 % ayant conservé un usage régulier de leur voiture. Néanmoins, en moyenne, l’utilisation de la voiture a baissé de 20 %, et plus encore chez les personnes qui se servent du vélo pour aller au travail. En termes de kilomètres, les distances hebdomadaires parcourues en voiture ont baissé de 17 km, alors que le kilométrage moyen des sondés est de 40 km à vélo par semaine.
En extrapolant les résultats sur cinq ans, les chercheurs concluent que sur ce panel de 1004 personnes, l’usage du vélo électrique permettra d’économiser quelque 5000 tonnes d’équivalent CO2 rejetés dans l’atmosphère. Ils évoquent aussi des économies de l’ordre de 1,3 million de dollars chaque année au niveau des frais de transport.
Des a priori qui volent en éclat
Cette étude aborde également l’impact du montant des aides, des critères d’éligibilité et de la qualité du réseau cyclable dans leur efficacité. Il est clair que l’aide à l’achat d’un vélo électrique est bien plus décisive dans cette prise de décision au sein des foyers modestes, et que plus l’aide couvre une part importante du prix d’achat, plus elle aura de chance de séduire. Enfin, les personnes disposant d’un réseau cyclable développé autour de chez eux sont bien plus enclins à en profiter pour s’équiper, ce qui est parfaitement logique.
Et pour conclure sur une note moins scientifique, mais tenant davantage du ressenti, il apparaît qu’après 12 mois les personnes ayant bénéficié d’une aide pour s’équiper d’un vélo électrique estiment avoir eu une « bien meilleur expérience » qu’ils ne l’avaient imaginé et « pris plus de plaisir » qu’anticipé à intégrer le vélo dans leur quotidien.
Leurs ressentis en termes de confort, de sécurité et de stationnement sont à chaque fois supérieurs après être devenus cyclistes qu’avant de l’être, preuve que certains a priori sont des freins faciles à lever une fois que l’on s’y met. Il n’y a que l’impact de la météo sur leur pratique qui s’avère plus fort qu’anticipé.
Rappelons qu’en France, le Plan Vélo qui montrait de premiers résultats prometteurs est totalement à l’arrêt depuis fin 2024 et reste dans le flou le plus total avec la valse des gouvernements successifs. Le retour d’aides à l’achat et d’investissements ambitieux dans les aménagements cyclables est réclamé à corps et à cri par toute la filière.
Sources : Etude ; Cycling Electric
- Publié le 4 octobre 2025