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Merida : « pas de frais de recrutement » pour les travailleurs migrants à Taïwan

Le fabricant de vélos Merida Industries, deuxième fabricant de vélo au monde derrière Giant Group, vient d’annoncer l’adoption d’une nouvelle politique pour ses travailleurs migrants. Cette décision intervient peu après le blocage des importations de Giant en raison d’allégations de travail forcé par les douanes américaines.

Une salariée de la chaine de montage Merida. © Merida

En bref :

  • Merida adopte une politique “zéro frais” pour ses travailleurs migrants à Taïwan et prévoit de rembourser les frais déjà versés.
  • Cette décision intervient après les sanctions américaines contre Giant, accusé d’avoir recours au travail forcé.
  • L’entreprise veut éviter tout risque de blocage à l’exportation et afficher sa conformité avec les normes internationales du travail.

Dans un communiqué publié vendredi, Merida a déclaré qu’elle « respecte strictement les lois du travail taïwanaises », tout en reconnaissant « l’écart entre la législation locale et les attentes internationales ». L’entreprise affirme ainsi vouloir « s’aligner sur les standards du travail universellement reconnus ».

Depuis le 1er octobre 2025, Merida a donc mis en place une politique garantissant qu’aucun travailleur migrant, qu’il soit nouvellement recruté ou déjà en poste, n’aura plus à payer de frais de recrutement ni de frais de service mensuels aux intermédiaires. Tous ces coûts sont désormais pris en charge par l’entreprise.

Remboursement des frais déjà payés

Merida précise qu’un plan de remboursement est en cours pour rembourser les travailleurs migrants des frais déjà versés. « Notre objectif est de compléter le processus de remboursement d’ici le 25 octobre 2025 », indique le communiqué.

L’entreprise estime que ces mesures lui permettront d’être pleinement conforme aux normes internationales et souligne que « le bien-être des employés reste la priorité ». Merida se dit « déterminée à poursuivre l’amélioration continue » de ses pratiques et à garantir un environnement de travail fondé sur « l’équité, la sécurité et la dignité ».

Plus loin que Giant

Cette initiative va plus loin que celle de Giant, qui avait instauré en janvier dernier une politique similaire, sans toutefois rembourser les frais de recrutement déjà payés par ses travailleurs. Giant avait cependant profité de cette réforme pour améliorer les logements de ses employés migrants.

Un porte-parole de Giant, Ken Li, a expliqué que l’entreprise « examine attentivement les étapes supplémentaires possibles, y compris la manière et le moment d’élargir la portée de sa politique actuelle ». Il a ajouté qu’il s’agit d’« une question complexe nécessitant une évaluation approfondie et des consultations externes », et qu’aucune décision définitive n’a encore été prise.

La crainte d’un effet domino après les sanctions américaines

L’initiative de Merida intervient dans un contexte de forte inquiétude au sein de l’industrie taïwanaise du cycle, après les mesures prises par les douanes américaines à l’encontre de Giant. Le géant du secteur a vu ses exportations temporairement bloquées aux États-Unis, son principal marché, à la suite d’allégations de travail forcé liées au recrutement de travailleurs migrants.

Cette décision a eu un retentissement immédiat dans la filière, où de nombreux fabricants redoutent désormais d’être soumis à des enquêtes similaires. En adoptant rapidement une politique “zéro frais” et en s’engageant à rembourser les sommes versées par le passé, Merida cherche à se prémunir contre tout risque de sanction ou de suspension d’importation. Le constructeur entend ainsi démontrer sa transparence et son alignement sur les standards internationaux, avant que d’éventuelles pressions ne s’exercent à son tour.

Source : Bicycle Retailer

  • Publié le 7 octobre 2025

Amateur de vélo aussi à l'aise sur une roue que sur deux. Mon objectif : informer avec passion.

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