222 cyclistes sont morts sur les routes en 2024
Le bilan provisoire de la sécurité routière pour 2024 a été publié et il dénote d’une mortalité stable des cyclistes, alors que la pratique du vélo est de plus en plus forte.

En bref :
- 3 431 personnes sont mortes sur les routes en France en 2024, dont 222 cyclistes.
- Les cyclistes représentent 7 % des décès totaux, mais 16 % des blessés graves et 20 % des blessés avec séquelles.
- 87 % des morts à vélo sont des hommes.
Il faudra attendre la fin du mois de mai 2025 pour disposer des statistiques complètes et consolidées de la sécurité routière portant sur l’année 2024. Néanmoins, le bilan provisoire de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) a été publié le 30 janvier dernier et il permet déjà de se faire une bonne idée de l’évolution de l’accidentalité.
En France (métropole et outre-mer), 3 431 personnes sont décédées sur les routes en 2024, ce qui représente une hausse de 0,9 % sur un an, mais 1,9 % de baisse par rapport à l’année 2019. En France métropolitaine, cela représente 23 tués de plus qu’en 2023.
Des statistiques qui rappellent le coût de la virilité (le titre d’un livre de Lucile Peytavin), puisque l’on apprend que 78 % des tués sont des hommes (75 % des blessés graves), et que 84 % des présumés responsables d’accidents mortels sont des hommes.
Le réseau le plus dangereux reste les routes « hors agglomération », cumulant 60 % des décès et 48 % des blessés graves. 32 % des décès de la route surviennent en ville, et 8 % sur autoroutes (soit 242 personnes tuées, 27 de moins qu’en 2023).
La surreprésentation des 18-24 ans est une nouvelle fois bien identifiée par les statistiques : alors qu’ils représentent 8 % de la population française, ils concentrent la plus grande proportion de tués (17 %), blessés graves (18 %) et blessés avec séquelles (19 %) sur les routes. Les plus de 85 ans et les 75-84 ans sont également surreprésentés.
Les hommes surreprésentés
« Certains modes de déplacement dont l’utilisation se développe fortement ont concerné plus particulièrement les hommes : 31 hommes tués à vélo de plus en 2024 par rapport à 2019, contre 5 femmes tuées en plus », peut-on lire dans le rapport de la sécurité routière. A vélo, 87 % des morts sur la route sont des hommes.

L’ONISR indique également que « depuis la pandémie, la part des usagers vulnérables parmi les personnes tuées ou blessées s’est renforcée ». Par vulnérable, on entend les usagers « non carrossés » dont font partie les piétons et les cyclistes. Si bien que les occupants de voitures représentent désormais moins de la moitié des morts sur les routes (48 %).

La part des cyclistes dans les chiffres augmente : en 2024, ils représentent 7 % des tués, 16 % des blessés graves, 20 % des blessés avec séquelles… pour une part modale estimée à 2 % dans cet observatoire. L’estimation communiquée parle de 222 cyclistes décédés sur les routes en 2024, soit 1 de plus qu’en 2023, mais 35 de plus qu’en 2019 (et une progression de 51 % par rapport à 2010).

Pour autant, ces données brutes ne peuvent pas être lues sans une mise en relation avec l’évolution de la pratique cycliste, qui n’a cessé de progresser ces quinze dernières années.
Plus il y a de cyclistes, plus la mortalité baisse
Si l’an dernier la fréquentation des axes cyclables n’avait progressé que de 1 % selon Vélo & Territoires, elle s’est stabilisée à un niveau bien supérieur à ce que l’on pouvait constater avant la crise du covid, avec des progressions de plus de 15 à 30 % sur certains compteurs (et parfois beaucoup plus dans certaines villes qui ont fait ou sont en train de vivre leur révolution cycliste).
Vélo & Territoires avait mesuré une hausse moyenne de la fréquentation des axes cyclables de 37 % au niveau national entre 2019 et 2023, avec une hausse de 7 % par an des déplacements utilitaires.
Or, toutes les statistiques le démontrent : plus il y a de vélos sur les routes, moins les cyclistes meurent en proportion. En effet, plus visibles, mieux protégés, les cyclistes (qui sont eux-mêmes automobilistes dans une majorité de cas) s’épanouissent davantage et vivent leurs déplacements plus sereinement s’ils sont plus nombreux. Le constat est beaucoup plus préoccupant dès lors que l’on sort des villes, avec une mortalité qui explose, y compris à vélo.
Rappelons que suite à la mort tragique du jeune Paul Varry, écrasé par un SUV à Paris lors d’une altercation, le gouvernement avait lancé une mission visant à définir des mesures concrètes à mettre en place pour lutter plus efficacement contre les violences routières. Entre temps, le gouvernement a changé, mais on espère que cette mission est toujours d’actualité…
Source : Bilan 2024 de la sécurité routière
- Publié le 7 février 2025