Des systèmes d’alerte à l’ouverture des portières bientôt obligatoires pour protéger les cyclistes ?
Face à l’augmentation des accidents provoqués par l’ouverture imprévue de portières, véritable danger mortel pour les cyclistes, le gouvernement allemand envisage d’imposer l’équivalence d’un « bouclier électronique » sur les véhicules neufs.
En bref :
- Le “dooring” représente une cause majeure d’accidents en ville, touchant jusqu’à un cycliste sur cinq selon les assureurs allemands.
- Les systèmes d’alerte et de blocage de portière existent déjà sur les véhicules haut de gamme et pourraient devenir obligatoires.
- La prévention passe aussi par des pistes cyclables adaptées et des gestes simples comme l’ouverture de la portière avec la main opposée.
Chaque année en Allemagne, des centaines de cyclistes sont victimes de ce qu’on appelle le « dooring », que nos cousins canadiens appellent joliment « emportiérage ». Il désigne la hantise de nombreux cyclistes : un choc frontal avec une portière subitement ouverte, alors qu’un conducteur s’extrayant de son véhicule n’a pas regardé la présence d’un cycliste en approche.
Dans les grandes villes, ces accidents représentent une part significative des collisions impliquant des cyclistes. Si l’on en croit les statistiques allemandes, c’est même la 3e cause d’accident des cyclistes dans de grandes villes comme Berlin. Et si l’on se réfère aux statistiques des assureurs allemands, près d’un accident de vélo sur cinq serait lié à un véhicule stationné.
Alors bien sûr, certains aménagements cyclables permettent de limiter les risques liés à ce phénomène. Des stationnements voiture à distance de pistes cyclables protégées par exemple. Mais ils sont encore très peu répandus et d’autres solutions complémentaires émergent pour mieux protéger les vélos.
Une solution technologique sur les voitures
Le principe est simple, mais efficace : des capteurs installés latéralement et à l’arrière du véhicule (radars, sonars ou autres) surveillent l’environnement proche lors du stationnement. Si un cycliste (ou tout autre usager vulnérable) s’approche d’un côté de la voiture, un signal visuel et/ou sonore prévient l’occupant avant toute ouverture de portière.
Dans les versions les plus avancées de ce dispositif, l’ouverture de la portière peut même être temporairement bloquée jusqu’à ce que la voie soit libre.
On ne parle pas de science fiction ou de technologies en cours de développement. Ces systèmes anti-collision existent déjà sur des véhicules de série haut-de-gamme et intelligents. Les constructeurs Premium ayant depuis longtemps fait de la sécurité l’un de leurs axes de démarcation, ils sont logiquement les premiers à intégrer ce genre de dispositifs sur leurs voitures.
Bientôt obligatoire pour les véhicules neufs ?
Eh bien sachez qu’en Allemagne, les pouvoirs publics envisagent de rendre obligatoires ces systèmes de protection des cyclistes. L’organisation cycliste nationale Allgemeiner Deutscher Fahrrad-Club (ADFC) salue la démarche. Toutefois, elle rappelle que la sécurité des cyclistes ne se limite pas à l’électronique des voitures : des pistes cyclables séparées et un urbanisme adapté restent indispensables.
En parallèle, faire connaître des gestes simples et efficaces aux automobilistes demeure essentiel. On pense notamment notamment l’ouverture de la portière avec la main opposée, qui est enseignée dans les autoécoles néerlandaises. Lorsque l’on ouvre sa portière avec la main opposée, le torse pivote et l’on peut plus prendre une information visuelle directe de l’arrivée potentielle d’un cycliste, plutôt que se contenter d’un regard dans le rétroviseur.
On peut évidemment voir la volonté d’imposer les systèmes d’alerte dans les véhicules neufs comme une excellente décision pour protéger les cyclistes et autres usagers de la route des risques liés au « dooring ». Mais c’est bien en couplant ces efforts technologiques à des aménagements de voirie adaptés et à l’adoption de comportements responsables que l’on parviendra, collectivement, à améliorer la sécurité de chacun.
- Publié le 8 décembre 2025
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