Vélo et société

Le boom du vélo électrique aura bien lieu

Une étude valide le fort potentiel de croissance du vélo à assistance électrique, dont le marché mondial pourrait atteindre 151 milliards de dollars d’ici 2033.

© Unsplash – Himiway Bikes

En bref :

  • Une étude portant sur la croissance du marché du vélo à assistance électrique (VAE) entérine l’énorme potentiel de cette catégorie de vélos.
  • Le marché, qui pesait 40 milliards de dollars dans le monde en 2022, pourrait atteindre une valeur de 151 milliards de dollars en 2033.
  • De nombreux facteurs sont au vert pour expliquer cette forte croissance attendue, qui s’exprimera partout dans le monde, mais surtout en Asie.

Cela ne vous a pas échappé si vous suivez un tant soit peu l’actualité du vélo : le marché traverse une passe difficile de réajustement après un énorme boom post-covid, plombé par l’inflation et ses conséquences sur le pouvoir d’achat. Résultat, il y a beaucoup d’offre (de très nombreux vélos en stocks) mais moins de demande. Certains segments résistent mieux que d’autres, comme les vélos à assistance électrique ou les vélos cargos.

Si l’on en croit les chiffres d’une vaste étude menée par le cabinet Research Nester, en partenariat avec les plus grands acteurs mondiaux du marché du cycle, ces difficultés ne sont que temporaires. Surtout pour les vélos électriques, dont le taux de croissance annuel devrait s’établir aux alentours des 12 % entre 2023 et 2033.

Asie Pacifique et Europe, moteurs de la croissance

Si bien qu’en 2033, le marché du vélo électrique pourrait, au global, représenter quelque 151 milliards de dollars, alors qu’il ne pesait « que » 40 milliards en 2022. Une forte croissance attendue, qui s’explique par de nombreux paramètres : innovations, capacités de production améliorées, incitations gouvernementales, urbanisation grandissante et hausse des préoccupations en matière d’environnement et de santé publique.

La plus forte croissance du marché du vélo à assistance électrique est attendue en Asie Pacifique, une région qui devrait engranger la plus importante part de revenus du marché d’ici à 2033. L’Inde en sera l’un des plus importants moteurs. Dans le pays, le boom de l’automobile personnelle est vécue comme un enfer par beaucoup de conducteurs, faute d’infrastructures suffisantes (un conducteur indien passe, en moyenne, 132 heures dans les bouchons chaque année).

L’Europe ne sera pas en reste et démontre un vrai potentiel de développement important pour le vélo, sachant que cette transformation est d’ores et déjà actée comme nécessaire par la Commission européenne dans le cadre du Green Deal et des engagements pris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Un vrai potentiel de décarbonation

Dans le monde, les véhicules motorisés sont responsables de plus de 22% des émissions directes de CO2, et entre 1990 et 2022, le taux de croissance de ces émissions a dépassé celui de n’importe quel autre secteur. Dans le monde entier, les gouvernements prônent les mobilités actives (dont fait évidemment partie le vélo, y compris électrique) pour enclencher des changements d’habitudes qui ont réellement le pouvoir de réduire les émissions.

Une étude anglaise, citée par Research Nester, démontre même que le vélo a le potentiel de réduire les émissions du pays liées au transport routier de l’ordre de 45% s’il était beaucoup plus utilisé sur des trajets adaptés.

Une réponse adaptée aux enjeux

Sans surprise, ce sont les vélos urbains qui ont le plus gros potentiel de croissance, dans un monde où les populations vivent de plus en plus en ville. Le vélo (électrique ou non) est plus facile à garer, permet d’éviter des transports en commun pas toujours efficaces ou bondés, est beaucoup plus économique qu’un moyen de transport à moteur thermique, tout en ayant des bénéfices sur la qualité de l’air et la pollution sonore.

L’immense partie de la croissance devrait se faire sur des motorisations d’une puissance inférieure à 750 W, tandis que les moteurs installés au niveau de la roue arrière (moyeu) resteront les plus fréquents, devant les moteurs centraux (pédalier) qui offrent pourtant de meilleures sensations et performances.

Un point de vigilance toutefois autour des ressources en batteries lithium-ion qui sont – et resteront – la première source d’énergie des vélos électriques. On s’attend à ce que la demande en batterie Li-ion soit multipliée par 6 d’ici à 2030 et les vélos sont loin d’être les seuls à en avoir besoin dans le cadre de la transition énergétique, entre l’explosion des voitures électriques/hybrides et les besoins grandissants de stockage d’énergie issue des modes de production intermittents.

Source : Yahoo! Finance

  • Publié le 26 janvier 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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