Vélo et société

L’Ile-de-France tente de rattraper son retard pour le stationnement vélo en gare

Île-de-France Mobilités annonce la création de 3000 places de stationnement vélo dans 6 grandes gares parisiennes. Une bonne nouvelle qui masque toutefois un énorme retard sur les objectifs fixés par la loi LOM.

© IDF Mobilités

En bref :

  • IDF Mobilité annonce la création de 3000 places de stationnement vélo dans 6 grandes gares parisiennes.
  • Ces places doivent être disponibles pour le début des Jeux de Paris 2024.
  • Les gares concernées vont atteindre leur objectif fixé par la loi LOM avec 6 mois de retard.

La course contre la montre qui vise à rendre Paris prête à accueillir le monde pour les Jeux olympiques et paralympiques n’est pas terminée. Île-de-France Mobilités multiplie les annonces pour montrer que les choses bougent. Un abonnement Veligo Flex pour l’été 2024, des pistes cyclables vers les principaux lieux des épreuves des JO et maintenant des places de stationnement vélo en gare.

La branche transports de la région francilienne annonce que 3000 places de stationnement sont prévues pour être terminées à temps pour les Jeux de Paris. Ce sont 6 gares parisiennes qui sont concernées : Austerlitz, Montparnasse, Gare de l’Est, Gare du Nord, Saint Lazare, Bercy.

Le projet de parking vélo à Gare du Nord.
Le projet de parking vélo à Gare du Nord.

Des projets qui vont de 120 places pour Paris Bercy au projet plus important de près de 1200 places à Gare du Nord. De quoi rendre les déplacements plus faciles pour les Franciliens et les touristes, pour peu que le reste du réseau de transports en commun suive.

6 mois de retard sur les objectifs

Ce que ne précise pas le communiqué d’IDF Mobilités, c’est que malgré ces nouvelles places, la région est encore très en retard sur les objectifs de stationnements vélo en gare fixés par la loi LOM. D’après les chiffres de l’observatoire mis en place par Vélo et Territoires, seuls 12 % des gares atteignaient l’objectif dont l’échéance était la fin d’année 2023.

Avec ces nouvelles places, on peut tout de même saluer le fait que les principales gares parisiennes seront à l’objectif. Seule la Gare Saint-Lazare sera encore loin de son objectif. Un peu moins de 500 places y sont promises pour la fin juin, pour un objectif du double, sur lequel 6 mois de retard sont accusés. La Gare de Lyon était jusqu’à présent la seule des grandes gares parisiennes à satisfaire les ambitions de la loi LOM.

Parmi les raisons invoquées pour expliquer ces retards, les observateurs soulignent plusieurs freins. D’une part, la mise en place de stationnements vélo en gare impliquent de nombreux acteurs (SNCF, RATP, régions, communes…) et la coordination de ce méli-mélo bureaucratique n’est pas des plus fluides. Autre problème notable, la difficulté à trouver des espaces disponibles autour des gares où le foncier est à la fois rare et très cher. Sans doute que rogner quelques places de parking aux voitures permettrait déjà d’avancer sur ce point.

L’intermodalité, c’est-à-dire l’utilisation de plusieurs modes de déplacement au sein d’un même trajet, est une des clés du succès des mobilités de demain. Le vélo est une réponse aux défis que nous affrontons, mais il ne peut rouler seul vers le succès. L’offre de transports en commun doit suivre également.

  • Publié le 8 juin 2024

Journaliste à vélo, expatrié dans le Luberon. Persuadé d'être un sniper de l'humour, qui ne rate jamais sa cible.

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