Moteurs

Virvolt 2000 : un moteur arrière puissant assemblé en France qui vise les vélos cargos

Virvolt dévoile son nouveau moteur roue arrière, le Virvolt 2000, assemblé à la Refactory de Flins. Puissant, réparable et made in France, il vise le marché des vélos cargos électriques.

En bref :

  • Lancement du moteur Virvolt 2000 : un nouveau moteur roue arrière puissant (jusqu’à 70 Nm, 1000 W) assemblé en France.
  • Frein régénératif, démarrage intelligent en côte, axé sur la durabilité et la réparabilité… le Virvolt 2000 a été mis au point en partenariat avec eBikeLabs (logiciel) et Shwette (fabricant de vélo cargo).
  • Virvolt veut réindustrialiser en local, avec un SAV formé en France et l’objectif de devenir le « Bosch français » du vélo électrique.

Ce lundi 14 avril, c’est à Flins dans les Yvelines, au cœur de l’usine Refactory de Renault, que nous étions invités à prendre le café. Pourquoi ? Car c’est là que l’entreprise française Virvolt fait assembler ses chaînes de traction pour vélos électriques, et notamment son moteur pédalier Virvolt 900 récemment croisé lors de notre test du Jean Fourche II. C’est là également que sera assemblé le tout nouveau Virvolt 2000.

Eh oui, cette invitation, c’était pour dévoiler à la presse et à une partie de l’industrie un nouveau bloc moteur pour roue arrière qui va compléter l’offre de Virvolt. Un moteur électrique baptisé Virvolt 2000. Le nom interroge. « C’est un nom provisoire qui a fini par s’imposer au sein des équipes de développement, les plus jeunes y voyant un clin d’oeil au Nimbus 2000 quand ceux qui ont grandi dans les années 80 y préfèrent un hommage à Kitt, la voiture intelligente de David Hasselhoff dans K2000 », s’amuse Yvan de La Baume, cofondateur et directeur général de la société.

Une chose est sûre, ce moteur sera une pièce maîtresse qui doit aider Virvolt à s’imposer comme « le Bosch français ». Sa cible ? Les fabricants de vélos électriques qui ont à cœur de trouver des composants assemblés en France et ont besoin d’un bloc moteur moderne, puissant et intelligent, adapté aux vélos utilitaires.

« Les moteurs roue arrière sont un peu snobés sur le marché du vélo cargo alors qu’ils peuvent avoir des propriétés très intéressantes. Notre pari, c’est que ce genre de moteurs va gagner des parts de marché sur ce segment et même s’imposer comme la solution de choix pour tous les vélos cargos électriques milieu de gamme et même un peu plus haut », explique Yvan de La Baume.

De la puissance et de l’intelligence

Pour en faire la démonstration, le Virvolt 2000 est le fruit d’un partenariat mêlant l’ingéniosité et le savoir-faire de quatre acteurs français. Virvolt et les équipes de Renault pour la conception et la fabrication de ce moteur de 4,4 kg développant jusqu’à 70 Nm de couple et permettant des pics de puissance allant jusqu’à 1000 Watts. La société grenobloise eBikeLabs pour la gestion logicielle du moteur et de l’assistance. Et Shwette, fabricant du Baggy, un vélo utilitaire biporteur compact équipé d’une astucieuse zone de chargement pliable à l’avant que nous avions découvert l’an dernier.

C’est ensemble qu’ils ont décidé de faire la démonstration des bienfaits de ce moteur Virvolt 2000, qui – pour avoir pu l’essayer sur plusieurs vélos – est sans doute l’un des meilleurs faire valoir des qualités de l’intelligence apportée par eBikeOS et un excellent choix de motorisation pour le vélo Shwette.

Ce puissant moteur sans embrayage (clutchless) est un candidat parfait pour proposer un frein moteur convaincant. C’est l’une des spécificités d’eBikeOS (que nous avions déjà pu tester sur d’autres vélos) : en rétropédalant on peut activer le frein régénératif, qui permet d’économiser ses plaquettes tout en augmentant son autonomie, et en bénéficiant d’un frein additionnel sécuritaire avec maintien de l’allure en descente, ce qui peut être un gage de sécurité très intéressant lorsque l’on pilote un vélo bien chargé sur de longues pentes. On avait rarement vu le système aussi convaincant qu’avec ce moteur.

Autre point sur lequel eBikeLabs a travaillé avec Virvolt : le démarrage en côte. En associant diverses technologies (dont un capteur de couple Duratorq intégré au boîtier de pédalier), le vélo comprend tout seul qu’il doit fournir une réponse instantanée et un boost de puissance pour aider le cycliste, sans que cela ne soit trop violent pour qu’il reste maître de sa trajectoire et de son vélo en toute sécurité.

« Alors qu’on avait une version en développement du vélo pour un moteur pédalier Shimano, le fournisseur nous explique que cette référence va être arrêtée et qu’il serait préférable d’avoir un cadre compatible avec les fixations de la nouvelle génération. C’est là que j’ai compris. Je ne veux pas que mon vélo soit jetable. Je veux que dans 10, 15 ou 20 ans, on puisse l’électrifier avec un autre système et qu’il continue à rouler. Pour moi, c’est ça la véritable innovation », déclare de son côté Jean-Marc Seynhaeve, patron de Shwette.

Un moteur attendu ?

Yvan de La Baume en est persuadé, avec le Virvolt 2000 son entreprise arrive avec le bon produit au bon moment : « Il y a pas mal de fabricants de vélos qui ne veulent plus devenir prisonniers d’un écosystème fermé et qui cherchent des alternatives performantes, bien positionnées en termes de prix et offrant des avantages du côté de la durabilité et du SAV. On fait tout ça, et on le fait en France ».

Il est trop tôt pour donner un véritable avis sur le comportement et les qualités du moteur Virvolt 2000. Un test en conditions réelles du Shwette Baggy nous permettra, par exemple, de statuer plus définitivement sur son cas. Mais il faut reconnaître que les premières impressions sont bonnes, entre l’adaptabilité du comportement aux situations grâce à eBikeOS et une puissance d’entraînement indéniable. Nos essais de démarrages en côte et de freinages régénératifs sont prometteurs. De quoi compenser un moteur qui, sur le papier, reste assez lourd.

Virvolt, de son côté, insiste sur la globalité de sa démarche qui vise à proposer un moteur puissant, rassurant, réparable et made in France. Un moteur qui intègre un écosystème français, avec des batteries également fabriquées en France (720 Wh) et un moteur qui sera rayonné sur des jantes Mach1 à Villeurbanne. L’idée est également de réindustrialiser pas à pas la fabricant de certains composants du moteur en France. L’écran de 2″ sera, par exemple, lui aussi fabriqué à la Refactory à terme, même si cela demande de retravailler des compétences comme la soudure des cartes électroniques.

Et puis il y a le SAV, qui doit pouvoir être fait localement. « Chez Virvolt, on ne pense pas que le rôle du mécanicien soit de brancher le moteur à un programme de diagnostic et de commander un nouveau moteur si besoin. On met en place toute une formation des mécaniciens pour qu’ils puissent intervenir eux-mêmes », nous explique un représentant de la marque qui résume un état d’esprit « zéro obsolescence programmée ». « On ajuste en permanence, on s’adapte aux retours clients, on forme des mécaniciens partout sur le territoire avec notre académie, avec l’objectif d’offrir un SAV compétent, fiable et rapide partout en France », ajoute-t-il.

C’est un parti pris qui s’explique aussi de par l’historique de Virvolt qui est arrivé sur le marché avec ses kits d’électrification vendus et installés par quelque 350 vélocistes en France. Aujourd’hui, une quinzaine de marques utilise des moteurs Virvolt en première monte et l’entreprise espère atteindre les 5 000 motorisations en 2025, 10 000 en 2026. Signe des ambitions de cet acteur montant des chaînes de traction électriques, désormais aussi tirées vers le haut par le prometteur Virvolt 2000.

  • Publié le 15 avril 2025

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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