Vélo et société

En France, les femmes sont convaincues par le vélo mais pédalent moins que les hommes

Malgré une image très positive du vélo chez les femmes, leur pratique reste bien inférieure à celle des hommes, freinée par des enjeux de sécurité, d’infrastructures et de stationnement.

En bref :

81 % des femmes ont une image positive du vélo, perçu comme écologique et bon pour la santé.

Seules 19 % des femmes sont cyclistes régulières, contre 31 % des hommes.

Insécurité, manque d’infrastructures cyclables et de stationnements adaptés limitent la pratique féminine.

C’est l’un des nombreux enseignements des chiffres de l’Observatoire du cycle 2024 : si les femmes sont globalement convaincues que le vélo est une solution d’avenir pour leurs déplacements, l’écart qui demeure avec les hommes dans leur pratique reste très marqué.

Ainsi, 81 % des femmes ont une image très positive du vélo, notamment d’un point de vue écologique et d’intérêt pour la santé. Contrairement à certaines idées reçues, 90 % des femmes interrogées trouvent que le matériel à leur disposition (vélos et accessoires) sont adaptés à leur morphologie. Le confort en selle est d’ailleurs le second critère d’achat chez les femmes après le prix.

Enfin, 51 % des femmes pensent que le vélo représentent l’avenir de leurs déplacements. Pour autant, seules 19 % de femmes sont cyclistes régulières, contre 31 % des hommes. Un écart de 12 points qui reste abyssal. En effet, 49 % des femmes déclarent ne jamais faire de vélo, contre seulement 37 % des hommes.

Forcément, cela interroge sur les freins à cette pratique. Pour les femmes, les principaux freins à l’adoption du vélo sont : la sécurité à vélo ; le réseau de pistes cyclables trop limité ; l’absence de solutions simples et sûres de stationnement.

Autant de freins que des politiques pro-vélo sont en mesure de faire sauter. Nous en avons l’exemple dans certaines grandes métropoles qui ont eu une politique vélo forte et volontariste, et dans lesquelles ont voit énormément de femmes se déplacer à bicyclettes.

Des cyclistes potentielles à rassurer

Mais si ces chiffres donnent confiance quant à la réserve de cyclistes à convaincre chez les femmes, Florence Gall – déléguée générale de France Vélo, représentant de la filière – tempère quelque peu cet enthousiasme : « Aujourd’hui, il y a quand même une femme sur trois qui a peur de faire du vélo avec ses enfants. Et si 51 % sont convaincues de l’avenir du vélo, cela veut dire que 49 % ne le sont pas ».

Et cette dernière d’ajouter : « Ce que l’on constate, c’est que beaucoup de femmes abordent encore le vélo sous le prisme de la balade, des loisirs, voire des vacances. Prendre son vélo pour faire 5 à 10 km jusqu’au travail toute l’année, ça reste encore un comportement très masculin. Pour les convaincre, il faut que l’on travaille sur la culture vélo et que l’on sache les rassurer. Il y a les pistes et les stationnements, mais il faut faire savoir qu’en réalité, les femmes sont souvent plus en sécurité sur leur vélo que dans les transports en commun ».