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Roold : on a essayé ces vélos vintage re-fabriqués dans le Finistère

Roold renaît en Bretagne : cette marque historique ressuscitée recycle d’anciens cadres de vélos pour créer des modèles vintage, écolos et modernisés, mêlant passion, histoire et surcyclage intelligent.

En bref :

  • L’héritage sportif de Roold est oublié mais la marque renaît de l’initiative d’une entreprise sociale et solidaire pour re-fabriquer des vélos à base d’anciens biclous.
  • Les anciens cadres sont remis à neuf, adaptés et modernisés avec des composants plus actuels, pour repartir de plus belle.
  • Cette entreprise mise sur la fabrication locale et l’impact écologique le plus faible possible pour créer de jolis vélos vintage. Et il y a même une version électrique.

Roold est un fabricant de vélos iconique de l’Ouest de la France, dont l’histoire fut marquée par les exploits sportifs de certains de ses coureurs appelés « les écureuils », référence au logo de la marque et de son équipe qui se font remarquer jusque sur le Tour de France. Des années 1920 aux années 1980, Roold connaît la gloire puis tombe en désuétude.

La mondialisation qui a frappé le marché du cycle a fini par faire disparaître l’entreprise qui est tombée dans le domaine public. Elle renaît actuellement de ses cendres sous l’impulsion de Vincent Crenn et Ronan Prud’homme, passionnés de vélos vintage et convaincus du bienfondé d’une démarche de surcyclage dans un pays où dorment 45 millions de vieux vélos dans les caves.

Des fondateurs croisés sur le Festival Vélo in Paris le WE dernier et avec lesquels le dialogue s’engage très naturellement, étant nous mêmes passionnés par l’objet vélo et convaincus de l’intérêt des initiatives à faible impact écologique. Avec Roold, on est en plein dedans.

Cette entreprise bretonne a trouvé la bonne formule pour résumer son activité. Elle ne fabrique pas des vélos, elle re-fabrique des vélos. La nuance est énorme. Roold récupère de vieux cadres en acier qu’elle retape, réadapte et repeint. En moyenne, 4 heures sont nécessaires pour surcycler un vélo.

L’entreprise les monte de composants bien plus modernes qu’en première monte, réutilise les potences quand c’est possible ou les équipe de fourches et potences neuves, d’équipements chromés fleurant bon les 30 glorieuses, de pneus fins à l’exact opposé des gros pneus ballons que l’on trouve partout aujourd’hui.

Musculaire ou électrique

Dans ses ateliers, Roold assemble principalement quatre types de cadre, du cygne et 700 très ouverts au cadre diamant ultra classique, en passant par le 650 semi-ouvert. Elle propose des cintres courbés pour une position droite ou plus sportifs. Quant aux transmissions, il y a le choix : Roold Single en fixie avec frein arrière en rétropédalage et caliper à l’avant (650 €) ; Roold 50 en Shimano Tourney 3 x 5 vitesses et pneus 700 x 28 ou 650 x 35 (890 €) … et même l’E-Roold (1990 €) !

Le même, mais en version électrique, avec un bloc moteur signé Annad que nous avons roulé pour la première fois, et qui fut une découverte très intéressante. Chassant sur les terres du tout-en-un Zehus Drive (un moteur all-in-one que nous avions testé sur le pliant électrique Vello Bike+), ce moteur arrière Annad tout-en-un est une belle trouvaille.

Un moteur all-in-one intéressant

Il développe un couple modeste de 30 Nm mais a le mérite d’intégrer toute l’électronique et la connectivité, dont une batterie de 210 Wh (une trentaine de km d’autonomie, extensible par une seconde batterie au format bidon). Un moteur qui peut fonctionner sans aucun display, pour ne pas trop moderniser ces vélos au look d’antan (ou avec son téléphone ou un écran dédié).

Le truc cool, c’est que ce moteur est débrayable : en position zéro ou en retirant l’aimant, il n’impose quasiment plus aucune friction au pédalage et permet de profiter de son vélo comme un vélo musculaire classique. Mieux, il laisse le choix entre capteur de pédalage ou peut simuler un capteur de couple pour une assistance plus naturelle. Enfin, ce bloc all-in-one est plus léger que le Zehus, alourdissant le vélo de seulement 2,3 kg.

Bien sûr, bénéficier du coup de pouce de la fée électrique est toujours grisant. Mais en cadre diamant, avec une géométrie plus sportive, des pneus fins limitant la résistance et un poids qui reste mesuré (autour des 13 kg), le Roold 50 est un vélo qui s’emmène très bien à la seule force des cuisses, dans un confort qui – comparé aux standards actuels – peut paraître un peu sommaire, mais suffisant pour quelques épopées. Le tempérament et style inimitable des vélos d’antan sont en tout cas préservés, pour le plus grand bonheur des nostalgiques.

Mais revenons à Roold. La question qui nous taraude est de savoir si l’entreprise pense pouvoir prélever suffisamment de vieux vélos identiques pour répondre à la demande avec des gammes continues. « Nous avons un statut d’entreprise sociale et solidaire qui nous permet de travailler avec les déchetteries pour récupérer les vieux vélos à retaper, c’est un avantage énorme. Et en réalité, dans les années 60 et 70, la production vélo n’était pas aussi large que maintenant. S’il y avait beaucoup de marques, on retrouve beaucoup de vélos d’époque qui partagent des géométries de cadre et des méthodes de fabrications très similaires », nous indique Vincent Crenn.

De l’acier de bonne qualité à retravailler

Ce qui épate Ronan Prud’homme, c’est la qualité de ces cadres d’époque en acier chromoly : « Ce sont des cadres qui travaillent bien et apportent du confort malgré une bonne rigidité, et quand les bonnes conditions sont réunies, c’est un matériau qui se conserve très bien dans le temps. On récupère vraiment des cadres qui sont parfois vraiment nickels ».

Roold n’est pas la seule entreprise française à avoir choisi le surcyclage dans son approche de fabrication de vélos. On pense par exemple au travail de Botch Cargo Bikes ou de CosmoCargo qui travaillent les vélos cargos, ou encore à Goëland qui récupère également de vieux vélos pour fabriqués à base de matériaux recyclés ou renouvelables des vélos électriques.

  • Publié le 29 avril 2025

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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