Respect des feux, port du casque, usages, profils : les chiffres du vélo en France
Une vaste enquête révèle les habitudes des Français face au vélo en 2024 : fréquence, profil des cyclistes, usages, inégalités sociales et territoriales, sécurité… Un portrait riche du cyclisme au quotidien.

En bref :
- En 2024, 54 % des Français utilisent le vélo, dont 24 % régulièrement et 30 % de manière occasionnelle.
- L’usage du vélo varie selon l’âge, le revenu, le sexe, la saison ou encore le lieu d’habitation.
- 92 % des Français savent faire du vélo, 16 % pratiquent l’intermodalité et de plus en plus d’entre eux portent un casque.
En début de mois, le ministère chargé des Transports a publié les résultats de son enquête annuelle portant sur l’usage du vélo en France pour l’année 2024. Un document de synthèse piloté par un comité auquel siège de nombreux organismes, dont l’Ademe, le Club des villes et territoires cyclables et marchables, la Fédération des Usagers de la Bicyclette, l’Observatoire national de la sécurité routière ou encore Vélo et Territoires. Cette enquête se base sur un échantillon de 12 582 répondants âgés de 11 à 85 ans, interrogés en juin et octobre 2024.

Elle nous livre une multitude de statistiques à jour sur l’usage du vélo en France. Ainsi, si 46 % des sondés avouent ne jamais faire de vélo, 24 % s’estiment cyclistes réguliers (10 % roulent tous les jours ou presque) et 30 % cyclistes occasionnel (11 % au moins une fois par mois). S’il y a une parité parfaite entre les hommes et les femmes du côté des cyclistes occasionnels, les hommes sont 29 % à rouler régulièrement à vélo contre 20 % de femmes.

A quel point la taille des villes et la zone habitée joue-t-elle sur la pratique du vélo ? En dehors de Paris intramuros qui compte le plus de cyclistes réguliers (39 %) et le moins de personnes ne pédalant jamais (33 %), le lieu d’habitation ne joue pas autant que nous aurions pu le penser. Il suffit, par exemple, de passer en petite couronne parisienne, puis en grande couronne, pour perdre 7 points puis encore 3 points chez les cyclistes réguliers. C’est tout de même en milieu rural que l’on compte le moins de cyclistes réguliers (19 %).
Jeunes, retraités, ouvriers, cadres : qui pédale le plus ?
L’âge est de son côté un facteur majeur. Chez les 11-13 ans, seuls 16 % des répondants ne montent jamais sur un vélo. Ils sont 60 % dans ce cas chez les 65-69 ans. On constate une grosse chute de la proportion de cyclistes réguliers entre les paliers 25-34 ans et 35-49 ans, passant de 34 à 24 %. Peut-être encore plus intéressant, les chefs d’entreprise sont 42 % à déclarer faire du vélo régulièrement, contre 27 % chez les employés (13% pour les retraités, 34 % pour les étudiants).

L’accès a vélo et l’intérêt pour les déplacements en bicyclette dépend donc, aussi, de la situation socioprofessionnelle des gens. Pourquoi ? Sans doute parce que même si le vélo est un moyen de transport économique, il est plus facile de l’utiliser au quotidien lorsque l’on habite dans des zones aménagées offrant un maximum de commerces et services à portée de quelques coups de pédales.

Cette étude confirme en tous les cas cette tendance en rapprochant la fréquence d’utilisation du vélo et le revenu mensuel des foyers : plus on gagne d’argent, plus on pratique. Le gap le plus visible se retrouve lors du passage de 5/6000 € de revenus mensuels pour le foyer (27 % de cyclistes réguliers) à 6/7000 € (37 %) et encore davantage à 7/8000 € (42 %). Au-delà de 8000 € de revenus mensuels, le vélo reperd un peu de terrain (33 %).

Côté projections, les français s’imaginent globalement faire un peu plus de vélo à l’avenir qu’actuellement, y compris s’ils ne sont pas cyclistes. En effet, 18 % des répondants indiquent avoir envie d’utiliser davantage le vélo, quand seulement 11 % envisagent à l’inverse de réduire la place du vélo dans leur quotidien (quelle drôle d’idée…).
Le vélo, surtout en été et au printemps
Chez les Français qui se déplacent à vélo au moins une fois par semaine, la moyenne est de 4,2 trajets hebdomadaires (2,8 en semaine, 1,4 le WE), pour 23,8 km (14,1 en semaine, 9,6 le WE). Là encore, une disparité apparaît par sexe, les hommes pratiquant un peu plus souvent en semaine (2,9 contre 2,6 pour les femmes) et très légèrement plus le WE (1,4 contre 1,3).

Mais surtout, les hommes roulent sur de plus longues distances : 27,3 km par semaine en moyenne (15,9 km en semaine, 11,4 km le WE) contre 18,6 km hebdomadaires pour les femmes (11,7 km en semaine, 7 km le WE). Quant à l’âge, il joue surtout sur les distances parcourues. Plus on est âgé, plus on avale de kilomètres, l’activité sportive des seniors contribuant naturellement à accroître la moyenne. Ainsi, si les 35-49 ans adeptes du vélo pédalent en moyenne 23,3 km par semaine, les 50-64 ans sont à 31,2 km et les 65-85 ans à 32,9 km.

Faire du vélo, oui, mais pourquoi ? Pour 55 % des sondés, la réponse qui vient est « faire du sport ou se promener ». 17 % déclarent utiliser surtout le vélo pour aller au travail, et 28 % pour faire des courses ou du shopping. 23 % se déplacent surtout à vélo pour un rendez-vous ou une activité.
Autre constat : le vélo est bien une activité saisonnière. Si 32 % des français qui font du vélo déclarent l’utiliser toute l’année, 92 % montent en selle l’été, 77 % au printemps, 56 % à l’automne et 34 % en hiver.

Ce qui est sûr, c’est que les foyers sont nombreux à être équipés en vélo, puisque l’on en compte en moyenne 1,28 par foyer, ce qui représente 0,46 vélo par personne. La part des VAE (vélos à assistance électrique) progresse avec 0,13 VAE par foyer en moyenne, contre 0,33 vélo enfant et 0,82 vélo traditionnel. 8,8 % des sondés affirment disposer d’au moins un vélo électrique à la maison.

Des vélos qui dorment à 84 % dans un logement ou un local qui appartient à son propriétaire selon cette étude. Seuls 11 % des répondants disent stocker leur vélo dans un parking, une cour ou un local collectif, et seulement 2 % le garent tout le temps sur la voie publique. 62 % des sondés disent également faire eux-mêmes l’entretien de leur vélo, 22 % ont recours à un atelier et 15 % avouent ne pas l’entretenir particulièrement (pas bien !).
Respect des règles et port du casque
Et ces cyclistes français, est-ce qu’ils roulent « bien » ? 60 % d’entre eux affirment connaître les principaux panneaux signalétiques dédiés aux vélos. 66 % des répondants affirment toujours respecter les feux de signalisation, et 18 % s’y arrêtent « presque toujours », ce qui fait monter l’addition à 84 % de cyclistes se déclarant plutôt respectueux du code de la route. Seulement 3 % déclarent ne presque jamais s’arrêter au feu. Des résultats déclaratifs qui tranchent en tout cas avec l’idée que beaucoup se font de l’attitude des usagers du vélo.

Quant au casque, 33 % le portent « toujours » et 16 % « souvent », 36 % n’en portent jamais. Il est moins porté en zone rurale et dans les petites et moyennes villes, où près de 40 % des cyclistes n’en mettent jamais. Dans les grandes villes, le casque est plus souvent sollicité. Le gilet de sécurité est porté régulièrement par environ 24 % des cyclistes (35 % chez ceux qui roulent de nuit). Notons également que 7 % des répondants avouent utiliser parfois leur téléphone au guidon, et 16 % un casque audio ou des écouteurs.
C’est est terminé de cette étude très dense sur l’usage du vélo et les habitudes des cyclistes en France sur l’année 2024. Beaucoup d’informations, une marge d’erreur évidemment, mais ces données permettent de se faire une idée assez complète de la place qu’occupe le vélo dans la société française et la manière dont la bicyclette est abordée par nos concitoyens.
- Publié le 22 mai 2025