VTT électriques

Mizea Alp’hy : un VTT électrique à hydrogène prêt à conquérir les stations

Dans les allées du Roc d’Azur 2025, nous sommes tombés nez-à-nez avec l’Alp’hy de la société annécienne Mizea. Un VTT électrique à hydrogène pensé pour la location en montagne. Une innovation audacieuse et prometteuse.

En bref :

  • Mizea, jeune marque installée à Annecy, développe l’Alp’hy, un VTT électrique innovant fonctionnant à l’hydrogène, présenté en avant-première sur le Roc d’Azur 2025.
  • Grâce à sa bombonne interchangeable, ce vélo se recharge en quelques minutes et offre jusqu’à trois fois l’autonomie d’un VTTAE classique alimenté par batterie lithium.
  • Pensé pour les loueurs en station, l’Alp’hy promet une exploitation simplifiée et durable, soutenue par le programme européen e-Boost.

Sur le Roc d’Azur 2025, nous avons pu discuter avec les fondateurs de Mizea, une marque de vélos électriques installée à Annecy qui développe un concept singulier. Ils présentaient, sur le stand de SR Suntour, un VTT électrique très particulier.

Baptisé Alp’hy, il adopte un cadre assez large au cœur duquel on repère un système complet lui permettant de rouler à l’hydrogène. On aperçoit la bombonne dans laquelle est stocké l’hydrogène, une pile à combustible capable de transformer ce carburant en électricité, mais aussi une carte électronique couplée à des supercondensateurs qui – avec la capacité à se recharger très vite – sont là pour compléter l’énergie fournie par la pile lors des fortes sollicitations du moteur.

« Nous vendons un vélo électrique traditionnel pour la ville, qui s’appelle le City, avec une batterie lithium-ion, mais d’un point de vue technologique on est très attiré par le potentiel de l’hydrogène et on pense qu’à l’avenir, nous irons vers ces technologies. En Asie, certains très gros marchés se détournent déjà du lithium pour l’automobile, et cela nous confort dans nos réflexions », nous indiquent ces deux passionnés qui connaissent très bien le milieu du vélo et du vélo électrique, dans lequel ils évoluent depuis plus de 20 ans.

Une solution concrète pour les loueurs de VTTAE en station

Ce que l’on trouve très intéressant, c’est qu’ils ont déjà imaginé des cas d’usage bien précis pour un tel vélo et identifié un marché tout trouvé pour débuter leur aventure : les loueurs installés en stations de montagne.

« C’est un marché dont on connaît bien les difficultés. L’autonomie des VTTAE entraîne de vrais dilemmes de commercialisation pour les loueurs. Souvent, les vélos reviennent vides à la mi-journée et ne peuvent pas être loués une seconde fois, sauf si les loueurs disposent de batteries chargées à échanger. Or, les normes et assurances ont durcit le ton sur le stockage des batteries lithium et les loueurs doivent s’équiper en armoires ignifugées qui coûtent très cher pour pouvoir les stocker », nous expliquent-ils.

Avec l’Alp’hy, ils apportent une solution à ce problème. Il suffit de changer la bombonne d’hydrogène en quelques minutes et le vélo est prêt à repartir. Il existe évidemment différentes tailles de bombonnes, eux ont porté leur choix sur un modèle de capacité moyenne (67 g), intégrable dans le cadre du vélo et offrant 2 à 3 fois l’autonomie d’une batterie classique de 600 Wh.

Un écosystème complet avec production locale d’hydrogène

Mieux, ils proposent également d’installer des stations permettant de générer de l’hydrogène pour recharger les bombonnes. Avec 40 m² de panneaux solaires et 12 litres d’eau, on peut produire (et stocker) 1 kg d’hydrogène par jour, ce qui est suffisant pour faire tourner une flotte d’une cinquantaine de vélos.

Mais l’Alp’hy promet-il d’être un vélo sympa à rouler ? Difficile à dire pour l’instant sans avoir pu l’enfourcher. Pour autant, ses créateurs ont à cœur d’arriver à peaufiner le prototype exposé ici pour réduire son poids et l’affiner avant une commercialisation future. Actuellement, le vélo pèse autour des 28 kg, l’objectif est de parvenir à réduire la largeur du cadre et d’arriver à 25/26 kg environ. « En termes de roulage, on arrive déjà à quelque chose de très proche d’un VTTAE plus traditionnel. Il n’y a pas de souci d’alimentation du moteur et la technologie fonctionne », ajoute Mizea.

Le soutien du programme e-Boost et de Bafang

Précisons que le projet a intégré le pôle de développement e-Boost co-financé par le Conseil de l’innovation européen. Un soutien important qui doit permettre à des entreprises d’inventer la mobilité propre de demain.

Qui dit vélo électrique dit moteur. Celui de l’Alp’hy est un bloc pédalier Bafang. « Bafang, c’est chinois mais c’est du sérieux. Je connais très bien leurs moteurs pour en avoir réparé quelques uns, afin d’accélérer la prise en charge SAV de mes clients lorsque j’étais revendeur. Et puis lorsque nous avons démarché les motoristes, certains des plus gros acteurs du marché ne nous ont pas répondu. D’autres ont trouvé ça intéressant mais avaient d’autres priorité. Alors que chez Bafang, on nous a rapidement envoyé un ingénieur depuis la Chine pour venir voir le projet et nous apporter des réponses et des solutions », nous explique-t-on.

Le chemin menant à la commercialisation de l’Alp’hy reste sans doute long et semé d’embuches mais Impacc, la société annécienne derrière la marque Mizea, pense pouvoir les surpasser. Si le vélo électrique à hydrogène n’arrivera sans doute pas tout de suite partout et pour tous les usages, il est possible que des solutions très ciblées et particulièrement adaptées à certaines problématiques émergent en premier. La location de VTT électrique en est une et Mizea présente l’Alp’hy comme une solution pertinente.

Comptez sur nous pour suivre ce projet et vous informer de ses prochaines étapes.

  • Publié le 13 octobre 2025

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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