Éclairage avant et arrière, clignotants, feu-stop, visière : la liste des atouts du casque Abus HYP-E est longue. Cela en fait-il pour autant le casque urbain ultime ?
Pour
- Look et finitions au top.
- Boucle magnétique et sangle entièrement réglable.
- Confortable.
- Eclairage complet et performant.
- Bonne autonomie.
- Kit hiver fourni.
Contre
- Assez lourd.
- Commandes non sécurisées sur le guidon.
- Visière peu pratique.
Avec le HYP-E, Abus propose un casque vélo vraiment très complet pour la ville. L’intégration des technologies d’Overade est excellente. Dommage que la visière soit si peu pratique à utiliser au quotidien, car ce casque aurait été parfait. Son prix relativement élevé restera sans doute un frein pour beaucoup.
Présentation
Sur le marché du vélo, Abus est une référence à bien des égards. Le fabricant néerlandais propose aussi bien des antivols que des casques, répondant à presque toutes les pratiques.
Avec son HYP-E, Abus propose un casque urbain très complet qui embarque notamment des technologies développées par l’entreprise française Overade. Cette dernière a notamment conçu un système d’éclairages, de clignotants et de feu-stop qu’elle a intégré à un casque vélo, l’Overade Life, que nous avons testé.

L’Abus HYP-E, présenté à l’Eurobike en 2024, s’appuie sur cette technologie et profite de tout le savoir-faire de la marque pour proposer un modèle urbain très complet. L’un des atouts de cet ensemble est que l’on peut choisir plusieurs niveaux d’équipement. Abus propose ainsi 3 déclinaisons du HYP-E :
- HYP-E : Casque avec éclairages et clignotants intégrés (199 €)
- HYP-E Ace : HYP-E + cache-oreilles détachables et visière (269 €)
- HYP-E BL.Ace : HYP-E Ace + feu-stop OxiBrake (299 €)
Nous avons pu tester la version complète Abus HYP-E BL.ACE.
Construction et ergonomie
Alors que le casque Overade Life restait assez sobre dans ses lignes, l’Abus HYP-E arbore un look un peu plus affirmé. Le dessin du casque néerlandais est plus dans l’air du temps et intègre les éclairages de manière bien plus harmonieuse et efficace.

L’élégance du casque Abus est appuyée par de très bonnes finitions. On sent bien que l’on tient un casque plutôt haut de gamme entre ses mains. On sent aussi tout de suite que le HYP-E n’est pas léger. Annoncé à 580 g, en taille M, par le fabricant, nous avons pesé le casque à 577 g. Un poids qui passe à 650 g avec la visière et même à près de 700 g une fois le kit hiver ajouté.




Une masse que l’on ressent nécessairement en roulant, surtout lorsqu’on tourne la tête. Tout le monde n’appréciera pas. Heureusement, la masse reste assez bien repartie et le confort est au rendez-vous. L’intérieur du casque est tapissé de bandes de mousse assez épaisses qui rendent le casque vraiment agréable.


Comme souvent le serrage du casque se fait au moyen d’une molette crantée. Un système précis et pratique. Il est possible d’ajuster facilement la hauteur de cette molette, pour coller au mieux aux différentes formes de crâne. Pratique également si l’on souhaite laisser passer une queue de cheval pour les cyclistes à cheveux longs.

Ce casque est proposé en 3 tailles : S (51-55 cm de tour de tête), M (54-58 cm) et L (57-61 cm). Pour notre part, avec un tour de tête de 57,5 cm, nous avons opté pour une taille M. L’Abus HYP-E s’est montré confortable pour nous, mais ceux qui se situent entre deux tailles préfèreront sans doute la taille du dessus, le casque étant assez étroit.


La sangle jugulaire du casque est un exemple que l’on aimerait trouver sur tous les casques. D’une part, elle se verrouille à l’aide d’une boucle magnétique Fidlock. Un bonheur à utiliser, facile à attacher ou à détacher d’une seule main. Cette boucle est en outre couverte d’une petite bande de tissu doux qui se montre bien plus agréable pour le cou que le plastique nu.


Mais Abus propose également un réglage du croisement des boucles. Grâce à un petit clip, on peut ajuster la hauteur des sangles pour qu’elles se croisent juste sous l’oreille et que l’ensemble se maintienne sans bouger. Enfin, bien plus rare, la partie de la sangle qui dépasse de la boucle et qui vient généralement fouetter le coup ou le visage lorsqu’elle est un peu longue est ici parfaitement maintenue. Une attache ingénieuse et très efficace qui peut paraitre dérisoire, mais qui montre un vrai travail de la part des concepteurs de ce casque.
Le casque Abus HYP-E profite de 3 ouvertures à l’avant pour laisser entrer de l’air pour ne pas étouffer sous son casque. Deux autres ouvertures sont placées à l’arrière pour l’évacuation. Dans l’ensemble, testé sur un mois d’octobre où les températures n’ont pas dépassé les 25 °C, le HYP-E ne nous a pas vu surchauffer. Les ouvertures frontales restent protégées contre les intrusions d’insectes par de petits filets.


Lorsque le temps se rafraichit et tourne à la pluie, il est possible de fermer les écoutilles. En faisant glisser un bouton sur le dessus du casque, il est permis d’abaisser des volets devant les ouvertures. Cela se fait assez facilement, même si les derniers millimètres de fermeture ne sont font pas sans appuyer légèrement sur le volet pour qu’il se glisse sous la coque du casque.

Pour l’hiver, les versions ACE et BL.ACE du HYP-E sont livrées avec des cache-oreilles amovibles. Ils s’installent et se retirent très facilement grâce à deux ergots en plastique qui viennent se clipper à l’intérieur du casque. Leur confort est appréciable et ils sont surtout très efficaces pour protéger du froid, sans trop gêner l’audition.


Une visière pas très pratique
Abus propose donc plusieurs déclinaisons de son casque Abus HYP-E, dont certaines sont dénuées de visière rabattable. Ce qui est intéressant, c’est que la visière peut être facilement ajoutée ou enlevée, grâce à un système magnétique plutôt pratique. Il suffit de placer les petites pattes en métal dans l’axe de la fixation et de tirer légèrement la visière vers l’avant pour la fixer.

Malheureusement, cet atout se transforme un peu en inconvénient à l’usage. Pour utiliser la visière, il faut la faire basculer de sa position haute à une position basse, devant les yeux. Jusque là, rien d’extraordinaire ni de compliqué. Cependant, c’est la suite de la procédure qui est complexe. Il faut appuyer sur la visière pour la rapprocher du visage et qu’elle vienne se caler sous le casque. Une étape qui est franchement peu pratique, surtout en roulant.


On se retrouve souvent à ne pas avoir baissé suffisamment la visière pour qu’elle coulisse vers le visage. Mais il arrive aussi qu’on appuie trop fort et que les fixations se retrouvent en position pour se détacher du casque. Heureusement, un magnétisme les maintient. Mais tout cela n’est pas très pratique. Les deux côtés de la visière ne s’enclenchent pas toujours en même temps et on se retrouve à mettre les doigts sur la visière, au prix de traces qui finissent par s’accumuler.
De la même manière, pour relever la visière, il faut la tirer vers l’avant, puis la remonter au-dessus du casque. Là encore, on tire, mais les deux côtés ne coulissent pas toujours en même temps. Une complexité qui nous semble vraiment pénible à l’usage. Le mieux que nous avons trouvé reste de saisir la visière par le centre, au niveau de la découpe laissant de la place au nez. Cela ne garantit malgré tout pas des transitions fluides.

Nous pourrions excuser en partie cette difficulté de mise en place, si la visière était par ailleurs parfaitement efficace. Mais ce n’est pas le cas. Lorsqu’on est enfin parvenu à la positionner correctement, la visière ne remplit pas parfaitement son rôle. Certes, les gouttes de pluie restent loin de nos yeux (et de nos lunettes), ce qui n’est pas négligeable. En revanche, le petit espace laissé entre le casque et la visière crée un courant d’air qui devient particulièrement gênant par temps froid. On se retrouve avec une tempête d’air glacé sur les yeux, presque aussi dérangeant que si la visière était relevée. Au moins, nous n’avons jamais eu à nous plaindre de la buée.

Il est possible d’opter pour la visière après coup, celle-ci étant vendue également seule. Il faut compter environ 50 € pour la visière classique transparente, comme celle que nous avons testée. Cette visière existe également dans une version teintée pour protéger du soleil ou même en version photochromique pour adapter son opacité aux conditions lumineuses.
Un éclairage efficace et bien pensé
Le système lumineux de l’Abus HYP-E est pour sa part très bien pensé. À l’avant, comme à l’arrière, l’éclairage est puissant et permet vraiment d’être plus visible des autres usagers de la route. La puissance rend même cet éclairage pertinent de jour, ce qui est finalement assez rare. De plus, les bandes de LED se prolongent assez sur les côtés du casque pour que la lumière soit visible dans tous les sens.
L’éclairage à l’avant est blanc et se montre pratique aussi bien pour être vu que pour se donner un peu de lumière dans certaines situations. Nous avons apprécié notamment d’avoir un peu de lumière pour détacher un antivol dans des lieux mal éclairés. En revanche, il faut penser à éteindre l’éclairage du casque lorsqu’on entre dans un magasin, si l’on ne souhaite pas rendre aveugle son commerçant.


Pour allumer l’éclairage, il suffit de rester quelques secondes appuyé sur le bouton situé à l’arrière du casque. Plusieurs modes d’éclairage sont proposés : fixe (2 niveaux de puissance), intensité variable, clignotant. Pour rappel, seul un éclairage fixe est autorisé en France. Pour éteindre l’éclairage, un appui long sur le bouton suffit. Bonne idée : le casque se rallume systématiquement sur le mode d’éclairage dans lequel il était au moment où on l’a éteint.
Des clignotants bien visibles
La technologie Oxi de Overade comprend l’intégration de clignotants servant à indiquer les changements de direction. Un outil qui peut convaincre certains, plus rassurés par ce signal bien compris des autres usagers de la route que par le fait de tendre le bras pour indiquer qu’ils tournent. Avec ces clignotants, le cycliste peut garder les deux mains sur son guidon et donc une parfaite maitrise de son vélo.


Pour activer les clignotants, Abus n’a pas révolutionné la recette d’Overade et utilise également une commande à deux boutons. Un petit boitier à fixer au guidon qui permet d’activer les clignotants et de les stopper d’une simple pression. Sur le guidon de certains vélos et notamment les vélos à assistance électrique, il n’est pas toujours simple de trouver une bonne place pour la commande parmi celles de l’assistance, du dérailleur et des freins.


Surtout, nous trouvons que le système d’accroche de la commande à l’aide d’un simple anneau de caoutchouc manque cruellement de sécurité. À moins d’embarquer systématiquement ce petit boitier avec soi dès que l’on gare son vélo dans un lieu public, on prend le risque de se le faire voler très facilement. Dommage qu’Abus ne propose pas une fixation un peu plus durable qui viendrait se visser.

Le fonctionnement des clignotants est tout à fait satisfaisant. Un appui active rapidement l’éclairage en orange des extrémités des bandeaux de LED du casque. Les clignotants sont visibles de tous les côtés, ce qui est, selon nous, une condition indispensable à leur pertinence.
Lorsque les clignotants sont actifs, la commande au guidon émet un retour qui indique leur fonctionnement. Un signal lumineux doublé par un signal sonore qui reprend le son caractéristique d’un clignotant de voiture. Là encore, c’est bien pensé.

Enfin, en pressant les deux boutons de la commande simultanément, le casque active son mode warning et clignote en orange.
Un feu-stop et des appels de phare
En choisissant le modèle HYP-E BL.ACE, on trouve un dernier accessoire dans la boite du casque Abus. L’OxiBrake est un dispositif, là encore développé par Overade, qui vient se fixer sur le levier de frein du vélo. Grâce à lui, le casque gagne une fonction feu-stop qui avertit les usagers qui nous suivent qu’on ralentit ou qu’on s’arrête.

Cet accessoire se fixe théoriquement sur n’importe quel levier de frein. Dans la pratique, il est loin d’épouser la forme de tous les leviers. Nous n’avons même trouvé aucun levier qui lui convienne parfaitement. Il existe toujours un petit écart et cela modifie le toucher que l’on a avec ses freins.
Ce système possède cependant un net atout par rapport aux autres dispositifs de feu-stop que l’on trouve sur la plupart des casques. Habituellement, les casques s’appuient sur un accéléromètre et un temps de latence entre le ralentissement du cycliste et l’augmentation de l’intensité de l’éclairage arrière se fait sentir. Ici, le moindre petit coup de frein est retranscrit par le feu-stop.


Pour parachever cette liste de fonctionnalités déjà bien longue, Abus propose également une fonction « appel de phare ». Grâce à un petit bouton situé sur l’avant de l’accessoire fixé au frein, le casque peut émettre un signal lumineux bref et assez puissant. Ce n’est pas la fonction la plus utile du casque, mais cela peut servir à l’occasion.
Une autonomie variable
Les éclairages du casque Abus HYP-E fonctionnent grâce à une batterie rechargeable. L’autonomie va beaucoup dépendre du mode d’éclairage utilisé. Abus annonce 2 heures pour l’éclairage fixe le plus puissant et nous avons effectivement confirmé cette durée dans notre test. La marque annonce jusqu’à 40 heures avec le mode clignotant.

Dans la pratique, nous avons généralement utilisé le mode fixe le moins puissant, qui permet d’être bien vu lorsqu’il fait nuit. Il permet de rouler quasiment toute une semaine sans avoir à recharger le casque.


La recharge se fait grâce à un port USB-C, situé à côté du bouton d’allumage de l’éclairage. Ce port est masqué par un cache en caoutchouc qu’il faut bien penser à remettre en place pour garantir l’étanchéité du système. Il faut tout de même compter un peu plus de 4 heures pour une recharge complète de la batterie du HYP-E. Le niveau de charge est indiqué par un clignotement des LED à l’arrière du casque sur 4 niveaux.
Sécurité
Le casque Abus HYP-E répond aux exigences de la norme EN1078 qui est en vigueur en France pour les casques de vélo. Mais il est également certifié pour la norme NTA 8776 qui a cours aux Pays-Bas et qui garantit une conformité pour l’usage avec un speedbike, soit un VAE capable de rouler à 45 km/h. Un niveau de protection supérieur donc, même s’il n’est pas reconnu en France.



Le HYP-E n’est pas passé par les labos des références que sont Virginia Tech et Certimoov. Ces derniers appliquent des protocoles poussés pour évaluer le niveau de protection des casques. Aucune technologie particulière de protection (MIPS, Kineticore, RLS…) n’est embarquée par le casque d’Abus.
Conclusion
Pour
- Look et finitions au top.
- Boucle magnétique et sangle entièrement réglable.
- Confortable.
- Eclairage complet et performant.
- Bonne autonomie.
- Kit hiver fourni.
Contre
- Assez lourd.
- Commandes non sécurisées sur le guidon.
- Visière peu pratique.
Note
Avec le HYP-E, Abus propose un casque vélo vraiment très complet pour la ville. L'intégration des technologies d'Overade est excellente. Dommage que la visière soit si peu pratique à utiliser au quotidien, car ce casque aurait été parfait. Son prix relativement élevé restera sans doute un frein pour beaucoup.
Construction et ergonomie
Sécurité
Caractéristiques
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Prix299.95 €
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PratiqueUrbain
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Poids (g)685 g
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VisièreOui
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IntégralNon
Journaliste à vélo, expatrié dans le Luberon. Persuadé d'être un sniper de l'humour, qui ne rate jamais sa cible.


