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Casques de vélo Mips : c’est quoi ?

Que cache la petite pastille jaune que l’on trouve à l’arrière de plus en plus de casques ? Elle réduit les risques de traumatisme crânien en cas de chute, mais comment ? On vous explique.

© Mips

En bref :

  • La technologie Mips dans les casques, identifiable par une pastille jaune, réduit les risques de traumatisme crânien en permettant un mouvement limité de la tête lors de chocs.
  • Développée par un neurochirurgien et un ingénieur, Mips est utilisée dans une variété de casques pour différents sports, améliorant la protection contre les traumatismes crâniens.
  • Les casques vélo Mips varient en prix, avec un surcoût de 20 à 70 € selon la marque et le modèle.

Vous l’avez certainement déjà croisée, cette petite pastille jaune marquant la présence de la technologie Mips sur un casque. Bien connue des cyclistes, cette surcouche de protection est commercialisée par la société suédoise du même nom, fondée en 1995. On peut même parler de success-story, puisqu’à ce jour ce sont plus de 100 fabricants et plus de 1000 casques en tous genres qui utilisent Mips.

A l’origine de Mips, une rencontre

Pour autant, Mips est une société plutôt discrète. Elle a été créée par le neurochirurgien Hans von Holst et l’ingénieur Peter Halldin. A force de voir des personnes avec des lésions cérébrales malgré le port d’un casque, le premier s’est mis à étudier la conception de ces protections, avant d’approfondir ses recherches avec le second. Ils ont alors commencé à travailler sur une technologie de protection plus efficace, jusqu’à mettre au point la surcouche Mips que nous connaissons.

En ce qui nous concerne, c’est l’apport de Mips sur les casques de vélo qui nous intéresse. Mais il faut savoir que l’on trouve des casques Mips pour les sports d’hiver, les sports mécaniques, l’équitation, le hockey sur glace, l’escalade et même sur des casques de chantier. Tous ces types de casque, parfois bien différents les uns des autres, améliorent la protection de ceux qui les portent contre les traumatismes crâniens. Et vous allez le voir, le principe est on ne peut plus simple.

Le choc tangentiel avec vitesse

Mips a évidemment beaucoup travaillé sur les scénarios qui conduisent les personnes portant un casque à être hospitalisées. Très vite, ses créateurs sont arrivés à la conclusion – comme l’ont depuis montré des tas d’études – que les casques protègent extrêmement bien contre les fractures. En revanche, le taux de traumatismes crâniens reste élevé malgré le port du casque. Et c’est là qu’intervient Mips.

Test de résistance d’un casque. © Mips

En effet, lorsque l’on tombe à vélo, le choc se produit souvent en mouvement et à un certain angle. On parle de choc tangentiel avec vitesse, ce qui n’est pas exactement la même chose qu’un choc qui se produirait à plat, à 90°. La répartition des forces qui s’exercent lors du choc sont très différentes et, rapportées au cerveau, un organe qui flotte dans l’eau, cela n’entraîne pas du tout les mêmes conséquences.

Surcouche à très faible friction

C’est ce mouvement trop brutal du cerveau lors d’un choc violent qui peut entraîner une commotion cérébrale plus ou moins sévère. Or, le porte d’un casque de vélo n’empêche pas ce mouvement du cerveau de se produire, malgré la présence de matériaux absorbants limitant autant que possible la force du choc.

C’est là qu’intervient la couche Mips. Il s’agit, ni plus ni moins, d’un matériau à très faible friction. Son rôle ? Permettre à la tête de se déplacer dans le casque au moment de l’impact sur une distance d’environ 1 à 1,5 cm. Quelques millimètres de mouvement qui font – si l’on en croit les études et les résultats prônés par Mips – une réelle différence quant aux forces exercées sur le cerveau et les dommages qu’il subit.

Illustration de la couche Mips. © Mips

Si Mips n’a jamais publié ses propres études sur sa technologie et son efficacité, de nombreux universitaires et organismes indépendants se sont intéressés au fonctionnement de Mips et ont validé son efficacité. L’université de Virginia Tech, aux Etats-Unis, propose ses propres tests de casque et fait office de référence dans le domaine. La surreprésentations de casques estampillés Mips dans le haut de son classement tend à valider l’efficacité du dispositif.

Nous nous intéressons là essentiellement à Mips sur les casques de vélo, mais il faut savoir que l’entreprise a mis au point une dizaine de technologies adaptées aux différents types de casques et différentes activités, qui toutes ont tendance à générer des chocs différents. Pour autant, le principe est le même à chaque fois : Mips redirige l’énergie produite par le choc pour limiter la rotation du cerveau.

Facile à intégrer pour les fabricants de casques

Mais comment l’entreprise a-t-elle fait pour prendre une telle place sur le marché ? La clé, cela a été de faire en sorte que les fabricants de casques puissent intégrer directement la couche Mips à leurs produits.

© Mips

En effet, au départ, Mips gérait les intégrations complètes dans les produits et il s’agissait d’opérations de conception compliquées qui engendraient un surcoût beaucoup trop important. En fournissant sa surcouche clé en main aux fabricants qui peuvent l’intégrer à leurs produits, les coûts sont largement diminués et un public beaucoup plus large a pu avoir accès à la technologie Mips, sur une diversité de casques beaucoup plus grande. Surtout que cette surcouche est simple à mettre en œuvre et n’alourdit que de quelques grammes les produits.

Combien ça coûte ?

A ce stade, vous vous demandez sans doute combien coûte un casque Mips ? Sans la moindre surprise, on retrouve beaucoup de casques Mips dans les gammes les plus onéreuses des fabricants. Mais combien coûte, au minimum, un casque exploitant cette technologie ? Après quelques recherches, on atterrit sur des casques comme le Convoy de Smith, avec Mips et vendu une cinquantaine d’euros, ou encore le Met Downtown vendu lui aussi entre 50 et 70 €.

Quel est le surcoût engendré par la présence de cette technologie sur un casque de vélo ? Cela tombe bien, certaines grandes marques de casques proposent leurs modèles avec ou sans surcouche Mips. C’est, par exemple, le cas chez Abus dont le casque urbain Pedelec 2.0 est un best-seller. Il est positionné à 159 € sans Mips, et 209 € avec.

Chez Poc, sur un modèle plus taillé pour le VTT comme le Axion, on constate un prix de 150 € sans Mips et 170 € avec. L’utilisation de la technologie Mips représente un surcoût de 20 à 70 € suivant les modèles et les fabricants de casques.

On se doute que la matière première, cette surcouche à faible friction fournie par Mips, ne vaut pas autant. Il y a, bien évidemment, derrière Mips, toute une dimension marketing qui pousse l’entreprise suédoise à ne pas se mêler des politiques tarifaires de ses partenaires.

  • Publié le 13 décembre 2023

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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