Le vélo, grand oublié du budget 2026
Le Projet de Loi de Finances 2026 fait totalement l’impasse sur le vélo. Une absence dénoncée par la FUB, qui alerte sur la mise en péril du Plan Vélo 2023–2027 et sur l’abandon progressif d’une politique pourtant vertueuse, économique et écologique.

En bref :
- Aucun budget n’est prévu pour le vélo dans le PLF 2026, mettant en danger les objectifs du Plan Vélo et Marche.
- La FUB réclame un rectificatif de 350 M€ pour relancer les aménagements cyclables.
- À deux ans de l’échéance 2027, la part modale du vélo plafonne à 4 % au lieu des 9 % visés.
« Le gouvernement oublie tous les bénéfices d’une société qui se déplace à vélo. On préfère miser sur les véhicules électriques et les grands chantiers, tout en oubliant qu’un réseau cyclable bien pensé coûte peu et rapporte beaucoup ». Ce constat, il n’est pas de nous mais de nos confrères de Weelz!. Il est parfaitement juste alors on se permet de le reprendre pour introduire cet article tristement consacré à l’absence totale du vélo dans les discussions parlementaires autour du futur budget de la France.
Les vertus du vélo complètement oubliées
Car comme le signale la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), en l’état, le Projet de Loi de Finances pour 2026 « met en péril les engagements du Plan Vélo et Marche 2023–2027 ». Ou quand l’instabilité politique et la course à l’échalotte pour la future élection présidentielle met tout à l’arrêt, y compris les ambitions qui furent un temps celle du gouvernement pour le vélo.
La situation financière du pays n’est certes pas glorieuse, mais adopter des politiques ambitieuses pro-vélo est effectivement vu comme une dépense, alors que développer ce mode de déplacement vertueux (pour la santé, la sécurité, la planète et l’économie) devrait être vu comme une solution.
Et la FUB de pointer une baisse nette des budgets favorables au vélo, avec la suppression d’aides, la dotation revue à la baisse du Fonds Vert devant accélérer la transition écologique et la mise en pause de nombreux appels à projets d’aménagements cyclables.
Or le dernier Baromètre de la FUB, dont nous nous sommes plusieurs fois faits le relais, montre bien la nécessité de continuer à aménager les territoires pour favoriser l’usage du vélo, et pas seulement en ville. Mais en l’état, il n’y a bien que le développement de quelques routes vélos touristiques qui continuera à bénéficier d’un soutien – a minima – de l’Etat.
Ce budget doit désormais passer entre les mains du Sénat et sans doute revenir en Commission Mixte Paritaire avant, peut-être, d’être soumis au vote des députés. Autant dire qu’il n’y a aucune chance pour qu’il soit amandé afin d’y faire apparaître ne serait-ce qu’une seule petite mention directement liée au vélo. Forcément, ça nous attriste.
Vélo, parent pauvre et incompréhension
En 2025, vus les défis qui nous attendent, vouloir continuer à avancer sans rien planifier autour du vélo nous semble tellement aberrant, surtout au regard des efforts déployés au profit de transports beaucoup plus lourds. Faire quelques efforts pour encourager les mobilités actives et faire progresser la part modale du vélo devrait être naturel.
En l’état, on ne voit pas bien comment pourront être créés les 17 000 km d’aménagements cyclables restants à faire pour coller aux objectifs du Plan Vélo avant 2027, et ce alors que – comme le rappelle la FUB – on peut construire 250 km de pistes cyclables pour le prix d’un seul km d’autoroute urbaine ! Alors l’association demande un rectificatif qui prévoirait 250 millions d’euros investis pour le vélo au niveau national, et 100 millions d’euros de plus injectés dans le Fonds Vert.
Se dessine déjà un nouvel échec d’envergure pour la présidence d’Emmanuel Macron : le Plan Vélo lancé par Emmanuelle Borne devait permettre de tripler la part modale du vélo en France d’ici à 2027, la faisant passer de 3 à 9 % environ. A deux ans de l’échéance, elle n’a progressé qu’à 4 % selon les derniers relevés.
Pas étonnant quand on voit l’immobilisme des pouvoirs publics sur le sujet. Le drame ayant vu le jeune cycliste Paul Varry perdre la vie, écrasé sous les roues d’un SUV l’an dernier, devait par exemple déclencher de vrais actes pour améliorer la sécurité de tous les usagers de la route. Le rapport sur les violences routières qui s’en est suivi a bien livré ses pistes d’évolution de la législation, mais pour l’heure, constatations et propositions sont parties pour rester lettre morte.
- Publié le 12 novembre 2025