Première mondiale : une batterie semi-solide équipe enfin un vélo électrique de série
Présentée à l’EICMA 2025, la première batterie semi-solide de série signée T&D (ex-Bafang) marque une avancée majeure pour le vélo électrique. Plus sûre, plus dense et plus durable, elle ouvre la voie à une nouvelle génération d’e-bikes plus performants.

En bref :
- T&D dévoile la première batterie semi-solide pour vélo électrique, combinant sécurité et haute densité énergétique.
- La technologie promet +60 % d’énergie, 1 500 cycles et une charge rapide, tout en réduisant le risque d’incendie.
- La production démarre dès ce mois-ci pour un modèle européen : une première mondiale dans l’e-bike.
Depuis plus de vingt ans, les batteries à électrolyte solide sont considérées comme le « Saint Graal » de la mobilité électrique. Plus sûres, plus denses en énergie et potentiellement plus durables que les batteries lithium-ion actuelles, elles promettent de révolutionner le secteur. Pourtant, leur arrivée sur le marché se fait attendre : on les annonce toujours « dans cinq ans », sans que l’échéance ne cesse d’être repoussée.
Mais une étape concrète vient d’être franchie. La société T&D, issue du géant chinois Bafang, vient de présenter à l’EICMA 2025 (le grand salon milanais du deux-roues) la première batterie semi-solide destinée à un vélo électrique de série. Une technologie intermédiaire, mais déjà porteuse d’avancées majeures.
Une technologie plus sûre
Contrairement aux batteries lithium-ion classiques, les modèles semi-solides de T&D utilisent une quantité très réduite d’électrolyte liquide. Le matériau actif est partiellement solidifié, ce qui améliore la stabilité thermique et réduit drastiquement les risques d’incendie ou d’emballement.
Selon les ingénieurs, on peut littéralement percer la cellule avec un clou sans qu’elle ne s’enflamme. Un atout crucial pour les vélos électriques, souvent rechargés dans les logements ou les garages.
Densité énergétique et charge améliorées
Cette nouvelle chimie permet également un bond significatif en performance : la densité énergétique atteint de 250 à 350 Wh/kg, contre 150 à 250 Wh/kg pour les batteries lithium-ion habituelles. Cela représente une amélioration de 40 à 60 %, offrant soit un gain d’autonomie, soit un allègement de plusieurs centaines de grammes pour une même quantité d’énergie embarquée.
Les cellules semi-solides de T&D sont données pour 1 500 cycles complets avant de descendre à 70 % de leur capacité d’origine, soit une longévité nettement supérieure à la moyenne actuelle des batteries de vélos. Encore un bon point.
Elles supportent également la charge rapide, un point encore rare dans ce segment, permettant de recharger en une fraction du temps habituel — un atout pour les usages professionnels ou les flottes de livraison.
Ca arrive pour de vrai
T&D affirme que sa première batterie semi-solide sera mise en production dès le mois prochain sur un vélo électrique de série. Le nom du fabricant partenaire reste pour l’instant confidentiel, mais l’entreprise assure qu’il s’agit d’une marque reconnue du marché européen.
Ce lancement fera de T&D le premier fournisseur au monde à industrialiser la technologie semi-solide pour un e-bike, une première étape concrète vers le véritable état solide, encore en développement.
T&D n’est pas une nouvelle venue sortie de nulle part. Elle est née d’une scission du groupe Bafang, l’un des leaders mondiaux du moteur de vélo électrique, sous l’impulsion de Sunny He, cofondateur historique de Bafang.
La jeune société s’oriente vers des technologies de propulsion complètes destinées non seulement aux vélos, mais aussi aux scooters et aux véhicules légers électriques. Cette orientation vers l’innovation énergétique fait de T&D un acteur à suivre dans l’écosystème asiatique de la mobilité urbaine.
En parallèle de cette première mondiale, T&D a présenté à Milan plusieurs prototypes équipés de ses nouveaux systèmes de batterie et de motorisation : un scooter électrique développé avec le constructeur Dimentro, et un concept de quad utilitaire capable de tracter de lourdes charges.
Vers un nouveau standard pour le marché
L’arrivée de cette première batterie semi-solide marque une transition décisive : celle d’un concept de laboratoire vers une application industrielle.
Sans être encore totalement à électrolyte solide, cette technologie apporte dès aujourd’hui des gains tangibles en sécurité, densité, durabilité et rapidité de charge. Pour les constructeurs de vélos électriques, elle ouvre la voie à des modèles plus légers, plus sûrs et plus endurants. C’est une évolution comparable à ce qu’a représenté le passage du plomb au lithium il y a vingt ans, selon les experts.
Le vélo électrique du futur ne sera peut-être pas encore « tout solide », mais il en prend désormais clairement la direction.
Source : Electrek
- Publié le 14 novembre 2025