Moteurs

Yamaha ouvre sa première usine de fabrication de moteurs vélos en France

Yamaha Motors Manufacturing Europe, anciennement MBK Industrie, a ouvert sa première ligne de production de moteurs pour vélos en France, une réplique à l’identique de l’unité de production japonaise.

L’usine de production Yamaha Motors Manufacturing Europe (YMME) situé à Saint-Quentin Rouvroy dans l’Aisne, à 100 km au sud de Lille, va désormais produire une partie des moteurs Yamaha à destination des vélos électriques pour le marché européen. Yamaha possède seulement trois sites de production au monde pour ses moteurs de vélos : le Japon, Taiwan et maintenant la France.

La première ligne de production française fonctionne depuis le 15 mars 2024 et produit uniquement le moteur Yamaha PW-S2. Cette ligne de production est une réplique à l’identique de l’unité japonaise avec quelques normes de sécurité un peu plus contraignantes en Europe. Les machines ont été directement importées depuis le pays d’origine et ce sont les ingénieurs japonais qui ont installé les lignes de production. Les responsables français ont également effectués plusieurs formations à Iwata, au Japon, pour faire fonctionner la ligne de production et atteindre le niveau de qualité exigé par Yamaha.

La ligne de production est dimensionnée pour fabriquer un moteur en 20 minutes. Un moteur compte environ 60 pièces qui proviennent toutes du Japon. Ces pièces sont assemblées par 15 opérateurs. En fonctionnement, la ligne peut produire un moteur toutes les 2 minutes. Yamaha table sur une production de l’ordre de 350 à 400 moteurs par jour. Cette année, Yamaha devrait fabriquer environ 45 000 moteurs. La production est actuellement en phase de lancement et la ligne devrait pouvoir produire 300 000 moteurs par an à terme.

Les moteurs sont livrés avec les écrans, la commande et l’ensemble de la connectique, mais sans la batterie. Ces dernières sont également proposées par Yamaha, mais elles sont livrées séparément puisque fabriquées sur un autre site de production.

De la mobylette au vélo en passant par la moto

Pour Éric de Seynes, PDG de Yamaha Motor France, c’est une première pierre à l’édifice qui peut s’avérer déterminante pour la suite. Il rappelle que personne n’avait prévu le succès de la mobylette Motobécane en 1951. L’usine comptait alors 8 ouvriers, 250 un an plus tard et 1500 au bout de cinq ans.

A son apogée, l’usine MBK produit une mobylette toutes les 7 secondes avec quasiment 900 000 unités sur une année. En 1985, Motobécane dépose le bilan. L’entreprise est entièrement rachetée par Yamaha en 1986 (qui avait déjà pris des parts dans l’entreprise au début des années 80) et change de nom pour devenir MBK. Viens ensuite le succès du scooter 50 cm3 iconique des années 80/90, le Booster ou BW’s, un modèle produit jusqu’en 1999 et vendu à un million d’exemplaire.

Aujourd’hui, l’usine emploie environ 650 salariés et fabrique principalement des motos de grosse cylindrée comme la Ténéré 700 et des scooters de 125 à 300 cm3 comme le Xmax. En 2023, 82 000 deux roues sont sortis de l’usine Yamaha Motors Manufacturing Europe.

Depuis l’an dernier, Yamaha commercialise également ses propres vélos électriques complets sous sa marque, vendus en concession. L’an dernier, l’usine a ainsi montés et livrés 15 000 vélos électriques aux concessionnaires.

Cette année, une nouvelle page se tourne donc avec l’assemblage des moteurs Yamaha PW-S2 destinés au vélo électrique. Le premier camion chargé de 4 500 moteurs à destination d’Accell Group (Haibike, Winora, Ghost, Batavus, Koga, Lapierre, Raleigh, Sparta, Babboe et Carqon) devrait partir d’ici la fin de la semaine.

Comme le dit Éric de Seynes, c’est une nouvelle page qui s’ouvre. Il rappelle que le marché du moteur de vélo est supérieur à 6 millions d’unités par an en Europe ce qui est largement suffisant pour qu’un industriel comme Yamaha s’implante sérieusement dans la région. Pour lui, les constructeurs vont devoir maitriser toutes les technologies à disposition pour répondre aux enjeux de demain et le moteur de vélo en fait partie.

Sachant qu’une majorité des composants du moteur provient du Japon, le moteur ne peut pas encore être vendu comme étant complètement fabriqué en France ou même en Europe, mais Yamaha cherche déjà des partenaires industriels pour essayer de relocaliser un maximum la production des différentes pièces du moteur en Europe, voire en France.

  • Publié le 28 mars 2024

Amateur de vélo aussi à l'aise sur une roue que sur deux. Mon objectif : informer avec passion.

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