Test – AMflow PL Carbon Pro : le premier VTTAE équipé du moteur DJI Avinox impressionne

L’Amflow PL Carbon Pro est le premier VTT électrique à utiliser le nouveau moteur DJI Avinox M1. L’occasion de voir s’il rivalise avec ses concurrents chez Bosch et Shimano, mais aussi de voir si ce vélo est bien né.

Amflow PL Carbon Pro (800 Wh)

Présentation

L’Amflow PL Carbon Pro est le premier vélo à embarquer le moteur DJI Avinox M1 qui délivre un couple de 105 Newton-Mètre (Nm) pour une puissance de 1000 W en crête (depuis la mise à jour du 9 mai 2025). En mode Boost, le couple peut même atteindre 120 Nm. Non content d’être plus puissant et plus coupleux que tous les autres moteurs du marché, l’Avinox M1 se contente d’un poids de 2,52 kg contre 2,8 kg pour le Bosch Performance Line CX Gan 5 (BDU384Y) dont le couple est limité à 100 Nm et la puissance à 750 W (avec la mise à jour prévue en juillet 2025).

Il dispose d’un cadre entièrement en carbone (triangle avant, triangle arrière et biellette) avec une finition noire. Il embarque des suspensions Fox Factory avec un débattement de 160 mm à l’avant et 150 mm à l’arrière, une tige de selle Fox Transfert Factory, des roues en carbone et un dérailleur électronique Sram XO AXS Eagle 12 vitesses. 

Au niveau du freinage, on retrouve des freins à disque hydrauliques Magura MT7 Pro à quatre pistons associés à des disques Storm HC de 203 mm. Le modèle est équipé de roues de 29 pouces en carbone Amflow HMC-30 chaussées des pneus Maxxis Assegai MaxxTerra 29 x 2,5 pouces WT 3C EXO à l’avant et Maxxis Dissector MaxxTerra 29 x 2,4 pouces WT 3C EXO+ à l’arrière.

Si ce modèle est décliné avec une batterie de 600 Wh dans d’autres pays, il n’est disponible qu’en version 800 Wh en France.

A noter que le vélo est livré avec une clé dynamométrique (3 à 25 Nm) afin de serrer parfaitement les vis, une pompe haute-pression pour les réglages des suspensions et un chargeur rapide GaN 12A qui devrait permettre de recharger la batterie à 75 % en seulement 1h30 (on en reparle plus bas).

L’Amflow PL Carbon Pro est vendu 9999 €. Le modèle PL Carbon avec des roues en aluminium, des suspensions Fox Performance, des freins Magura MT5 et un dérailleur Sram GX Eagle 12 vitesses est affiché à 6500 € avec un poids de 21,2 kg (900 grammes de plus que le modèle Pro).

Nous avons pesé l’Amflow PL Carbon Pro à 20,6 kg en taille L avec des pédales Crank Brothers Stamp 1 (329 grammes).

Confort

L’Amflow PL Carbon Pro est un VTT électrique tout suspendu. D’origine, il est donc plus confortable qu’un VTT semi-rigide qui se contente d’une fourche suspendue à l’avant par exemple (cf. test du VTTAE Trek Marlin+), mais toutes les suspensions ne se valent pas.

Le PL Carbon Pro embarque les suspensions les plus hautes gammes du marché avec une fourche Fox 36 Factory GRIP X2 avec un débattement de 160 mm et un amortisseur Fox Float X Factory assurant un débattement de 150 mm. Ces suspensions adoptent le célèbre revêtement Kashima largement reconnaissable avec sa couleur dorée qui est censé réduire les frottements tout en limitant l’abrasion.

Pour autant, avec notre niveau de pratique intermédiaire, nous avons trouvé ces suspensions globalement trop raides avec les réglages recommandés par le fabricant (tableau sur la fourche et réglage de l’amortisseur dans la notice). On ne retrouve pas l’onctuosité que l’on retrouve sur d’autres VTTAE tout suspendu que nous avons testé comme le Moustache Trail 2 avec son amortisseur Magic Grip par exemple. Nous avons ouvert tous les réglages de la fourche au maximum pour retrouver du confort et de meilleures sensations.

Cela reste tout de même des suspensions très haut de gamme et il est donc difficile de se plaindre, mais elles nécessitent réellement un très bon niveau de pilotage et d’intensité pour être exploitées correctement.

Comme tout bon VTT tout suspendu qui se respecte, l’Amflow est équipé d’une tige de selle télescopique. Il s’agit ici d’un modèle Fox Transfer Factory avec un débattement de 180 mm permettant de libérer beaucoup d’espace et gagner en maniabilité dans les descentes et les parties techniques. A noter que le débattement est réglable entre 155 et 180 mm par pas de 5 mm. Les vélos en taille M sont livrés avec une tige Fox Transfer avec un débattement de 150 mm, ceux en taille XXL avec un débattement de 210 mm. Rien à signaler sur cette tige de selle très haut de gamme qui a fonctionné parfaitement pendant toute la durée du test. La commande de tige est bien placée et n’interfère pas avec la commande du moteur.

On avait déjà eu l’occasion de rouler avec la selle Ergon SM PRO, mais c’est l’occasion de redire tout le bien que l’on pense de cette selle qui est parfaite pour un usage VTT All Mountain. Elle est évidée sur la partie centrale pour réduire la pression sur le plancher pelvien et le trou permet d’évacuer l’eau ou la boue lorsque l’on roule sous la pluie. Bref, une très bonne selle parfaitement adaptée à notre morphologie.

Les poignées Lock-On Amflow sont assez standards, mais restent confortables dans les standards actuels du marché.

Les pédales en aluminium fournies avec le vélo sont tout simplement déconseillées par Amflow pour la pratique du VTT (cf. la notice). Nous les avons donc remplacés par une paire de pédales Crankbrothers STAMP 1 que l’on trouve facilement à moins de 40 € et qui offrent un bon grip.

Crankbrothers STAMP 1

Performances

La grosse nouveauté, c’est le moteur DJI Avinox M1. Ce moteur délivre un couple de 105 Nm et 850 W de puissance de puissance en crête (1000 W après la mise à jour) pour un poids de 2,52 kg. En comparaison, le Bosch Performance Line CX de dernière génération (BDU384Y) devrait atteindre un couple maximal de 100 Nm et une puissance de 750 W en crête avec sa mise à jour de juillet 2025 avec un poids plus élevé de 2,8 kg. Pour l’instant, le Bosch Perf Line CX 2025 affiche 85 Nm de couple pour une puissance maximale de 600 W.

Le moteur Avinox M1 est très puissant. On va véritablement gravir des montées techniques en pédalant tranquillement à 65/70 tours par minute en enroulant les obstacles alors qu’avec un autre moteur, il faut cadencer un peu plus pour gagner en efficacité.

Le plus impressionnant, selon nous reste le contrôle de la puissance offert par le moteur DJI. On ne dérape quasiment jamais de la roue arrière. Le système embarque un capteur de rotation sur la roue arrière qui va permettre de contrôler la traction du moteur. On a toujours l’impression d’être en contrôle et l’on n’est jamais surpris par la puissance délivrée par le moteur, du moins en mode Turbo.

Le mode Boost, qui délivre 120 Nm de couple, pendant 60 secondes au maximum est quant à lui plus violent et nécessite une vraie maîtrise dans les zones techniques. C’est un mode que nous n’avons quasiment pas utilisé. Le mode Turbo est un véritable régal en montée et l’on s’amuse vraiment beaucoup que ce soit assis en pédalant en cadence ou debout sur les pédales en appuyant fort.

Le mode Auto est efficace et permet de gagner en autonomie avec, comme chez Bosch, une assistance proportionnelle à la puissance appliquée sur les pédales et aux conditions extérieures. Sur le plat roulant, on va être sur l’équivalent d’un mode éco. Dans un faux-plat, on sera plus proche du mode Trail et lorsqu’on commence à pousser fort sur les pédales, on retrouve la puissance du mode Turbo. Le mode Trail justement est finalement un bon compromis pour ceux qui viennent du vélo musculaire. Il permet de bénéficier d’un bon niveau d’assistance quelle que soit la cadence de pédalage. Le moteur fonctionne aussi bien en pédalant en force à 60/70 tours/min que très rapidement à plus 100 tours/min. C’est l’une des grandes forces de l’Avinox par rapport à ses concurrents, qui est permis par l’important couple du moteur qui permet de se sortir de situation parfois compliquée en appuyant fort sur les pédales tout en étant suivi par le moteur.

Le moteur reste globalement silencieux , autant qu’un Bosch Performance Line CX de dernière génération. Il ne fait aucun bruit en descente. Tous les modes sont personnalisables via l’application DJI.

Au niveau de la transmission, là aussi, Amflow a choisi un groupe très haut de gamme avec un dérailleur électronique Sram X0 Eagle AXS T-Type à 12 vitesses alimenté directement par la batterie du vélo. Ce dérailleur bénéficie d’une fixation T-Type : il est fixé directement sur l’axe de roue et il n’y a pas de date de dérailleur. Il est associé à un plateau de 34 dents à l’avant et une cassette Sram Eagle XS-1295 en 10-52 dents et une chaine Sram X0 Eagle. A titre informatif, la cassette de remplacement est facturée entre 250 et 300 € alors qu’il faut compter 70 € pour la chaine… Sans surprise, cette transmission est très performante avec un passage fluide des vitesses. En charge, on peut entendre quelques craquements, mais il faut dire que les 1000 W de puissance et les 105 Nm de couple du moteur ne font pas dans la dentelle.

Seul ombre au tableau, Amflow n’a pas opté pour des manivelles en carbone Sram XO, mais pour les manivelles Avinox en aluminium d’une qualité clairement inférieure aux autres composants sur le vélo. Heureusement ces manivelles se contentent d’une longueur de 155 mm ce qui évite de taper trop souvent au sol lors des franchissements. L’Amflow PL Carbon (non Pro) dispose des mêmes manivelles.

Cette version Pro est équipé de jantes en carbone de 29 pouces Amflow HMC-30 qui permettent d’améliorer la rigidité de l’ensemble tout en étant plus légères que des roues en aluminium qui sont pour l’essentiel de la différence de poids entre les modèles Pro et standard.

Amflow a opté pour des pneus de qualité avec un Maxxis Assegai en carcasse EXO+ (résistant en crevaison) avec une section de 2,5 pouces (environ 63 mm) à l’avant et un Maxxis Dissector, toujours en carcasse EXO+, de 2,4 à l’arrière (61 mm). Ce n’est pas la carcasse la plus résistante (DoubleDown ou DH), mais c’est un bon compromis entre poids et résistance. La gomme 3C Maxx Terra n’est pas non plus la plus performante (3C Maxx Grip), mais elle offre un bon compromis entre durabilité et adhérence. Ces pneus sont une référence sur le marché pour les conditions sèches. Les deux pneus sont en 29 pouces.

A noter que le cadre peut accueillir une roue arrière de 27,5 pouces en lieu et place de la roue de 29 pouces afin de passer en configuration mullet. Le vélo est ainsi un peu plus maniable et gagne en vivacité selon les relous de nos confrères de VTTAE.fr qui ont tenté l’expérience.

L’Amflow dans cette version Pro est équipé de freins à disque hydrauliques Magura MT7 Pro à quatre pistons associés à des disques Storm HC de 203 mm à l’avant et à l’arrière. Le freinage est progressif et puissant. Le levier un doigt est très confortable et ces freins sont bien adaptés au programme All Mountain de ce vélo.

Au final, on a pris beaucoup de plaisir au guidon de ce Amflow PL Carbon Pro, aussi bien en descente qu’en montée. Le seul petit reproche que l’on pourrait lui faire à notre niveau, c’est les suspensions un peu trop fermes, probablement taillées pour un pilotage très engagé, qui manquent de confort et de moelleux. Le moteur est très performant et n’a pas d’équivalent sur le marché, la transmission Sram X0 avec le dérailleur électronique répond instantanément, les pneus accrochent, le vélo est dynamique. Bref, un vélo qui donne le sourire et qui pousse à enchainer les sorties.

Equipement

L’équipement sur un VTT reste toujours assez spartiate. Il n’y a évidemment pas de béquille, de garde-boue, de carter de chaine et d’antivol. On est ici pour le loisir et le sport avant tout.

Les finitions du vélo sont exemplaires. La peinture noire brillante est du plus bel effet tout comme le logo de couleur dorée qui se marie parfaitement avec le revêtement Kashima des suspensions Fox Factory. Le passage des câbles se fait en interne au niveau du tube supérieur.

Le poste de pilotage est particulièrement sobre. Amflow a choisi un guidon en carbone très large (800 mm) qu’il faudra recouper pour la majorité des utilisateurs. Le guidon est relevé de 25 mm avec un retour arrière de 9° et de 5° en hauteur (rise 25mm, backsweep 9°, upsweep 5° pour les connaisseurs).

A gauche, on retrouve la première commande du système DJI ainsi le levier pour la tige de selle télescopique. Les boutons de la commande permettent de changer de mode d’assistance, d’activer le mode Boost et le mode marché.

A droite, on retrouve une commande similaire ainsi que la commande électronique SRAM AXS Pod du dérailleur. Par défaut, les deux boutons du système DJI permettent de faire défiler les informations sur l’écran, mais les actions des boutons sont toutes paramétrables (appui court ou appui long). C’est l’un des seuls fabricants de moteurs à proposer deux commandes distinctes qui s’avèrent finalement assez pratiques. Chaque contrôleur utilise une pile CR1620 dont l’autonomie est d’environ un an. A noter qu’on peut utiliser le système sans aucun contrôleur au guidon ou seulement un seul.

L’écran OLED tactile de 2 pouces placé sur le tube supérieur permet de retrouver toutes les informations du système et même de changer les paramètres assez facilement (merci l’écran tactile). L’écran principal affiche la vitesse instantanée au centre, le mode d’assistance utilisé, la vitesse enclenchée (avec un dérailleur électronique), l’heure et le niveau de batterie. Cet écran affiche une luminosité maximale de 800 cd/m2, et nous n’avons pas eu à nous plaindre de la lisibilité, même en plein soleil.

Tous les écrans suivants peuvent être personnalisés avec jusqu’à 8 informations sur un écran. Les possibilités sont énormes : puissance/couple moteur ou du cycliste, cadence de pédalage (instantanée, moy., max), fréquence cardiaque avec l’association d’un cardiofréquencemètre, jumelage avec une caméra d’action DJI pour la mise en route de l’enregistrement, distance (parcourue, totale, estimation), vitesse (instantanée, moy., max), calories, altitude, dénivelé, pente (instantanée, moy., max), température et pression atmosphérique.

Le vélo est également verrouillé par un code à chiffre que l’on va composer sur l’écran tactile. Si le vélo est déplacé, il commence à sonner de manière assez forte. On trouve l’option très intéressante sur un VTT où l’on a pas forcément envie de se trimballer un antivol. Cela permet d’envisager un arrêt à la boulangerie (rapide) avec un peu plus de sérénité (c’est relatif).

Pour aller plus loin, le système DJI dispose également d’un emplacement pour carte SIM qui va permettre de géolocaliser le vélo n’importe où pour peu qu’il y ait du réseau. Il faut payer un abonnement (2 à 3 €/mois pour les abonnements les moins chers ou 0€ pour les abonnés Free par exemple), mais cela reste une protection supplémentaire contre le vol et c’est un peu moins contraignant que les solutions concurrentes.

L’application permet également de mettre à jour le système pour gagner de nouvelles fonctionnalités, comme le SmoothShift, qui permet de réduire la puissance du moteur lors du passage des vitesses avec un dérailleur électronique afin de limiter l’usure de la chaine et de la cassette. L’application permet aussi de retrouver ses trajets, l’autonomie du vélo, etc.

On retrouve également un port-USB-C au-dessus de l’écran. Pratique pour recharger son smartphone ou une caméra d’action par exemple.

Pour autant, tout n’est pas rose puisqu’il faut obligatoirement créer un compte DJI pour pouvoir utiliser le vélo. L’Amflow ne peut rouler que 100 km sans compte associé.

Autonomie

Le VTTAE Amflow PL Carbon Pro embarque une batterie de 800 Wh intégrée dans le tube diagonal. Nous réalisons les tests d’autonomie avec l’assistance au maximum afin d’obtenir une valeur minimale. Avec un pilote de 80 kg (tout équipé) et en utilisant le mode Turbo, nous avons pu parcourir 50 km avec un dénivelé positif de 1000 mètres, soit une bonne sortie de 2 à 3 heures en VTT. Avec le mode Auto, on peut pousser l’autonomie à 60 km avec 1400 m de montée.

Si l’autonomie absolue est bonne, elle n’est finalement pas très élevée pour une batterie de 800 Wh. En comparaison, nous avons parcouru 48 km avec un dénivelé positif de 1200 mètres avec un moteur Bosch Performance Line CX Gen 4 et une batterie de « seulement » 625 Wh lors du test du Moustache Samedi 29 Trail 2 et une cinquantaine de kilomètres, sur un parcours qui totalise environ 900 m de dénivelé positif avec le moteur Shimano EP6 et la batterie de 630 Wh du Decathlon E-FEEL 700S, soit 13 Wh/km pour le premier et 12,6 Wh/km pour le second. De son côté, la consommation du DJI atteint 16 Wh/km. C’est le prix de ce surplus de puissance.

La batterie n’est pas amovible. Il faut démonter le moteur pour pouvoir y accéder. Autant le dire tout de suite, elle ne sera jamais retirée sauf en cas de problème. Selon DJI, cette batterie de 800 Wh pèse seulement 3,74 kg, une densité impressionnante puisque la batterie Bosch PowerTube 625 Wh pèse 3,5 kg, mais dans les faits, l’autonomie sur le terrain est identique.

L’une des grandes forces du système DJI est le temps de charge réduit. En effet, le chargeur 12A fourni permet de charger complètement la batterie en 2h et 30 minutes. Raffinement ultime, la durée de charge est directement affichée sur l’écran du vélo.

Le chargeur 12A peut même recharger 75 % de ma batterie en seulement 1h30 de quoi s’offrir le luxe de charger sur une pause déjeuner. En comparaison, il faut 6 heures pour charger complètement une batterie de 800 Wh avec le chargeur Bosch rapide (4A).

Le chargeur GaN DJI 12A 42V n’est pas beaucoup plus encombrant que le chargeur Shimano EC-E8004 (4,6A) et pas plus que le Bosch 4A.

En revanche, il est un peu plus lourd avec un poids de 1,1 kg contre 680 grammes pour le modèle Shimano et 700 grammes pour le Bosch 4A Smart System.