A Paris, les vélos en libre-service font leur mue : Voi débarque, Lime assouplit ses plans et les règles de stationnement se durcissent
Depuis le 1er octobre, Paris confie son offre de vélos en libre-service à Lime, Dott et Voi. Nouvelles offres tarifaires, régulation stricte et règles de stationnement renforcées sont au programme.

En bref :
- Paris a signé un nouveau contrat avec Lime, Dott et l’arrivant Voi : 18 000 vélos en libre-service circulent désormais dans la capitale.
- Voi veut s’imposer en cassant les prix : 0,25 €/min sans frais de déverrouillage et des abonnements dégressifs jusqu’à 8 cts/min. C’est l’offre la plus compétitive.
- De nouveaux quotas de stationnements pour éviter la saturation des arceaux entrent en vigueur, et l’expansion des flottes sera désormais soumise à des critères de taux d’usage réel des vélos.
Depuis le 1er octobre 2025, le paysage parisien des vélos en libre-service connaît un tournant majeur. La capitale a signé un nouveau contrat de quatre ans avec trois opérateurs : Lime, Dott et le nouvel arrivant Voi, qui déploie une flotte composée de 6 000 vélos dans les rues de la capitale.
Voi veut casser les prix
Voi n’est pas un inconnu, c’est même un leader européen des vélos et trottinettes en libre-service présent dans 12 pays. En France, ses vélos pouvaient notamment être déjà loués à Marseille, au Havre ou à Grenoble. Reste que Paris est un contrat d’importance pour l’entreprise, où elle entend bien faire rayonner la mobilité active avec ses vélos électriques de dernière génération.
Ce nouvel acteur tentera de s’imposer grâce, notamment, à une politique tarifaire très simple : 0,25 € par minute, sans frais de déverrouillage du vélo comme en imposent ses concurrents. Des abonnements journalier, hebdomadaire et mensuel sont aussi proposés. Les tarifs peuvent tomber jusqu’à 8 centimes la minute avec ces derniers, ce qui en fait l’offre la plus compétitive.
Les vélos déployés à Paris sont neufs, de dernière génération, avec des selles dites « adaptées à la morphologie féminine ». Une démarche intéressante.
Lime assouplit ses « pass minutes »
Chez Lime aussi, on cherche à séduire les usagers. L’opérateur aux vélos verts annonce ainsi assouplir ses offres, en allongeant la durée de validité de ses « pass minutes ».

Autrefois limité à 7 jours de validité, le pass 200 minutes facturé 21,99 € peut maintenant être utilisé pendant 30 jours. Quant au pass 400 minutes (39,99 €), il voit sa durée de validité passer d’un mois à 90 jours.
Plus de souplesse pour les utilisateurs donc, et une offre qui voit son attractivité améliorée dans un contexte de concurrence renforcée.
De nouvelles règles plus strictes pour tous
Au total, à Paris, la flotte de vélos en libre-service atteint 18 000 engins (6000 par opérateur). Elle pourra être étendue à 27 000 vélos au maximum lors des pics estivaux, mais attention, l’extension des flottes est désormais conditionnée par un critère strict : chaque vélo devra enregistrer en moyenne quatre trajets quotidiens sur trente jours consécutifs pour justifier sa présence.
La ville tient ainsi à garder le contrôle sur le niveau d’occupation de l’espace par les vélos en libre-service. Ce durcissement traduit la volonté de la Ville d’éviter les dérives du free-floating. Autre nouveauté, l’encadrement ferme du stationnement et l’usage des arceaux.
Il faut dire que de plus en plus de parisiens se plaignent de ne pas trouver de place pour garer leurs propres vélos là où les vélos de flotte squattent des emplacements.
« Lorsqu’il y a entre un et trois arceaux, c’est-à-dire six places pour vélos, le stationnement est interdit pour les engins en libre-service. De quatre à cinq arceaux, un vélo en libre-service par opérateur peut stationner. De six à huit arceaux, c’est deux vélos ; de neuf à onze arceaux, trois ; etc. Jusqu’à 26 arceaux, où six vélos en free floating peuvent prendre place », détaille David Belliard, adjoint aux mobilités.
Cette nouvelle phase de régulation va de pair avec une hausse attendue des recettes : les opérateurs devront verser à Paris près de 4 millions d’euros en 2026, contre seulement 600 000 euros jusqu’ici.