Vélo et société

Comment Dance veut améliorer la rentabilité de son service de location de vélo électrique

Dans une interview, le co-fondateur de Dance livre sa vision et ses pistes pour optimiser la rentabilité de son service qui propose de louer un vélo électrique, avec assurance, à partir de 59 € par mois.

© Dance

En bref :

  • Dance propose de louer un vélo électrique adapté à la ville. Son offre a déjà attiré plus de 10.000 abonnés en région parisienne.
  • Le co-fondateur du service revient sur la nécessité d’optimiser les coûts du service pour le rendre viable.
  • L’objectif est, aussi, d’adapter le modèle pour qu’il puisse être rentable dans de plus petites villes, ce qui nécessite a priori moins d’interventions humaines et plus d’automatisations.

Dance est un service qui propose de louer un vélo électrique sur abonnement, au prix de 59 € par mois (79 € sans engagement). En plus de la location du vélo, ce prix couvre une assurance contre le vol, le remplacement du vélo s’il vient à disparaître ou à tomber en panne, ainsi que l’entretien (+ 9,99 € par mois pour le rachat de franchise). Le tout géré par une application connectée.

Il s’agit donc d’un package complet et sans prise de tête pour les citadins qui souhaitent adopter le vélo électrique pour leurs déplacements quotidiens, sans avoir envie de posséder leur propre vélo.

La société Dance propose actuellement ses services dans 5 grandes villes (Paris, Berlin, Hambourg, Munich et Vienne) et ses vélos commencent à être bien connus des Parisiens. En effet, la capitale française abrite l’une des plus grandes flottes de l’opérateur avec plus de 10 000 abonnés à ce jour.

Un modèle à rentabiliser via l’automatisation

Eric Quidenus-Wahlforss, cofondateur de Dance, a accordé une interview à Zag Daily. Il y revient sur le bon démarrage de son entreprise, mais aussi les futures évolutions qui lui permettront de continuer à s’imposer, et ce dans un plus grand nombre de villes .

Le patron indique, notamment, que son modèle doit absolument évoluer vers une réduction de certains coûts de base pour améliorer sa rentabilité, évoquant entre autres les livraisons et les réparations des vélos. En effet, il explique que livrer et récupérer les vélos, gérer la logistique, les entretenir, les réparer et les assurer sont des postes très coûteux au-delà même de l’achat/fabrication des vélos. Ils revêtent ainsi un rôle majeur et stratégique dans la viabilité et la pérennité du service.

© Dance

Eric Quidenus-Wahlforss n’hésite pas à prendre l’exemple de Dance à Paris pour mettre en images les changements qu’il veut apporter à son réseau : « Par exemple, à Paris, nous travaillons avec une société de garage basée sur la technologie qui s’appelle Yes Park. Nos clients peuvent entrer dans certains de ces garages utilisés comme hubs logistiques grâce à notre app, regarder un guide de prise en main vidéo sur leur téléphone avant de récupérer leur vélo avec un simple QR et partir avec. Il y a peu de temps, nous avions recours à des opérateurs salariés pour réaliser ces opérations, maintenant tout se fait sans contact. Cela permet de minimiser le nombre de personnes impliquées tout en optimisant notre fonctionnement pour les clients ».

Reste la question de l’entretien et des réparations mais, selon le patron, une grande partie des interventions peut être gérée grâce à des guides proposés sur l’application mobile . « Si un vélo ne peut pas être entretenu ou réparé sur le terrain, alors on va le remplacer par un nouveau. On apprend d’ailleurs de chaque réparation. Ce qui casse régulièrement, comment on peut l’empêcher, etc., comme ça nous pouvons continuer à améliorer nos processus ».

A l’assaut de plus petites villes

Pour le patron de Dance, tout l’enjeu est de s’assurer que son activité économique puisse s’adapter à toutes sortes de villes, y compris de plus petite taille. « Il faut absolument que nous nous assurions que notre modèle peut fonctionner avec un plus petit nombre de d’abonnés. Dans des grandes villes, on va peut-être avoir des dizaines de milliers d’abonnés, mais dans des petites villes, ça doit pouvoir fonctionner et être rentable avec quelques milliers, voire peut-être même moins d’abonnés. Je pense qu’avec le temps nous arriverons à développer différents niveaux de service en nous adaptant à la localisation ».

S’il est difficile de ne pas tiquer sur la volonté affichée de chercher à limiter les interventions humaines – avec les conséquences que cela peut avoir sur l’emploi -, le discours du patron de Dance reste par ailleurs ancré dans un besoin de transition vers des moyens de transports plus écologiques et efficaces. Dès 2020, il avait déclaré : « Dans les villes densément peuplées, la voiture ne devrait même pas être une option puisqu’il existe des manières plus propres et plus vertes de se déplacer, comme le vélo qui bénéficie d’infrastructures qui s’améliorent rapidement ».

Dans ces zones au trafic fortement congestionné, Dance veut proposer une solution clé en main pour les personnes qui souhaitent gagner du temps, mais également contribuer à l’environnement et rester en bonne santé. « Nous restons très attentifs à ce qui se passe sur le marché de la mobilité dans tous les pays du monde et nous constatons que notre modèle est, pour le moment, celui qui semble être le plus à même d’aider au développement rapide du vélo électrique », termine Eric Quidenus-Wahlforss.

Le vélo Dance
À cadre ouvert ou fermé, le vélo électrique Dance propose des freins à disque, une transmission monovitesse à courroie, un moteur moyeu arrière proposant trois modes d’assistance, une batterie amovible intégrée au cadre fournissant jusqu’à 55 km d’autonomie et un support de guidon pour smartphone. Le vélo est bien équipé pour le quotidien : garde-boue, porte-bagage, béquille, et des accessoires sont également proposés à la location (panier ou siège enfant). Sa géométrie le destine aux pilotes mesurant entre 150 et 185 cm (160 à 200 cm en cadre fermé). Il pèse 21 kg.

  • Publié le 30 janvier 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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