Le marché du vélo en France encore en recul en 2024 d’après l’Observatoire du cycle
Comme chaque année, l’Union Sport et Cycle a livré son Observatoire du cycle qui donne un aperçu de l’état du marché du vélo en France. Un marché encore en recul, mais qui montre des signes d’embellies à venir.

En bref :
- Le marché du vélo français poursuit son recul en volume et en valeur.
- Le VAE tire le chiffre d’affaires du secteur vers le haut, mais ne progresse pas.
- Le reconditionné affiche une bonne santé en 2024.
Comme l’an dernier, c’est à l’ouverture du salon Vélo in Paris, qui se tient du 25 au 27 avril au Parc Floral, que s’est tenue la conférence de l’Union Sport et Cycle. Une conférence qui a permis a l’USC de livrer les chiffres de son Observatoire du cycle et de donner un aperçu de l’état du marché du vélo en France.
Dans une brève introduction André Ghestem, Directeur de la commission Cycle et mobilité active de l’USC et ancien président de Shimano France, a rappelé les vertus du vélo pour la société. Son impact positif sur la santé des cyclistes, évidemment, et les bienfaits qui en découlent pour les finances du ministère de la santé (200 millions d’économies). Il a également rappelé que la filière française représentait 20 000 emplois et plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel rien qu’en France.
Puis ce fut au tour de Jean-Philippe Frey, responsable du pôle intelligence économique de l’USC, de prendre la parole pour égrener ce que tous ses auditeurs attendent : les chiffres du marché français de 2024 et les perspectives attendues pour la suite. Une sorte de prise de pouls du marché du vélo, pour lancer l’évènement Vélo in Paris.
Pas encore de retour de la croissance
Et le marché du vélo français, dans sa globalité, s’affiche en recul une fois encore en 2024 par rapport à l’année précédente. Avec 3,232 milliards d’euros de chiffre d’affaires, on parle ici d’un recul de 5,9 % en valeur. Une chute sensiblement identique que celle qu’avait connu le marché en 2023. Le marché affiche néanmoins toujours une très belle progression par rapport à l’avant Covid.
Ce sont les ventes de vélos qui pèsent le plus dans ce recul avec environ 2 milliards d’euros de CA, soit une baisse de 8,3 % par rapport à 2023. Les accessoires et pièces détachées reculent pour leur part de 2,2 % en valeur. Bonne nouvelle, la réparation progresse à +4,3 %.

Ce qui est intéressant, c’est que malgré une baisse des volumes de 12 % sur les ventes de vélos neufs, la baisse est plus limitée en valeur. Un résultat qui s’explique par une augmentation du prix moyen des vélos, qui est quasiment passé de 1000 € en 2019 à 2000 € environ en 2024. Ce sont évidemment les vélos électriques qui sont à l’origine de cette hausse, ces derniers représentant désormais 58 % de la valeur du marché, pour seulement 29 % des volumes (565 000 vélos vendus). Pour la première fois, la part des VAE n’augmente pas en volume par rapport à l’ensemble des vélos vendus en France.

Les VTC électriques, VTT électriques et les VAE de ville dominent largement en volume de ventes. Néanmoins, les vélos cargos électriques progressent de 5 % par rapport à 2023, tandis que le segment « route et gravel » progresse de 33 % sur l’électrique.

Les vélos de route et de gravel sont également les seuls à progresser sur le marché des vélos classiques. Ces deux segments affichent même un prix de vente moyen bien plus élevé que le reste du marché des vélos sans assistance. Des vélos musculaires, toujours dominés par le segment des vélos enfants.
Seconde main et distribution
Le marché de la seconde main se porte bien pour sa part et 158 000 vélos ont été vendus par les reconditionneurs en France. Un chiffre en hausse de 9 % qui s’explique sans doute par plusieurs raisons. D’une part, avec des tarifs toujours plus élevés sur le marché du VAE, les modèles reconditionnés se placent très bien. D’autre part, les reconditionneurs ont racheté énormément de vélos neufs aux boutiques et aux marques, qui croulaient sous les stocks. On ne peut alors pas vraiment parler de seconde main.

La distribution reste largement dominée en volume par les enseignes multisports (Decathlon et Intersport en tête). Ces grandes enseignes vendent 62 % des vélos français. Les détaillants et spécialistes représentent un vélo sur 4 environ. La part des vélos vendus sur Internet reste faible, à 7 %. La valeur est en revanche partagée différemment, puisque plus de la moitié du CA est captée par les détaillants, tandis que les enseignes multisports se partagent un tiers du gâteau.
Du côté des pièces et accessoires, les premières se maintiennent correctement, portées par la bonne santé de la réparation. En revanche, les accessoires reculent plus nettement.
- Publié le 25 avril 2025