Vélo et société

Le vélo, bon pour la santé mentale des collégiens

Une étude menée aux Etats-Unis dans le cadre du programme Ride for Focus semble démontrer les bienfaits de l’enseignement du vélo sur la santé mentale des ados.

En bref :

  • Un programme a proposé à des adolescents de faire du vélo en cours d’EPS.
  • L’étude montre une amélioration du niveau de bien-être mental des élèves concernés.
  • Des limites sont à prendre en compte dans l’interprétation des résultats.

L’ONG Outride est à l’origine du programme Ride for Focus (R4F). Un programme qui a permis à 1200 collégiens américains de 11 à 14 ans de faire du vélo en cours d’éducation physique et sportive (EPS). Ces jeunes ont suivi 3 cours par semaine pendant un mois et demi. Outride est en partie financée par le fabricant de vélos Specialized.

Les auteurs de l’étude ont fait remplir un questionnaire aux adolescents avant de débuter le programme dans le but d’évaluer leur état de bien-être. Un même questionnaire leur a été remis à la fin de la période pour évaluer les évolutions. Une augmentation générale du bien-être psychosocial a été relevée par les auteurs de l’étude.

Le vélo, ami du cerveau

Dans le contexte de pandémie de Covid-19 dans lequel a été menée l’étude (de janvier à mai 2021), l’état psychologique des élèves était forcément dégradé. L’étude appuie sur le fait que la période de l’adolescence est le bon moment pour ce type d’initiative, dans la mesure où c’est à cet âge que les élèves « commencent à subir toutes sortes de pressions sociales, d’anxiété, de stress à l’école et à la maison« .

Les spécialistes en charge de l’étude apportent des précisions sur les facteurs qui font du vélo un bon allié de la santé mentale. Le cyclisme fait appel à de nombreux sens et stimule le cerveau de manière intense. « Vous regardez, vous écoutez l’environnement qui vous entoure, vous êtes en équilibre, vous naviguez et tournez. Souvent, vous le faites avec quelqu’un d’autre, d’où l’effet positif de la compagnie ou de l’activité de groupe », précise le psychiatre Allan Reiss. Néanmoins, l’étude n’écarte pas les bienfaits de toute forme d’activité physique sur le bien-être mental.

Des limites à l’étude

L’étude pointe néanmoins quelques-unes de ses limites. La première est évidemment le contexte particulier imposé par la pandémie de Covid-19. Les auteurs admettent en outre que la faible taille de l’échantillon d’adolescents étudié et l’absence de groupe de contrôle (qui n’aurait pas participé au programme) limitent la portée des conclusions.

Les auteurs précisent par ailleurs que la présente étude manque de profondeur dans l’analyse socio-économique. En effet, les facteurs de genre et de niveau de vie notamment, ont une importance certaine dans l’interprétation des résultats. Les adolescentes participant au programme auraient ainsi atteint le niveau de bien-être qui était celui des garçons avant la participation au programme. Ces dernières sont plus sujettes à l’anxiété sociale.

Concernant le niveau de vie, d’autres études ont montré que ce type de programme favorisant l’activité physique avait un impact négligeable sur le bien-être des individus désavantagés socioéconomiquement.

Enfin, les auteurs de l’étude pointent le fait qu’un suivi devrait être réalisé sur le plus long terme pour valider ces effets positifs. D’autres facteurs semblent avoir un impact sur les résultats obtenus : sommeil, régime alimentaire… Le vélo n’est pas l’unique solution au bien-être des adolescents, mais c’est un bon début.

Source : Huffpost

  • Publié le 29 octobre 2023

Journaliste à vélo, expatrié dans le Luberon. Persuadé d'être un sniper de l'humour, qui ne rate jamais sa cible.

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