Vélos électriques

Comment faire évoluer la réglementation sur les VAE sans tout casser ?

Une étude menée par le centre recherche allemand zNT pointe les risques liés à un trop grand bouleversement de la réglementation qui encadre les vélos à assistance électrique.

En bref :

  • Le vélo électrique a connu un fort essor en Europe grâce à une réglementation simple qui le classe comme un vélo classique.
  • L’arrivée de modèles plus lourds et plus puissants remet ce cadre en cause.
  • Le zNT recommande d’apporter des clarifications ciblées plutôt que de tout changer.

Ces dernières années, le vélo à assistance électrique est devenu la vitrine de la mobilité électrique en Europe. Son succès repose sur un cadre clair et simple, qui assimile le VAE à un vélo classique et non à un cyclomoteur. C’est cette simplicité qui a permis son essor.

Aujourd’hui, ce cadre est remis en question. L’arrivée de nouveaux véhicules comme les cargos électriques dépassant les 300 kilos, speedbikes, fat bikes, tricycles et quadricycles à assistance, brouille la frontière entre vélo et petit deux-roues motorisé. La réglementation actuelle laisse aussi des zones grises : par exemple, aucune définition précise ne fixe le rapport entre la puissance du moteur et l’effort du cycliste.

Ces derniers mois ont été le théâtre d’une course à la puissance avec, par exemple, DJI qui a lancé son moteur Avinox pouvant atteindre 1000 W en crête. De son côté, Bosch plaide pour un plafond à 750 W, comme atteint par ses motorisations actuelles. Tout cela rendant le cadre de la « puissance nominale de 250 W » encore plus difficile à comprendre.

Partisans d’une remise à plat et de la continuité s’affrontent

Comme le rapportent nos confrères de Bike Europe, deux visions s’opposent. D’un côté, des organisations comme LEVA-EU ou l’association allemande de la logistique vélo estiment que le système actuel freine l’arrivée de véhicules plus puissants mais pourtant sûrs. Pour elles, il faut revoir en profondeur la catégorisation. De l’autre, l’industrie du vélo, représentée par le ZIV et CONEBI au niveau européen, plaide pour conserver la base existante. Selon eux, il suffit de clarifier certaines règles et de créer des conditions spécifiques pour les véhicules qui ne rentrent pas dans les catégories actuelles. Des critères que nous vous détaillions par ailleurs qui visent notamment à encadrer poids des véhicules et puissance de leurs moteurs.

L’étude publiée par le centre de recherche zNT tranche en faveur de cette seconde approche. Elle insiste sur le fait qu’il ne faut pas bouleverser une réglementation qui fonctionne, mais plutôt l’ajuster pour mieux encadrer l’innovation et éviter les abus. L’article de Bike Europe cite l’exemple de Londres en guise d’avertissement : faute de cadre clair et de contrôle suffisant, la capitale britannique a vu proliférer les vélos électriques modifiés ou importés illégalement, avec pour conséquence une hausse des accidents et une perte de confiance du public. Le vélo à assistance électrique y est pointé du doigt sans distinction.

En résumé, si l’on veut continuer à promouvoir le vélo électrique, mieux vaut renforcer la clarté des règles plutôt que de les complexifier. Le succès du VAE repose sur une réglementation accessible et acceptée. Trop la bousculer risquerait de compromettre son rôle de pilier de la mobilité durable.

  • Publié le 23 août 2025

Journaliste à vélo, expatrié dans le Luberon. Persuadé d'être un sniper de l'humour, qui ne rate jamais sa cible.

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