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EP5, Nexus Di2, Auto Shift : on a roulé avec les technologies Shimano

Sur la piste d’essai de l’Eurobike 2024, nous avons pu mettre à l’épreuve les nouveautés de Shimano. Moteur EP5, fonction Auto Shift, moyeu Nexus 5 Di 2… De bien belles technos !

Le nouveau moteur Shimano EP5 ou EP500.

Shimano, premier fabricant mondial de composants pour l’industrie du cycle, permettait évidemment de tester ses dernières nouveautés sur l’Eurobike 2024 de Francfort. En premier lieu, nous avons pu essayer le moteur EP5 présenté quelques jours plus tôt aux côtés de l’E5100. Un moteur compatible avec l’Auto Shift, la technologie de changement de vitesse automatique du géant nippon. Et ça tombe bien, nous avons pu rouler l’EP5 sur un vélo à transmission électronique avec Auto Shift.

EP5 : dynamique et prometteur

C’est un vélo de la marque finlandaise Helkama qui abrite l’EP5 que nous avons testé. Un beau VTC électrique au cadre en carbone et à l’esprit plutôt dynamique. Une bonne base de test, car on ressent tout de suite que l’EP500 est un moteur qui offre une certaine vivacité. Les démarrages et les reprises sont vraiment dynamiques.

Le vélo Helkama tout en carbone, hôte de l’EP5.

Difficile d’avoir un point de vue très complet sur ce moteur, la piste d’essai de l’Eurobike ne compte qu’une montée (l’entrée d’un parking). Une côte plutôt raide, mais très courte, dans laquelle l’EP5 nous a semblé à l’aise et fidèle à la philosophie de Shimano. Le motoriste japonais propose en effet des moteurs qui aiment la cadence et l’EP5 n’y échappe pas.

L’écran monté sur notre vélo de test en EP5.

Sans offrir le côté sportif d’un moteur Bosch Performance Line SX, l’EP5 semble être un bon client pour les VAE fitness urbain et les VTC à l’accent dynamique. Dommage que Shimano n’ait pas suivi les pas de son concurrent allemand sur le poids. L’EP5 est tout de même plus lourd (3 kg) que le Perf SX (2 kg).

Un dérailleur qui s’oublie

Notre vélo électrique de test était équipé d’une transmission Cues par dérailleur et de la technologie Auto Shift. Un système qui permet au vélo de change de vitesses tout seul, l’utilisateur n’ayant qu’à se concentrer sur le pédalage. Ce mode automatique fonctionne sur deux modes A1 et A2. Le premier convient bien pour un pédalage tranquille et déclenche ses changements aux alentours des 75 tours de pédale par minute, mais ne colle pas vraiment au dynamisme de l’EP5.

La commande du système de dérailleur électronique.

C’est dans le mode A2 que nous avons vraiment pu apprécier ces changements de vitesse automatiques avec une certaine aisance dans l’accélération. Ici, les passages se font dès que l’on atteint 60 tr/min. Nous n’avons connu ni craquement ni coup de mou, le passage des vitesses se faisant toujours au bon moment. En revanche, le système est plus hésitant lorsqu’on ralentit et que la chaine doit remonter sur la cassette. On se retrouve parfois avec un braquet un peu dur à notre goût après avoir décéléré.

« Avec les réglages de base, une majorité de cyclistes y trouveront leur compte, mais il est bien sûr possible de modifier les valeurs de cadence cible pour ajuster ces deux modes à sa manière de pédaler et de faire du vélo », nous explique Shimano en nous montrant comment faire.

Si l’on souhaite reprendre la main sur les changements de vitesse, cela reste possible. Il suffit de repasser sur le mode manuel et d’utiliser les boutons de la commande de droite pour monter et descendre ses vitesses.

L’Inter 5 E Di2, un moyeu plus réactif et précis

Autre expérience vécue sur ce salon : la découverte du moyeu à vitesses intégrées Nexus Inter 5 E Di2. Si les groupes électroniques font leur trou sur les vélos destinés à la performance, que ce soit en route, gravel ou VTT, ils se font beaucoup plus rares sur le segment des vélos du quotidien. Pourtant, ils y ont toute leur place à partir du moment où ils facilitent l’utilisation du vélo.

Le moyeu à vitesses intégrées Shimano Nexus 5 E.

L’Inter 5 E, moyeu à vitesses intégrées, est en train de s’imposer comme une solution de choix sur le marché du vélo urbain. Nous avons pu l’expérimenter sur plusieurs vélos dernièrement et il faut avouer qu’il s’agit d’une solution bien adaptée à l’usage d’un vélo à assistance électrique en ville. Plus à même d’encaisser les contraintes d’un moteur pédalier que les précédentes versions des moyeux Alfine et Nexus, cet « Inter 5E » est fluide et efficace, bien étagé pour les trajets du quotidien, en plus d’avoir le gros avantage d’autoriser les changements de vitesse à l’arrêt et de réduire l’entretien de son vélo.

Le système automatique de Shimano sur un vélo Muli.

En version Di2, il est électronique. Comprenez par là qu’il n’y a pas de câble entre la commande de guidon et le moyeu. Ce dernier dispose d’une petite batterie et la commande d’une pile, et tous deux communiquent sans fil. On presse la touche « up » de la commande, on monte une vitesse quasi instantanément, « down » on réduit le développement.

C’est extrêmement simple et cet essai réalisé sur un vélo cargo de la marque Muli nous a montré à quel point cela fonctionne bien, offrant une plus grande précision et une meilleure réactivité dans le passage des vitesses. Alors certes, on n’est pas encore au niveau de performance des meilleures transmissions électroniques à dérailleur, mais c’est beaucoup plus efficace que la simple manette tournante habituelle.

Auto Shift : une techno d’avenir pour le quotidien

Mieux, nous avons pu tester cet Inter 5 E Di2 sur un vélo compatible avec la technologie Auto Shift. Un système Shimano qui permet au vélo de changer de vitesse tout seul, en s’appuyant sur les données issues de différents capteurs (cadence, couple, moteur, etc.). Résultat, il suffit de quitter le mode « M » (manuel) pour l’un des deux modes « A » (auto) proposés et nous n’avons plus qu’à pédaler, en laissant le système monter et descendre les vitesses du moyeu tout seul comme un grand.

Une transmission qui s’oublie avec le mode automatique.

On l’a dit, la piste de l’Eurobike est plate à l’exception d’une montée de parking en colimaçon et une descente dans les mêmes conditions. Il n’empêche, le gros flux de vélos, les ralentissements et arrêts pour laisser passer les piétons, font qu’on peut à peu près se rendre compte du comportement de ce système en conditions réelles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons été conquis par l’intérêt du Di2 sur un moyeu Nexus, ainsi que celui de l’Auto Shift.

Que l’on sache utiliser correctement ses vitesses ou que l’on débute dans la pratique du vélo, pouvoir s’appuyer complètement sur un système automatique au quotidien est quelque chose de très agréable et confortable. On reviendra évidemment sur ce système plus en profondeur si, d’aventure, il nous est possible de tester plus longuement en conditions réelles un vélo équipé de ces technologies.

Ne reste plus qu’à se concentrer sur les trajectoire et le plaisir de pédaler.

Si les technologies de gestion automatique des vitesses ne sont pas nouvelles chez Shimano, elles passent clairement à la vitesse supérieure désormais. Le vélo électrique tend de plus en plus vers cette automatisation, aussi bien pour l’assistance électrique que pour la transmission. Bonne ou mauvaise chose ? Difficile à dire pour le moment, on peut trouver autant d’arguments en faveur de ces technologies que contre elles. Bosch travaille également sur ce genre de nouveautés, comme annoncé récemment avec sa technologie eShift et l’évolution de son assistance épaulée par l’intelligence artificielle.

  • Publié le 9 juillet 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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