Test – i:SY Skyfly S10 : un vélo électrique compact en carbone grisant à piloter
Léger et très dynamique, le Skyfly S10 de la marque allemande i:SY est une petite bombe. Une proposition assez unique sur le marché des vélos électriques compacts.
Pour
- Légèreté et dynamisme grâce au carbone.
- Vélo équilibré et fun.
- Moteur efficace, freins performants.
- Confort préservé, facile à partager.
- Design sobre et moderne très réussi.
- Transmission réactive.
- Grand écran et Smart System.
- Très bonne autonomie.
Contre
- Absence de ConnectModule.
- Pas d’antivol de cadre.
- Un développement un peu plus grand n’aurait pas été de refus.
L’i:SY Skyfly S10 est un super vélo compact et urbain. Il est vif, ultra maniable, se faufile partout à vive allure, avec un moteur qui récompense le pédalage pour des sensations vraiment excellentes. Pour ne rien gâcher, il est joli et moderne, se range et se porte facilement, bénéficie d’une excellente autonomie et garantit sécurité et confort grâce à ses excellents freins et ses très bons pneus. On adore, même s’il fait payer toutes ces qualités au prix fort.
Présentation
Martin Kuhlmeier est l’inventeur des vélos i:SY. L’histoire raconte qu’il a conçu son premier vélo à 10 ans pour participer à une course de quartier. Il l’a remportée avec un vélo doté de roues de 20 pouces, et est resté fidèle à ce format en travaillant en 2007 sur une idée de vélos compacts.
Très vite, i:SY électrifie ses vélos avec des moteurs Panasonic avant de passer chez Bosch en 2013. Plus récemment, i:SY a pris son indépendance, sortant du giron de Biketek (devenu Flyer) et relocalisant sa production chez Kettler, en Allemagne. Au fil des années, i:SY a étoffé sa proposition, tout en restant fidèle à son ADN : le vélo compact.

La marque propose donc aujourd’hui son vélo 20″ identitaire décliné dans des versions XXL pour les grands gabarits ou Speed pour les amateurs de vitesse, et a même lancé des versions Cargo avec une plateforme de chargement à l’avant proposée en deux tailles. Mais le représentant d’i:SY qui nous a été confié pour un premier test n’est autre que le Skyfly, un modèle qui se démarque en misant sur la légèreté grâce à un cadre en carbone.

Le Skyfly S10 est un vélo compact motorisé par un bloc central Bosch Performance Line SX (55 Nm) et alimenté par une batterie logée derrière le tube de selle. Avec de puissants freins hydrauliques Tektro, des composants qui lui permettent de réduire son encombrement lorsqu’il est rangé (pédales pliantes, potence pivotante…), d’excellents pneus Schwalbe et une transmission 10 vitesses Shimano, il pèse moins de 17 kg et peut transporter jusqu’à 150 kg sur son cadre carbone.
Vendu au prix catalogue de 4999 € (5299 € avec une batterie de 545 Wh), c’est un vélo compact positionné sur le haut de gamme. Il n’a pour ainsi dire aucune concurrence sur le marché, à l’exception de quelques modèles pliants exotiques et du Gocycle G4i (également pliant).

Pour information, les vélos i:SY débutent à 3599 € avec un cadre alu, un moteur Active Line Plus (50 Nm) et une transmission à courroie avec moyeu 8 vitesses. Le Skyfly existe lui dans cette version S10 à dérailleur, mais aussi en version courroie avec un moyeu Nexus 5 (5599 €) déclinée avec un moteur Performance Line CX développant 85 Nm (5799 €).
Confort
Le Skyfly d’i:SY est un vélo en taille unique, devant convenir aux cyclistes mesurant entre 165 et 190 cm. Malgré son gabarit compact (165 cm d’une extrémité à une autre), il endosse à merveilles ce côté « universel » grâce à un réglage aisé de la sortie de selle et une potence réglable en hauteur sur 22 cm.

Son guidon présente un cintrage assez prononcé mais cela n’empêche pas d’adopter une position semi-sportive si on le souhaite, ou à l’inverse rouler avec le dos bien droit.

Son cadre est identitaire des vélos de la marque. Ouvert, il permet un enjambement bas (47 cm) qui facilite la mise en selle. Deux renforts sont là pour améliorer sa rigidité : un premier sous la forme d’une « poignée » dans le bas du triangle principal, et un second sous le tube de direction. i:SY a su faire de ces deux éléments, ainsi que de son triangle arrière très moderne avec des haubans qui remontent jusqu’au collier de selle, une véritable carte d’identité de ses vélos.

En termes de design, c’est réussi et très efficace. Mieux, nous avons pu voir durant ce test que cela optimise également la vivacité du vélo, le rendant très joueur pour un petit urbain.

Forcément, durant notre test, nous avons été interrogés à plusieurs reprises sur la durabilité et la robustesse du carbone, matériau dans lequel est moulé le cadre et la fourche de ce Skyfly. Si le carbone s’est imposé sur les vélos sportifs haut de gamme grâce à ses caractéristiques (légèreté, confort, précision dans le travail des géométries, esthétique sans soudure…), il se fait beaucoup plus rare sur le marché des vélos urbains.
Outre le prix de revient de ces cadres, plus élevé qu’avec l’aluminium, c’est la relative fragilité du carbone face aux chocs qui interroge pour un vélo potentiellement amené à fréquenter des racks de stationnement bondés et à subir les aléas du quotidien de tout vélo urbain. Sur ses quelques semaines de test, le vélo qui nous a été prêté s’en est très bien tiré de ce point de vue là et ne nous a pas inquiété plus que ça en ce qui concerne sa durabilité. La peinture mate de notre exemplaire en coloris « Carbone UD » semble assez bien résister aux rayures.

En revanche, il faut reconnaître que les capacités de filtration du carbone associées aux gros pneus Schwalbe Super Moto-X de 62 mm de section permettent à ce petit vélo dénué de suspension d’être très agréable à rouler. En termes de confort, on n’est certes pas au niveau d’un vélo disposant d’une bonne fourche suspendue à l’avant ainsi que d’une tige de selle suspendue sous les fesses, mais compte tenu des choix techniques de ce vélo, c’est très bon. D’autant plus que ces choix collent aux promesses de légèreté et de dynamisme.




On bénéficie de surcroit de poignées ergonomiques en caoutchouc très agréables, d’une selle au profil citadin qui ne génère pas de frictions au pédalage (on verra plus loin que ce n’est pas un détail) et de pédales recouvertes d’une surface grip qui ont l’avantage d’offrir une plateforme assez large, bien plus que sur d’autres vélos compacts de ce genre.

Notons par ailleurs que ces pédales sont pliantes, et que la potence est non seulement réglable en hauteur mais également pivotante. Ces deux éléments permettent de réduire considérablement l’espace occupé par le vélo lorsqu’il est stocké ou transporté, à seulement 26 cm de large.
Performances
Nous avons évidemment pesé par nous mêmes cet i:SY Skyfly S10, avec sa batterie et son écran, mais sans porte-bagages. Verdict : 17,1 kg. Il existe certes des vélos électriques plus légers, notamment des modèles à vocation sportive, mais ce Skyfly reste néanmoins un « poids plume » dans son genre. On précise qu’il est pleinement équipé pour le quotidien et animé par un moteur pédalier, accompagné d’une batterie de bonne capacité. Il suffit de le soupeser pour se rendre compte que la promesse de légèreté est tenue.

Le moteur embarqué est le Performance Line SX de Bosch. Un moteur pédalier développant jusqu’à 55 Nm de couple, développé pour les électrifications légères. Il est ici parfaitement à sa place. En effet, s’il nous est arrivé de le trouver un peu juste sur des VAE citadins dépassant allègrement les 20 kg, il s’exprime parfaitement sur ce Skyfly léger, dynamique, auquel les petites roues de 20″ offrent des capacités d’accélération grisantes.

On le sait, le Perf Line SX est un moteur qui aime la cadence. Il donne le meilleur de lui-même dès lors que l’on s’investit activement dans le pédalage, comme sur un vrai vélo, avec une fréquence de rotation de l’ordre de 70 t/m (voire un peu au delà). On apprécie ainsi particulièrement d’avoir testé la version du vélo dotée d’un dérailleur Shimano Tiagra 10 vitesses, qui permet plus efficacement de conserver une même cadence qu’avec un moyeu Nexus 5 vitesses.

Ce dérailleur issu du catalogue « route » de Shimano, positionné sur le milieu de gamme juste en dessous du très bon 105, qui est ici parfaitement réglé et permet de bénéficier de passages de vitesses suffisamment fluides et précis. Cela conforte le tempérament énergique d’un vélo qui n’a pas une base sportive, mais qui témoigne de capacités vraiment intéressantes.

Tant et si bien d’ailleurs que l’on se surprend à regretter de ne pas pouvoir bénéficier d’un développement plus long parfois, pour envoyer davantage ou accompagner plus longuement le vélo. Le vélo est monté d’un pédalier 42 dents et d’une cassette 12-28. Sur le plat, on en atteint en effet les limites peu après être sorti du confort de l’assistance électrique, autour des 28 km/h. Bosch a fait en sorte de réduire la friction du moteur pour ne pas trop brider les plus sportifs qui voudraient s’aventurer au-delà de l’assistance à la force des cuisses. Pour autant, toujours au-delà des 28/29 km/h, on se sent pas mal pénalisé.

Il suffit malgré cela de chevaucher le Skyfly S10 en « Off », sans assistance électrique, pour comprendre que l’on est en présence d’un vélo qui s’emmène déjà plutôt pas mal, et que l’on va bien s’amuser avec dès que l’on va en allumer le moteur. Il surcompense légèrement le poids du vélo en Eco, devient très agréable à rouler à mode Tour, et en Auto ou en Turbo, c’est une petite bombe qui atteint très vite les 25 km/h, grimpe les cotes en nous donnant l’impression d’avoir des jambes de maillot jaune, donne le sourire à chaque relance et n’a peur d’aucune démarrage en côte.

Avec son centre de gravité assez bas, son poids centré sous le pilote avec la batterie derrière le tube de selle, et ses petites roues, le i:SY Skyfly est un vélo hyper fun à rouler, tandis que l’assistance électrique lui permet de rester efficace sur les longs trajets. Il s’est montré à son aise dans toutes les situations rencontrées lors de son test : sur des artères calmes de la banlieue parisienne, pour des balades sur pistes cyclables et dans la jungle parisienne. La ville reste son terrain de jeu préféré, lui qui n’a aucun mal à se faufiler partout, se gare facilement, trouve sa place à peu près partout, rentre dans les ascenseurs, etc.

Pour ne rien gâcher, il dispose de freins hydrauliques efficaces, surtout couplés à l’excellente gomme des pneus Schwalbe. Ces Tektro HD-T532 sont même surdimensionnés par rapport aux besoins de ce vélo, sachant que ses disques de 180 mm sont mordus par des étriers à 4 pistons à l’avant, et 2 pistons à l’arrière. Autant dire que les freinages d’urgence ne sont pas un problème et que cela encouragera, là encore, les amateurs de conduite dynamique à s’amuser.
Equipement
Le combo de commandes/écran Bosch choisi par i:SY pour son Skyfly est très pertinent. On trouve sur le vélo un petit afficheur de cadre System Controller qui permet de démarrer le vélo, doublé de la Mini Remote sur la gauche du cintre. C’est la plus petite et la plus discrète des commandes moteur de Bosch, mais elle permet tout de même d’accéder à toutes les fonctions du vélo (choix du mode d’assistance, changement d’écran, allumage des éclairages, etc.).



Ces deux éléments sont associés à un écran couleur Kiox 500, le plus grand proposé par le motoriste. Un écran de 2,8″ amovible et optionnel, très confortable à utiliser, qui peut faire office de « clé » du système électrique avec la fonction eBike Lock si on le souhaite. Bref, un trio gagnant.
Qui dit moteur et commandes Bosch de dernière génération dit forcément accès au Système Intelligent du motoriste. On bénéficie donc des bienfaits de l’application eBike Flow qui permet de gérer entièrement son vélo électrique, d’accéder à toutes ses informations, de programmer des itinéraires à suivre sur l’écran Kiox via la fonction navigation ou encore de modifier les quatre modes d’assistance offerts et de personnaliser les caractéristiques de chacun d’entre eux.

Seul bémol, i:SY n’équipe pas son vélo du ConnectModule de Bosch. Ce dernier permet de bénéficier des fonctionnalités avancées via l’abonnement Flow+, notamment la géolocalisation du vélo et l’alarme qui permettent de lutter contre le vol.
Pour revenir sur la partie cycle, le Skyfly est livré avec une béquille, des garde-boues enveloppants en plastique bien protecteurs, un carter de transmission pour protéger le bas de pantalon, ainsi que des éclairages efficaces connectés à la batterie du vélo.


Le phare avant, fourni par Fuxon, est un modèle puissant (100 lux) avec fonction feu de route. En effet, un petit commutateur installé sur le guidon permet de passer d’un mode d’éclairage à un autre, idéal pour adapter la puissance d’éclairage à l’environnement voir pour réaliser des appels de phare si nécessaire. Le feu arrière intégré au garde boue se trouve donc installé assez bas, ce qui réduite sa visibilité. Il est doublé d’un catadioptre monté derrière la selle.



Il manque un antivol de cadre au vélo, mais ce dernier est facile à attacher. Notez que la roue avant dispose d’une attache rapide, il vaudra donc mieux la sécuriser également.

Autre petit regret, on ne trouve pas d’œillets pour installer un accessoire sur ce vélo. En revanche, quatre pas de vis sont situées sur le tube de direction, de sorte à pouvoir monter un rack avant proposé en option par i:SY pour une centaine d’euros. Enfin, pour 70 €, il est possible d’agrémenter son Skyfly d’un porte-bagages arrière. Pratique pour les sacoches et doper les capacités utilitaires de ce petit vélo, mais on ne pourra pas y transporter un enfant.
Autonomie et charge
Si la version de base du i:SY Skyfly S10 est livrée avec une batterie de 400 Wh de capacité, notre modèle de test était pourvu de la batterie PowerPack 545 Wh, facturée 300 € de plus en option. Une batterie longue de 33 cm, pesant 3 kg.

Facile à retirer, elle présente un port de charge directement accessible, qui permet de la charger sur le vélo sans aucun souci si on le souhaite. La petite poignée intégrée facilite en sus son transport. Elle est évidemment protégée par une serrure à clé.
Avec son poids léger, son moteur qui incite à pédaler en cadence et un rendement global qui reste intéressant pour un vélo urbain et compact, on s’attendait à ce que le Skyfly fasse montre d’une belle autonomie. Mais il a tout de même réussi à nous surprendre, dans le bon sens du terme.

Sur une première charge complète, en restant uniquement sur le mode Turbo (le plus énergivore), nous avons été en mesure de parcourir 64 km. Ce qui est déjà pas mal vue la capacité de la batterie. Sachant que sur un second cycle, en jouant avec les modes (alternance d’Eco et de Tour, passage des plus grosses cotes en Auto), on dépasse même les 80 km avec un pédalage volontaire, mais loin d’être épuisant. Ceux qui se satisferont du mode Eco au quotidien – ce qui est tout à fait possible – pourront faire encore mieux.
Bien sûr, ces résultats ne sont à prendre que comme des indicateurs, sur des déplacements réalisés en région parisienne, dans des coins relativement plats, au printemps et avec un vent modéré. Ils varieront en fonction des paramètres de chaque sortie (forme du cycliste, météo, dénivelé, modes d’assistance privilégiés, etc.). Mais on peut affirmer sans crainte que le Skyfly profite de ses très belles qualités pour offrir un rayon d’action plus que correct à ses utilisateurs. Petit vélo, oui, mais pas contraint par sa batterie.
Livré avec un chargeur 4A, la batterie du vélo se charge intégralement en 5h. Tandis que passer de 20 à 70 % nécessite 1h40 de charge environ.
Conclusion
Pour
- Légèreté et dynamisme grâce au carbone.
- Vélo équilibré et fun.
- Moteur efficace, freins performants.
- Confort préservé, facile à partager.
- Design sobre et moderne très réussi.
- Transmission réactive.
- Grand écran et Smart System.
- Très bonne autonomie.
Contre
- Absence de ConnectModule.
- Pas d'antivol de cadre.
- Un développement un peu plus grand n'aurait pas été de refus.
Note
L'i:SY Skyfly S10 est un super vélo compact et urbain. Il est vif, ultra maniable, se faufile partout à vive allure, avec un moteur qui récompense le pédalage pour des sensations vraiment excellentes. Pour ne rien gâcher, il est joli et moderne, se range et se porte facilement, bénéficie d'une excellente autonomie et garantit sécurité et confort grâce à ses excellents freins et ses très bons pneus. On adore, même s'il fait payer toutes ces qualités au prix fort.
Confort
Performances
Equipement
Autonomie
Caractéristiques
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Prix4999 €
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Matériau cadreCarbone
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Position moteurCentral (pédalier)
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MoteurBosch Performance Line SX
-
Couple moteur55 Nm
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EcranKiox 500
-
Capacité batterie400 Wh
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Diamètre de roue20"
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Diamètre roue arrière20"
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Type de freinsDisque hydrauliques
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Vitesses10
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Tige de selle suspendueNon
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Garde-boueOui
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Antivol de cadreNon
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Poids16.9 kg
En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.