Test – Winora Radius, le petit vélo électrique qui en impose
Trapu. Stylé. Puissant. Le dernier né de la gamme Radius impose un nouveau standard pour les vélos urbains compacts de Winora. Un compagnon de ville agréable et dynamique.
Pour
- Maniable et dynamique, à l’aise en ville
- Position confortable
- Moteur performant en toutes situations
- Equipements cohérents et qualitatifs
Contre
- Une chaîne plutôt qu’une courroie
- Garde-boue un peu court à l’avant
- Pas d’antivol de cadre
A la fois compact, puissant et maniable, le Winora Radius est un parfait compagnon des trajets urbains. N’y cherchez pas une grande polyvalence, la ville est son terrain de jeu. Un profil qu’il assume avec un certain brio.
Présentation
Winora est un fabricant de vélo allemand historique. Fondée en 1914, la société exploite désormais plusieurs marques telles que Haibike, Staiger ou encore XLC – que l’on connaît bien pour ses composants et accessoires. Dans sa gamme de vélos à assistance électrique, elle propose le Radius (2023), un vélo urbain compact qui reprend les propositions du Radius Urban (2018) ou Radius Tour (2022).
C’est un vélo que l’on sait en préparation depuis un moment et qui a pris son temps avant d’être commercialisé, Winora ayant profité de cette gestation allongée pour peaufiner sa recette. Un sérieux travail a été réalisé sur son cadre en aluminium, de sorte à offrir une grande polyvalence au vélo.
Equipé d’un moteur Bosch Performance Line pouvant fournir jusqu’à 75 Nm de couple, associé à la commande Remote Led et à un écran Intuvia 100 compatible Smart System, il est censé pouvoir accompagner le cycliste en ville sans jamais fléchir. La transmission est assurée par une chaîne et propose 5 vitesses intégrées au moyeu Shimano Nexus.
Se voulant aussi maniable qu’un « kart sur deux roues », selon la marque, le Winora Radius est monté de pneus Schwalbe Pick-Up de 20″ et s’arrête grâce à des freins à disque hydrauliques Shimano MT400 à 2 pistons.
Urbain dans l’âme, le Radius est livré tout équipé – et plus encore. Porte-bagage modulaire, garde-boue, attache remorque, béquille, éclairage, potence réglable et pivotante, tige de selle télescopique… On est sur un vélo presque toutes options. Son prix catalogue ? 3 999 €.
Confort
Très clairement, le cadre du Radius lui donne tout son caractère – avec ses gros pneus de 20″. Un cadre « ouvert », à enjambement bas (une quarantaine de centimètres), à la fois moderne, robuste, et parfaitement adapté à un vélo de ville.
Court, il permet au vélo de passer partout et d’être particulièrement maniable. Bas, il facilite les arrêts fréquents et permet de monter en selle en jupe ou pantalon serré sans le moindre souci. Quant au petit tube horizontal, il sert de poignée, bien pratique pour manipuler/porter brièvement le vélo (en gardant à l’esprit qu’il pèse près de 22 kg). Plus fin, ce tube facilite également l’utilisation d’antivols en U.
Un cadre travaillé pour pouvoir intégrer une batterie de grande capacité, proposer un porte-bagage solide, mais aussi bien sûr assurer une position de conduite agréable. C’est le cas, le Radius s’étant montré particulièrement souple et confortable à rouler, que l’on mesure 1m64 (comme ma femme) ou 1m85 (comme moi).
Rien d’étonnant quand on sait que le vélo est équipé d’une tige de selle télescopique et d’une potence réglable en hauteur. C’est un vrai luxe quand on est plusieurs à utiliser le même vélo fréquemment.
Pour la selle, il suffit d’utiliser la commande au guidon afin de la régler parfaitement. Tandis que le levier à serrage rapide du Speedlifter Twist permet de rehausser le guidon en quelques secondes sans outil. Mieux, il permet aussi de tourner le guidon à 90° pour réduire l’encombrement du vélo en largeur et faciliter son rangement ou son transport. Bien vu.
Résultat, chacun pourra trouver une bonne position pour rouler, même si par nature le Winora Radius n’est pas des plus sportifs et impose une assise plutôt droite avec son petit gabarit.
Il y a un point qui nous a un peu moins enthousiasmés, c’est la place laissée à la main gauche sur les (bonnes) poignées Herrmans Click Ergo. En effet, le montage de la commande moteur Bosch Remote Led sur la gauche du cintre de 680 mm de large empiète sur la poignée, si bien que les mains un peu larges viendront régulièrement frotter sur ses arrêtes. Gênant, mais pas rédhibitoire (sachant qu’il est possible de gagner un peu d’espace si nécessaire en sortant le tournevis pour replacer les commandes).
De l’autre côté, la Vivo Ergo de Selle Italia devrait convenir à un maximum de cyclistes. Profilée, elle offre tout de même une assise assez large sur l’arrière tandis que le rembourrage gel optimise le confort. Rien de particulier à signaler, même après plus de 2 heures de balade.
Winora a fait le choix de rester sur un cadre rigide sans amortisseur, avec une fourche en aluminium, et mise donc sur les deux pneus généreux en volume d’air pour assurer la souplesse des déplacements. Un choix que l’on comprend, assumant le dynamisme et la maniabilité que le fabricant veut proposer avec ce vélo trapu.
Force est de reconnaître que cela marche plutôt pas mal, les Scwhalbe Pick-Up de 2,4″ absorbant bien les aspérités classiques de la route auxquelles ont fait face en ville. Certes, à 2 bars de pression le comportement du vélo devient un peu ronflant même si le moteur permet de compenser, mais entre 3 et 4 bars, on obtient un compromis intéressant entre confort, accroche et rendement.
Performances
Contrairement au Winora Tria 10 récemment testé qui est équipé du moteur Bosch Performance Line offrant 65 Nm de couple, nous avons ici droit à la 4e génération de ce moteur avec Smart System et couple de 75 Nm.
Il s’agit d’un moteur central qui sait aussi bien offrir une assistance digne de ce nom quand nécessaire (pour grimper de belles côtes sans effort, assurer des démarrages dynamiques ou de franches relances), que se faire plus discret sur les portions roulantes pour ne pas entraver le plaisir du pédalage.
On ne le répètera jamais assez : oui, on fait du vélo et on pédale avec ce genre de vélo électrique, ne serait-ce que parce que le moteur adapte son effort à la cadence et à la puissance que l’on met dans les pédales.
A noter toutefois que sans assistance, le Radius n’est pas un bon rouleur. On s’en doutait, c’est confirmé. Ses petites roues à gros pneus, son gabarit et son poids font qu’on l’emmène difficilement à la seule force des jambes. Bien sûr, on pourra toujours rentrer chez soi si par malheur on venait à se retrouver en rade de batterie, quitte à utiliser les petits rapports et mouliner, mais rouler sans assistance n’est pas du tout agréable.
Il propose 4 modes d’assistance (Eco, Tour+, Sport, Turbo) auxquels s’ajoutent une assistance à la marche, lorsque l’on pousse le vélo à côté de soi. Le mode Eco permet tout juste de compenser son faible rendement. C’est à dire que dans ce mode, en pédalant raisonnablement, on va se frayer un chemin en ville entre 15 et 20 km/h tout en sentant nettement le besoin d’un coup de jus supplémentaire au démarrage ou en côte.
Sur des portions roulantes, lancé à plat, le mode Eco suffit pour maintenir une allure sportive autour des 25 km/h, mais dès que l’on multiplie les freinages, relances, franchissements, etc., on est vite tenté d’enclencher le mode Tour+ (voire Sport) et utiliser un peu moins la poignée de changement des vitesses. Et, on ne va pas mentir, il est hyper plaisant de rouler en ville avec une assistance prononcée sur ce petit Radius, tant il gagne en nervosité et vivacité.
Le mode Turbo, quant à lui, n’aura d’intérêt que face à des côtes vraiment longues et prononcées, ou dans le cas où l’on est très chargé (voire que l’on tire une remorque). Avec lui, on efface sans la moindre difficulté – ni goute de sueur – des segments à plus de 10% sur plusieurs centaines de mètres. Et tout ça à 26/27 km/h, aux limites de l’assistance. Clairement, la puissance est là et le moteur Bosch assure. Sachant qu’on ne ressent pas de baisse de puissance lorsque le niveau de batterie faiblit.
Les changements de vitesses, eux, se font à la poignée tournante sur 5 rapports, en roulant comme à l’arrêt grâce à l’utilisation d’un moyeu à vitesses intégrées Shimano Nexus. Un choix qui nous semble judicieux vu le caractère urbain du Radius, avec un étagement des vitesses cohérent et adapté vue l’aide apportée par le moteur.
De toute manière, le Radius n’est pas fait pour battre des records de vitesse. Rouler au-delà de l’assistance sur le plat demande trop d’effort. Pédaler très fort pour passer les 27 km/h de 2 ou 3 km/h n’est ni rentable, ni agréable.
Le freinage peut, lui, être aussi progressif que net en fonction de la force avec laquelle on vient tirer sur les leviers. Les freins à disque hydrauliques apportent sécurité et efficacité au vélo, et ce quelle que soit la météo. Vous pouvez nous croire, nous qui avons profité d’une fin de mois de juillet riche en averses en région parisienne pour tester ces freins sous des trombes d’eau, dans de belles descentes. Lancé à 25 km/h, il faut moins de 3 mètres pour arrêter le vélo sur un freinage d’urgence. La bonne accroche des pneumatiques participant, aussi, à ces arrêts rassurants.
Equipement
On retrouve sur le Radius un niveau de finitions correct, avec des soudures plutôt soignées, une peinture qualitative, des câbles routés en interne depuis le tube de direction, etc. Seul le cache de la batterie aurait pu bénéficier de davantage de soin et être mieux ajusté, même s’il reste efficace et facile à manipuler.
On profite ici de l’excellente commande moteur Bosch Remote Led déportée sur la gauche, associée à l’écran Intuvia 100. Un afficheur, certes monochrome, mais au look moderne, que l’on peut facilement extraire de son support pour ne pas tenter les voleurs.
C’est ici que l’on lira l’heure, la distance parcourue, l’autonomie restante, la vitesse, le mode d’assistance sélectionné ou encore l’état des feux. Rien à signaler, l’écran est clair, lisible, même en plein soleil.
Vue l’orientation du Radius, on regrette le choix de Winora d’avoir boudé la courroie. Néanmoins, la chaîne profite d’un petit carter au niveau du pédalier pour éviter les taches sur le pantalon. Si les garde-boues semblent généreux, il manque une bavette (ou quelques centimètres) à celui de devant pour réellement protéger les chaussures des projections d’eau par temps humide.
Le porte-bagage modulaire est compatible avec la norme MIK HD et pourra accepter jusqu’à 27 kg de charge. De par sa géométrie et son format ramassé, le vélo n’est par contre pas compatible avec les sièges bébé, il faut le savoir. En revanche, il dispose d’un point d’attache pour les remorques et même d’un rail d’ancrage pour d’autres accessoires.
Rien à dire côté béquille, elle est solide et supporte parfaitement le vélo depuis son positionnement arrière. Idem côté pédales. Alors que l’on est parfois confrontés à des vélos livrés, de base, avec des pédales manquant d’accroche ou trop petites, le Radius profite d’un jeu de pédales efficace, y compris sous la pluie.
Autre bon point, l’éclairage du vélo est plutôt satisfaisant en ville. Son feu arrière fourni par Spanninga est suffisamment puissant pour rendre le vélo visible de loin, tandis que le feu avant 90 lumens se montre assez efficace en ville pour être vu et éclairer partiellement la route sur des axes éclairés, malgré une largeur de faisceau qui aurait pu être meilleure. Il reste en revanche trop juste pour offrir une vraie bonne visibilité sur des axes non éclairés.
Pour finir sur les équipements, on regrette l’absence d’un antivol de cadre intégré de série. C’est un accessoires essentiel pour les courts arrêts en ville et, compte tenu des spécificités du cadre du Radius, il ne sera pas forcément facile d’en trouver un adapté.
Autonomie et charge
On l’a dit, le petit format du Radius ne l’empêche pas d’intégrer une généreuse batterie Bosch PowerTube de 500 Wh à son cadre. Une capacité souvent idéale pour des vélo qui cherchent un bon compromis entre poids et autonomie.
En mode Turbo (soit le plus fort niveau d’assistance), il est possible de parcourir entre 60 et 65 kilomètres en ville avec le Radius, en maintenant une moyenne élevée et en s’économisant au niveau du pédalage, sur des itinéraires proposant régulièrement de belles côtes et composés de nombreux arrêts/relances. Le mode Sport, presque aussi performant, permet de gagner entre 2 et 5 km d’autonomie (pas plus).
Sur des balades plus roulantes aux parcours relativement plats, en y mettant un peu de jambes, on va pouvoir passer les 90 km d’autonomie en Eco et parcourir entre 70 et 80 km dans le très plaisant mode Tour+, qui permet de maintenir le vélo à 25/27 km/h en soutenant un effort agréable.
Pour notre test, le Winora Radius était livré avec un chargeur Bosch rapide délivrant 4 A. Avec lui, il faut compter environ 4h30 heures pour une charge complète de la batterie. Si un port de charge est présent sur le vélo, la batterie (sécurisée par une serrure à clé) peut également être rapidement retirée afin d’être rechargée ailleurs.
Conclusion
Pour
- Maniable et dynamique, à l'aise en ville
- Position confortable
- Moteur performant en toutes situations
- Equipements cohérents et qualitatifs
Contre
- Une chaîne plutôt qu'une courroie
- Garde-boue un peu court à l'avant
- Pas d'antivol de cadre
Note
A la fois compact, puissant et maniable, le Winora Radius est un parfait compagnon des trajets urbains. N'y cherchez pas une grande polyvalence, la ville est son terrain de jeu. Un profil qu'il assume avec un certain brio.
Confort
Performances
Équipement
Autonomie
Caractéristiques
-
Prix3999 €
-
Cadre
Enjambement bas
-
Matériau cadreAluminium
-
Position moteurCentral (pédalier)
-
MoteurBosch Performance Line
-
Couple moteur75 Nm
-
EcranBosch Intuvia 100
-
Capacité batterie500 Wh
-
Diamètre de roue20"
-
Pneus
-
Jantes
Rodi
-
Moyeu
Shimano Nexus 5
-
Type de freinsDisque hydrauliques
-
Freins
Shimano MT410
-
Plateaux
Acier 44 dents
-
Vitesses5
-
Chaîne
-
Levier de vitesses
Shimano Nexus Twist
-
Pédales
VP 625
-
Tige de selle
Télescopique Haibike
-
Tige de selle suspendueNon
-
Selle
Selle Royal Vivo Ergo
-
Guidon
Ergotec Riser Bar 680
-
Potence
-
Poignée
Herrmans Click Ergo
-
Garde-boueOui
-
Antivol de cadreNon
-
Porte-bagageOui
-
Poids22 kg
-
Eclairage arrière
-
Eclairage avant
SE-90 90 lumens
En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.