Vélo et société

Amsterdam veut brider les vélos électriques à distance dans certaines zones

Actuellement testé par une conseillère municipale d’Amsterdam, le système vise à brider à distance les vélos électriques en utilisant un module GPS connecté. L’assistance serait réduite, voire coupée, aux abords des « zones vulnérables » (école, travaux, zone piétonne, etc.).

Ralentissez ! Vous êtes bridés.

En bref :

  • La ville d’Amsterdam travaille sur un système de bridage à distance des vélos électriques pour limiter leur vitesse dans les zones sensibles.
  • Chaque utilisateur devrait installer un module GPS connecté ainsi qu’une application qui le préviendra du bridage à venir.
  • Les premiers tests à grande échelle commenceront l’année prochaine avec des volontaires dans la ville d’Amsterdam.

La conseillère municipale de la ville d’Amsterdam, Van der Horst, essaye depuis le début du mois de mars un système permettant de brider la vitesse des vélos électriques dans les zones sensibles. Le vélo électrique est équipé d’un module GPS connecté au réseau cellulaire. L’ensemble est couplé à une application qui prévient le cycliste à l’approche d’une zone sensible et lui indique que l’assistance va être limitée.

Technique simple, acceptation plus compliquée

Le système est développé par Townmaking Institute (un organisme à but non lucratif) et l’opérateur de téléphonie mobile Odido (anciennement T-Mobile Netherlands). Pour Paul Timmer, le responsable de la partie cyclisme de Townmaking Institute, cette solution n’est pas simplement technologique, mais également sociétale. Pour lui, elle devrait permettre d’aller plus vite dans les zones moins denses tout en augmentant la sécurité dans les zones denses.

Selon Paul Timmer, l’implémentation technique est beaucoup moins compliquée que l’acceptation du procédé par les cyclistes qui sont attachés à leur liberté. Il déclare ainsi : « Il existe cinq fabricants et fournisseurs de moteurs pour vélos électriques. Ils travaillent tous avec des systèmes similaires. » Sous-entendu, l’ajout d’un module de bridage reste relativement simple et c’est plutôt l’acceptation par les cyclistes qui pourrait poser problème.

Un bridage déjà éprouvé sur les trottinettes en libre-service

Le bridage via la localisation GPS n’est pas nouveau puisqu’il était encore appliqué aux trottinettes électriques en libre-service dans certaines zones de Paris lorsqu’elles avaient encore le droit de circuler dans la ville (les trottinettes en libre-service sont interdites depuis le 1er septembre 2023).

Le déploiement sur des vélos électriques individuels est une autre histoire puisque chaque propriétaire de vélo doit installer un module spécifique, mais comme l’affirme Townmaking Institute, c’est loin d’être impossible.

Un bridage uniquement pour les vélos électriques

Le bridage envisagé par Amsterdam ne concerne visiblement que les vélos électriques. Les trottinettes électriques semblent exclues par ce système alors que les vélos musculaires ne sont évidemment pas concernés.

Notons également qu’il n’est jamais envisagé de brider les véhicules motorisés comme les scooters, les motos, les voitures et les camions à 30 km/h dans les zones 30 par exemple. Encore une piste de réflexion…

Dans beaucoup de situations, l’infrastructure reste la clé de la bonne cohabitation entre les piétons, les cyclistes et les véhicules motorisés. Les accidents arrivent souvent dans les zones qui n’ont pas été bien conçues ou aménagées en conséquence. Cela nécessite des investissements qu’il faut parfois refaire plusieurs fois. Paris est un bon exemple. Avec le flux important de vélo, certaines pistes cyclables ne sont aujourd’hui plus adaptées à l’augmentation du trafic et doivent être repensées.

Source : NRC.nl

  • Publié le 18 mars 2024

Amateur de vélo aussi à l'aise sur une roue que sur deux. Mon objectif : informer avec passion.

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