Vélo et société

Ce drôle d’appareil fait la chasse aux vélos électriques illégaux

Aux Pays-Bas, la police déploie toute une flotte de bancs de test mobiles pour vérifier la légalité des vélos à assistance électriques et autres speedbikes.

Le banc de test mobile utilisé par la police néerlandaise pour identifier les vélos illégaux. © Politie NL

En bref :

La législation européenne est très claire concernant la catégorisation des vélos à assistance électrique (VAE), speedbikes et autres engins à moteurs électriques.

Pour vérifier la légalité des différents engins qu’ils croisent, les forces de l’ordre pourront dorénavant utiliser ce tapis sur site.

Les contrevenants, utilisateurs de vélos modifiés et autres engins illégaux, s’exposent à une amende de 290 €.

La police néerlandaise dispose d’un nouvel outil pour vérifier, sur le terrain, si les vélos électriques respectent la législation européenne. Cet appareil, qui ressemble à un gros hometrainer façon militaire, permet aux forces de l’ordre de voir à quelle vitesse se coupe l’assistance électrique.

Pour rappel, les vélos électriques doivent couper leur assistance moteur à 25 km/h, tandis que les speedbikes (ou speed pedelecs) sont limités à 45 km/h. L’idée n’est donc pas de tester la vitesse « maximale » des vélos testés, mais bel et bien de vérifier que le fonctionnement du moteur respecte la loi.

Efficacité et dissuasion

Ces contrôles sont réalisés prioritairement sur des axes très fréquentés où les accidents sont réguliers. Accidents qui, statistiquement, évoluent à la hausse à mesure que les vélos à assistance électrique se démocratisent, selon la police néerlandaise. La fréquence des accidents entre cyclistes impliquant des vélos modifiés serait, elle aussi, en hausse.

Si, auparavant, les agents confisquaient les vélos qu’ils soupçonnaient d’être illégaux et/ou débridés afin de pouvoir les tester sur un dispositif de ce genre au poste de police, le fait de disposer d’un appareil mobile qu’ils peuvent installer sur un point de contrôle leur permet de gagner en efficacité.

Autre avantage : ce dispositif est clairement identifiable par les cyclistes qui le croisent. Dès lors, la police s’attend à ce qu’il agisse aussi de manière préventive, en décourageant l’usage de vélos électriques modifiés et illégaux.

Des vélos qui n’en sont pas vraiment

Dans le viseur des autorités, on trouve notamment des fat bikes (engins à gros pneus) vendus comme des vélos à assistance électrique mais disposant d’une gâchette d’accélération. Légalement, ce fonctionnement à gâchette n’est pas autorisé au-delà de 6 km/h (assistance à la marche) sans sortir de la catégorie des VAE.

Certains de ces engins sont, de plus, équipés de moteurs dont la puissance excède la limite réglementaire de 250 watts et peuvent atteindre des vitesses dépassant les limitations sur la seule assistance du moteur. Pour les autorités (comme pour nous), c’est très clair : même s’ils sont équipés d’un pédalier et d’une transmission, ces engins ne sont tout simplement pas des vélos.

Aux Pays-Bas, les contrevenants s’exposent à une amande forfaitaire de 290 € s’ils sont contrôlés au guidon d’un « vélo » illégal. Leur engin peut être confisqué en cas de récidive. Les contrôles promettent d’être fréquents dans tous le pays puisque ce sont 247 unités de ce banc de test mobile qui ont été déployées.

Speedbikes à 45 km/h, des règles bien précises
Pour rappel, les vélos électriques « Speed » ou « Speedbikes » peuvent être assistés jusqu’à 45 km/h. Ils sortent légalement de la catégorie des simples VAE et se voient imposer des règles de circulation plus contraignantes : ils doivent être assurés, présenter une plaque d’immatriculation et obligent au port d’un casque homologué.
Dans certains pays, comme aux Pays-Bas, les casques de vélo à la norme NTA 8776 suffisent. En France, cette norme n’est pas reconnue, il est donc nécessaire de porter un casque ECE 22.05 (un casque de moto) sur les vélos de ce genre.

Source : eBikeTips