Vélo et société

Le vélo de fonction pour remplacer la voiture

L’idée d’un vélo de fonction en lieu et place de la bien connue voiture de fonction fait peu à peu son bonhomme de chemin. Aux premières nouvelles, les salariés qui en bénéficient sont ravis.

Avec un prix de vente de 2999 €, le Decathlon Btwin LD 920 E est un parfait candidat pour devenir vélo de fonction, mais il n’est pas encore proposé à la location. © Transition Vélo

En bref :

  • Le vélo de fonction attire de plus en plus d’entreprises pour fidéliser les salariées et se démarquer des concurrents.
  • Des acteurs proposent des offres de location longue durée adaptées aux entreprises incluant l’entretien, l’assurance individuelle, vol et casse.
  • L’entreprise bénéficie d’une réduction d’impôts de 25 % sur les sommes engagées lorsqu’elle prend en charge 70 % du montant de la location. Le vélo de fonction n’est pas considéré comme un avantage en nature.

L’avantage vélo avec Zenride

Zenride est le leader en France et gère déjà près de 10 000 vélos de fonction. La plateforme facilite énormément les démarches, aussi bien pour l’employeur que les salariés qui peuvent choisir le vélo de leur rêve en ligne ou en magasin. Ils proposent une offre gratuite (ou payante en option) pour les employeurs qui permet aux salariés d’économiser au moins 30 %. Pour s’en rendre compte, rien de plus simple : essayer le simulateur Zenride disponible sur le site qui vous dit « combien vous allez économiser sur votre vélo ».

Le vélo de fonction séduit de plus en plus d’entreprises et de salariés des hypercentres. Dans les grandes métropoles, les salariés qui habitent en centre-ville n’ont pas forcément le permis de conduire et ce dernier n’est de toute façon pas forcément très utile. Certaines entreprises cherchent donc à se démarquer en proposant des vélos de fonction dont la location et l’entretien sont en partie (ou même parfois totalement) pris en charge par l’entreprise.

Rémi, salarié de l’entreprise lyonnaise Coexya, a troqué sa voiture avec laquelle il mettait 40 minutes pour venir au travail pour un vélo de fonction avec un temps de trajet réduit à 20 minutes. Il en est très content.

Une offre qui s’étoffe

Des acteurs très connus se sont lancés sur le segment avec des contrats de location longue durée sur 6 ,12, 24 ou 36 mois incluant la maintenance gratuite, une révision offerte tous les 3 mois, une assurance pour chaque vélo (individuelle accident, dommage, vol…), le marquage, la personnalisation de la flotte et même le rachat de la flotte en fin de contrat.

Les tarifs commencent à partir de quelques dizaines d’euros par mois et les catalogues de vélos proposés sont très larges, allant du petit vélo pliant au gros vélo cargo familial, l’idée étant de répondre à tous les besoins des cyclistes du quotidien. Autre avantage, ces offres proposent des vélos de grande marque dont le sérieux et la réputation n’est plus à faire. Le tout avec un certain savoir-faire, ces acteurs du vélo de fonction ayant l’habitude de gérer de grandes flottes d’engins.

Certaines grandes enseignes se mettent également à la location de vélo option vélo de fonction, preuve que l’engouement est réel et que ce n’est sans doute que le début de l’histoire.

Une déduction de 25 % d’impôts sur les entreprises et pas d’avantage en nature

Contrairement à la voiture de fonction, le vélo de fonction n’est pas considéré par l’URSAAF comme un avantage en nature, ni pour la société qui ne paye pas de charge, ni pour le salarié sur le revenu imposable. De plus, si l’entreprise prend à sa charge au moins 70 % du montant de la location, elle peut déduire de ses impôts sur les sociétés 25 % du montant de la location.

La location longue durée est également cumulable avec le remboursement des titres de transport. En revanche, l’exonération de charges a lieu dans la limite de 600€/an/salarié.

Dans la pratique donc, les entreprises qui offrent la possibilité de disposer d’un vélo de fonction prennent en charge 70 % du montant. Les 30 % restant sont déduits du salaire du salarié directement sur son bulletin de salaire. L’offre est souvent avantageuse d’autant plus qu’elle inclut souvent l’entretien et – plus important encore – l’assurance contre la casse et le vol 24h/24, même sur la voie publique.

Une partie du parking de la gare de Gand-St-Pierre en Belgique. Les vélos de fonction sont encore très largement minoritaires. © Transition Vélo

Un marché de niche encore en développement

Pour Louis Duthoit, chargé de mission « objectif employeur pro-vélo » à la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), cité par nos confrères des Echos, le vélo de fonction est encore un marché de niche. Selon les estimations, la France compte actuellement entre 10 à 20 000 vélos de fonction contre un million en circulation de l’autre côté du Rhin, en Allemagne.

Pour mettre un coup de fouet à l’adoption du vélo de fonction, la Fédération des acteurs du vélo en entreprise (FAVE) souhaite pousser l’avantage fiscal à 30 % du montant de la location déductible de l’impôt sur les sociétés contre 25 % actuellement. La FAVE aimerait également transformer ce montant en crédit d’impôt (reportable donc) rappelant au passage que l’État veut faire tripler l’utilisation du vélo dans les déplacements du quotidien (passant de 3 % aujourd’hui à 9 % en 2024…).

En attendant de réelles incitations pour les entreprises, le bouche-à-oreille fait son effet. Un salarié qui arrive avec un vélo flambant neuf payé en grande partie par l’entreprise crée de l’envie chez ses collègues et nombreux sont ceux à sauter le pas dans la foulée. C’est une très bonne chose pour la démocratisation du vélo.

  • Publié le 17 octobre 2023 Mis à jour le 21 octobre 2024

Amateur de vélo aussi à l'aise sur une roue que sur deux. Mon objectif : informer avec passion.

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