Le vélo de fonction pour remplacer la voiture
L’idée d’un vélo de fonction en lieu et place de la bien connue voiture de fonction fait peu à peu son bonhomme de chemin. Aux premières nouvelles, les salariés qui en bénéficient sont ravis.
En bref :
- Le vélo de fonction attire de plus en plus d’entreprises pour fidéliser les salariées et se démarquer des concurrents.
- Des acteurs proposent des offres de location longue durée adaptées aux entreprises incluant l’entretien, l’assurance individuelle, vol et casse.
- L’entreprise bénéficie d’une réduction d’impôts de 25 % sur les sommes engagées lorsqu’elle prend en charge 70 % du montant de la location. Le vélo de fonction n’est pas considéré comme un avantage en nature.
Le vélo de fonction séduit de plus en plus d’entreprises et de salariés des hypercentres. Dans les grandes métropoles, les salariés qui habitent en centre-ville n’ont pas forcément le permis de conduire et ce dernier n’est de toute façon pas forcément très utile. Certaines entreprises cherchent donc à se démarquer en proposant des vélos de fonction dont la location et l’entretien sont en partie (ou même parfois totalement) pris en charge par l’entreprise.
Rémi, salarié de l’entreprise lyonnaise Coexya, a troqué sa voiture avec laquelle il mettait 40 minutes pour venir au travail pour un vélo de fonction avec un temps de trajet réduit à 20 minutes. Il en est très content.
Une offre qui s’étoffe
Des acteurs très connus se sont lancés sur le segment. Le revendeur Cyclable propose une offre adaptée aux entreprises avec un contrat de location longue durée sur 6 ,12, 24 ou 36 mois incluant la maintenance gratuite, une révision offerte tous les 3 mois, une assurance pour chaque vélo (individuelle accident, dommage, vol…), le marquage, la personnalisation de la flotte et même le rachat de la flotte en fin de contrat.
Les tarifs commencent à partir de 44,9 €/mois pour un vélo pliant Brompton Type M par exemple et grimpent jusqu’à 206 €/mois pour un vélo cargo électrique Riese & Müller Packster 70, en passant par des modèles électriques de ville comme le Moustache Lundi 27.1 à 92 €/mois ou encore le vélo électrique cargo longtail compact Tern HSD P9 à 121 €/mois.
Cyclable Entreprises n’est pas tout seul sur le segment. On peut également citer l’entreprise Tandem qui gère 1000 vélos pour 80 sociétés différentes. L’offre est un peu plus sélective avec des modèles O2Feel iSwan et iVog, le vélo Voltaire Bellecour, des modèles connectés (Ellipse E1 et Cyclik Relief), des vélos pliants Eovolt ainsi que des vélos cargos longtail Yuba Spicy Curry et Fastrack.
Decathlon propose également une offre de location, mais elle est destinée aux particuliers. L’Elops 900 E est ainsi proposé à 79 € TTC par mois incluant l’assurance casse et vol ainsi que l’entretien annuel.
Une déduction de 25 % d’impôts sur les entreprises et pas d’avantage en nature
Contrairement à la voiture de fonction, le vélo de fonction n’est pas considéré par l’URSAAF comme un avantage en nature, ni pour la société qui ne paye pas de charge, ni pour le salarié sur le revenu imposable. De plus, si l’entreprise prend à sa charge au moins 70 % du montant de la location, elle peut déduire de ses impôts sur les sociétés 25 % du montant de la location.
La location longue durée est également cumulable avec le remboursement des titres de transport. En revanche, l’exonération de charges a lieu dans la limite de 600€/an/salarié.
Dans la pratique donc, les entreprises qui offrent la possibilité de disposer d’un vélo de fonction prennent en charge 70 % du montant. Les 30 % restant sont déduits du salaire du salarié directement sur son bulletin de salaire. L’offre est souvent avantageuse d’autant plus qu’elle inclut souvent l’entretien et – plus important encore – l’assurance contre la casse et le vol 24h/24, même sur la voie publique.
Un marché de niche encore en développement
Pour Louis Duthoit, chargé de mission « objectif employeur pro-vélo » à la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), cité par nos confrères des Echos, le vélo de fonction est encore un marché de niche. Selon les estimations, la France compte actuellement entre 10 à 20 000 vélos de fonction contre un million en circulation de l’autre côté du Rhin, en Allemagne.
Pour mettre un coup de fouet à l’adoption du vélo de fonction, la Fédération des acteurs du vélo en entreprise (FAVE) souhaite pousser l’avantage fiscal à 30 % du montant de la location déductible de l’impôt sur les sociétés contre 25 % actuellement. La FAVE aimerait également transformer ce montant en crédit d’impôt (reportable donc) rappelant au passage que l’État veut faire tripler l’utilisation du vélo dans les déplacements du quotidien (passant de 3 % aujourd’hui à 9 % en 2024…).
En attendant de réelles incitations pour les entreprises, le bouche-à-oreille fait son effet. Un salarié qui arrive avec un vélo flambant neuf payé en grande partie par l’entreprise crée de l’envie chez ses collègues et nombreux sont ceux à sauter le pas dans la foulée. C’est une très bonne chose pour la démocratisation du vélo.
- Publié le 17 octobre 2023