Les vélos Gitane et Peugeot repris par le groupe Rebirth
Au tribunal de commerce de Troyes s’est jouée la reprise de Cycleurope, acteur historique de la fabrication de vélos en France. Les marques Gitane et Peugeot vont continuer à exister.
Mise à jour du 26 septembre 2024 :
C’est fait ! Comme expliqué dans l’article ci-dessous initialement publié le 11 septembre dernier, le tribunal de commerce de Troyes a bel et bien statué sur l’avenir de Cycleurope, acteur historique de la fabrication de vélos en France. Et comme annoncé, c’est bien le groupe Rebirth (ex-EasyBike) qui reprend Cycleurope France en grandes difficultés financières.
Rebirth poursuit ainsi sa stratégie de croissance externe, après avoir racheté les marques Matra et Solex. Ce groupe industriel qui possède sa propre usine met ainsi la main sur les vélos de deux marques très prestigieuses : Gitane et Peugeot. Rebirth récupère également dans l’opération le réseau de vélocistes Vélo & Oxygen.
Le Figaro nous apprend que les emplois de l’ensemble des salariés de Cycleurope France seront maintenus (environ 150 personnes), tandis qu’un projet de nouvelle usine plus moderne, toujours à Romilly-Sur-Seine, est évoqué. A terme, Rebirth vise une production de l’ordre de 200 à 250 000 vélos par an.
En bref :
- Rebirth est, a priori, le principal candidat à la reprise de l’entreprise Cycleurope et des marques de vélos Gitane et Peugeot.
- Le groupe d’Easybike, qui a racheté les marques Matra, Solex ou encore Lejeune, est dans une stratégie de croissance externe avec un attrait pour les marques historiques.
- La décision sera prise par le tribunal de commerce de Troyes le mardi 17 septembre 2024.
Nos confrères du journal régional L’Est Eclair suivent de près ce qu’il se passe au tribunal de commerce de Troyes. En l’occurrence, la venue de Grégory Trébaol, patron du groupe Rebirth qui a racheté les marques Matra, Solex, Lejeune ou Coleen après avoir lancé Easybike. Ce dernier est venu défendre en début de semaine son offre de reprise de Cycleurope, acteur historique de la production de vélos en France qui se trouve être en grandes difficultés financières.
Cycleurope assemble et vend ses vélos sous les marques Gitane et Peugeot. L’entreprise, qui compte 140 salariés, fabrique également les Veligo proposés en location par la région Île-De-France ainsi que des vélos utilisés par La Poste. C’est l’un des grands noms du vélo en France, mais la société traverse une très mauvaise passe financière.
Une entreprise très endettée
Après avoir vendu son usine de Machecoul (Loire-Atlantique) à Intersport en 2013 pour se concentrer sur son site de production de Romilly-Sur-Seine, elle semblait avoir retrouvé un certain équilibre avec un chiffre d’affaires de 51 millions d’euros en 2020. Mais après avoir perdu la distribution des vélos Bianchi en 2021, Cycleurope a subi de plein fouet la chute des ventes sur le marché français (après l’euphorie de la sortie de crise du covid). En 2023, son chiffre d’affaires est tombé à 32 millions d’euros et, selon nos confrères, l’entreprise aurait accumulé une dette de l’ordre de 25 millions d’euros.
Rebirth dispose déjà d’un site de production de vélos en Normandie, à Saint-Lô. Une centaine de salariés y assemblent les vélos Coleen, Matra et Velcan, avec notamment un savoir-faire sur les cadres en carbone. Matra a également fait parler d’elle récemment en présentant un VTT tout suspendu de compétition en thermoplastique. Nous vous parlions de ce i-Force Shock LT 1 et de son procédé de fabrication dans cet article.
Stratégie et marques historiques
Le groupe Rebirth a, lui aussi, connu un chemin difficile. En 2019, l’entreprise était en redressement judiciaire. C’est à ce moment qu’elle fut rebaptisée et a su se remettre sur la voie de la croissance, avec un chiffre d’affaires qui atteint désormais 45 millions d’euros, et de belles perspectives. Comme il l’a déjà expliqué en présentant sa stratégie autour de Solex, Grégory Trébaol apprécie les grandes marques et veut miser sur le « made in France ». Une recette qui correspond à l’ADN de marques telles que Gitane et Peugeot.
Pour autant, le deal est loin d’être fait. Comme l’indique L’Est Eclair, trois éléments clés vont énormément peser sur la décision du tribunal et l’avenir de Cycleurope : le sort réservé à ses salariés ; l’état de vétusté et les aménagements possibles de son usine ; la poursuite du contrat Peugeot négocié avec Stellantis jusqu’en 2025. Il semble clair que pour que la reprise de Cycleurope s’opère, Rebirth devra avoir trouvé un accord en amont avec Stellantis pour conserver la distribution des vélos Peugeot.
Le tribunal de commerce de Troyes doit rendre son verdict le mardi 17 septembre.
- Publié le 26 septembre 2024