Vélo et société

Réparateurs vélos : les indépendants face à Decathlon et Intersport

Une enquête de 60 millions de consommateurs s’intéresse à l’entretien de nos vélos par les professionnels, opposant ateliers indépendants et grandes enseignes sur la ponctualité, le service et les tarifs.

© Unsplash – Taylor Smith

En bref :

  • Les vélocistes indépendants sont plus prompts à recevoir et servir les clients. Ils proposent aussi en général des délais plus courts lors d’une prise de rendez-vous.
  • Les ateliers indépendants présentent également le plus faible taux de problème après intervention (5%).
  • Bike+ (Go Sport), Intersport et Decathlon sont les enseignes qui présentent globalement les factures les moins élevées.

60 millions de consommateurs dresse un bilan du secteur de la réparation des vélos. Celui-ci découle d’un questionnaire complété par 2 000 clients ayant récemment fait entretenir ou réparer leur vélo chez un professionnel.

L’idée, au-delà de se faire un avis assez précis des délais d’attente, niveau de service et tarifs du secteur, était aussi de mettre en concurrence les nombreux vélocistes indépendants du territoire et les ateliers cycles des grandes enseignes nationales telles que Decathlon, Intersport ou encore Go Sport.

Des indépendants plus réactifs

Sur le délai d’attente, les ateliers indépendants sont imbattables. En moyenne, un client qui s’y déplace n’attend que 7 minutes avant d’être pris en charge, contre jusqu’à 27 minutes chez Go Sport (Bike+). Lors d’une prise de rendez-vous par téléphone, le délai d’intervention proposé est – en moyenne – de 4 jours et demi chez les indépendants. Il faut attendre plus de 6 jours chez Intersport.

L’entretien courant, sans gros problème apparent, est l’opération la plus courante. 7 fois sur 10, il entraîne de menues réparations telles qu’un changement de chaîne, de chambre à air ou de garniture au niveau des freins.

Idéalement, les professionnels estiment qu’il faut faire entretenir son vélo 2 fois par an si on l’utilise ponctuellement, jusqu’à 6 fois si on l’utilise tous les jours. Un réflexe que les cyclistes doivent avoir, tout comme maintenir un bon niveau de pression au niveau des pneus ou encore nettoyer et lubrifier leur chaîne, de sorte à prolonger la durée de vie de ses composants et, in fine, réduire la facture en atelier.

Trop peu de pièces de rechange d’occasion

L’enquête de 60 millions de consommateurs révèle que la satisfaction est au rendez-vous dès lors que l’on fait appel à Intersport, Decathlon ou un atelier indépendant. Les vélocistes de quartier ont même une très légère avance avec le plus faible taux de problèmes rencontrés après intervention. Leur professionnalisme, leur connaissance et leur capacité à réparer des vélos plus anciens (qui sont encore très nombreux en activité) sont loués.

© Unsplash – Lukáš Lehotský

Gros problème remonté par cette étude toutefois : il est encore bien trop rare que des réparations puissent se faire grâce à des pièces d’occasion parfaitement fonctionnelles et vérifiées. Ce qui est pourtant nécessaire dans le but de développer l’économie circulaire et éviter le gaspillage de ressources.

C’est même obligatoire depuis le 19 avril 2023 et un décret obligeant les réparateurs à proposer des pièces de seconde main. Elles sont en plus 20% moins chères en moyenne. Or seuls 23% des clients passés chez un vélociste se sont vus proposer cette option (43% chez Intersport, 46% chez Decathlon, 52% chez Culture Vélo et 81% chez Bike+).

Les grandes enseignes moins chères

Côté tarifs, la facture moyenne résultant de cette consultation est de 55€. 10% des répondants ont payé plus de 100€. Culture Vélo est l’enseigne qui présente les factures les plus élevées. A l’inverse, Bike+, Decathlon et Intersport présentent les factures les moins chères.

Des statistiques qu’il faut savoir mettre en regard des prestations proposées : les vélos de route et VTT sont généralement plus onéreux à entretenir que les vélos de ville, tandis que les vélos de gamme supérieure utilisant des composants plus chers et sophistiqués sont plus coûteux à entretenir et réparer. Une logique qui n’étonnera personne.

Un devis à généraliser

Au final, 60 millions de consommateurs pointe deux vrais problèmes assez généralisés dans le secteur de la réparation vélo : le fait qu’un devis ne soit pas systématiquement remis au client avant de lancer les travaux ; et le manque de clarté des « packs entretien » proposés par certaines grandes enseignes.

En effet, plus de la moitié des clients des vélocistes indépendants (57%) dit avoir été mis devant le fait accompli en étant facturé sans s’être vu remettre de devis au préalable. Cela peut être mal vécu par le client même si l’on peut comprendre que les petites structures n’aient pas forcément le temps de réaliser un devis pour toutes les opérations de maintenance basiques qui rythment leur quotidien.

Les résultats complets de cette consultation sont à retrouver dans le numéro de février 2024 du magazine 60 millions de consommateurs.

  • Publié le 16 février 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

Les commentaires sont fermés.