Vélo et société

Vélo en location longue durée (LLD, LOA) : tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Véritable alternative à l’achat de vélo, la location longue durée est de plus en plus souvent proposée. Comment est-ce que ça marche ? Quels sont les avantages et inconvénients ? Combien ça coûte ? Y a-t-il des bons plans ? Réponses.

Dans le monde de l’automobile, la location (ou leasing) avec ou sans option d’achat s’est très largement démocratisée. Elle a depuis quelques années déjà supplantée le nombre d’achats définitifs de véhicules et, l’an dernier, les opérations de LOA ont représenté plus de 90 % des financements de voitures neuves.

Alors oui, les prix d’une voiture et d’un vélo ne sont comparables. Mais – on le sait bien – les bons vélos ne sont pas donnés. Encore moins lorsqu’ils sont électriques. Dès lors, la possibilité de louer en longue durée un vélo plutôt que l’acheter gagne du terrain.

Louer plutôt qu’acheter, avantages et inconvénients

Lorsqu’il s’agit de dresser les avantages et les inconvénients de la location d’un vélo plutôt que son achat, on se rapproche encore une fois de ce qui se passe dans l’univers automobile. En location, on bénéficie de mensualités réduites, d’un vélo récent, de l’entretien et de certaines réparations qui sont inclus (comme peut également l’être une formule d’assurance).

De plus, on s’épargne la charge d’une éventuelle revente lorsque viendra le temps de changer de vélo – oui, certains les gardent tous, on ne le sait que trop bien ! De la même manière, on n’est pas impacté par l’inévitable décote, tandis que pour les modèles électriques, on se sent moins frappé par le vieillissement technologique de son modèle (et l’usure de la batterie).

En contrepartie, on n’est pas pleinement propriétaire de son vélo, on reste lié à un organisme de location et le coût du financement total peut être plus élevé si l’on a la possibilité d’acheter son vélo à la fin de l’opération et que l’on décide de lever cette option. De plus, il est difficile de personnaliser/accessoiriser librement un vélo qui ne nous appartient pas.

D’un point de vue écologique, si la location peut s’accompagner d’une seconde vie pour le vélo en fin de parcours, c’est aussi un mode de consommation qui peut pousser au renouvellement. On peut ici aussi faire le parallèle avec l’automobile où les options d’achat sont rarement levées car peu rentables, et des contrats de leasing qui se suivent sur la base de véhicules neufs.

LLD, LOA, de quoi on parle ?

Quand on parle d’acheter un vélo, tout le monde comprend. Mais dans l’univers de la location, des termes techniques peuvent brouiller les pistes. Il faut alors distinguer la LDD de la LOA. LDD, c’est la Location Longue Durée. Une location de vélo sur une période prédéfinie qui va généralement de 12 à 48 mois. Le deal est clair : on paye mensuellement pour accéder à un service – l’usage du vélo qu’il faudra restituer au bout du compte. On perd alors les sommes engagées. C’est logique, on achète un service et non plus un produit.

La LOA, pour Location avec Option d’Achat (également connue sous le nom de leasing) fonctionne de la même manière avec une différence notable : en fin de période de location, le locataire se voit offrir la possibilité d’acheter le vélo pour un montant prédéfini. La somme engagée n’est alors pas totalement perdue, et le vélo est conservé – pour être utilisé ou éventuellement revendu. On paye alors plus cher son vélo, mais on a bénéficié d’un mode de financement qui ouvre l’accès à des services intéressants et permet de lisser les coûts.

La LLD employeur, troisième option

A ces deux formules de location traditionnelles s’ajoute la location longue durée avec une prise en charge de son employeur. Ce dispositif proposé par certaines entreprises permet de bénéficier d’une réduction significative du montant de la location mensuelle, ajoutant même la possibilité d’acheter le vélo à la fin du dispositif. C’est clairement plus avantageux, à condition que la participation de l’employeur soit intéressante.

Certaines entreprises vont jusqu’à 50 % de prise en charge des mensualités prélevées sur le salaire brut (avant cotisations). Dans ce cas de figure, c’est imbattable : on paye son vélo moins cher, on profite d’avantages fiscaux et on bénéficie des avantages de la location pendant plusieurs années (entretien, réparation et assurance généralement inclus), tout en ayant la possibilité d’acheter le vélo.

Sachant, en plus, que l’on peut pratiquer la LLD employeur tout en appliquant le FMD (Forfait Mobilités Durables) et ainsi bénéficier d’une subvention de l’entreprise sur les mobilités durables (dont le plafond d’exonération fiscale est passé à 900 € depuis le 1er janvier 2025).

Lorsque son employeur abonde aussi largement le vélo, il est difficile de refuser. Si la prise en charge est moindre, alors chacun devra faire ses calculs pour juger l’attractivité de l’offre. Sachant que parfois, les prestataires retenus pour ces dispositifs ont des catalogues de modèles assez restreints, quand d’autres entreprises sont beaucoup plus souples sur le choix du vélo.

Où louer son vélo ?

Les offres de location de vélo longue durée sont en train de se structurer et de se multiplier. Mais alors, où peut-on mettre en place un contrat de LDD ou de LOA ? On l’a vu, c’est une opération qui peut être proposée par votre employeur, s’il a décidé d’engager des démarches visant à promouvoir les mobilités actives. Dans le domaine, Azfalte est par exemple l’un des leaders.

A titre plus personnel, c’est également possible en passant par certains acteurs spécialisés (des entreprises privées ou des organismes publics), des magasins de vélo traditionnels qui – pour certains – se mettent à proposer des formules de location longue durée, ou encore en ayant recours aux offres de grandes enseignes de sport.

Ainsi, de plus en plus de grandes agglomérations et métropoles proposent, en plus de leurs flottes de vélos en libre-accès, des formules permettant de louer un vélo pour quelques mois à un an. Ce sont des dispositifs qui sont notamment pensés pour permettre aux citoyens d’essayer le vélo (et le vélo électrique) en vue de l’adopter dans son quotidien.

Les franciliens pensent immédiatement à l’offre Véligo Location d’Île-de-France Mobilités qui permet de louer un vélo électrique classique à partir de 40 € par mois pour 6 mois, et un vélo cargo électrique pour 80 € par mois. Mais il existe également des dispositifs proches à Marseille (levélo+), Lyon (myvélo’v), Strasbourg (vélhop) ou encore Nantes (naolib).

Du côté des enseignes spécialisées, on voit également l’offre LOA se développer. C’est par exemple le cas chez Culture Vélo qui propose des contrats de location de 24 ou 36 mois entretien inclus à partir de 29 € par mois, ou d’En Selle Marcel (Paris et région parisienne, Bordeaux, Lyon…) qui propose de la LOA sur plusieurs types de vélos (pliants avec Brompton, urbain avec Moustache, cargo avec Riese & Müller…).

Swapfiets, Dance, Motto, Red-Will… les incontournables du secteur

Certains acteurs se sont évidemment spécialisés dans la location vélo longue durée. On pense forcément à Swapfiets, l’entreprise aux vélos à pneus bleus fondée en 2014 aux Pays-Bas, qui propose la location de vélos de ville (typés hollandais) à partir de 16,90 € par mois (et 49,90 € par mois pour les modèles électriques).

Des tarifs modulables en fonction de la durée d’engagement (sans engagement, 6 mois ou 12 mois) qui incluent les réparations et l’entretien. L’assurance contre le vol est optionnelle, mais permet de recevoir un vélo de remplacement très rapidement en cas de besoin. Pour un VAE moderne tout équipé, comptez 59,90 € par mois avec engagement de 12 mois.

Les parisiens ont, eux, accès au concurrent Dance qui propose des vélos uniquement électriques, en cadre ouvert ou fermé. Des vélos très simples, monovitesse à courroie, avec siège enfant et panier disponibles en option, proposés à partir de 59 € par mois (69 € au delà des six premiers mois), avec des options d’assurance (+9,99 €) et premium (+19,99 €).

Autre loueur longue durée, Motto, qui centre aussi beaucoup son offre sur Paris. Là où cet acteur se différencie, c’est qu’il propose – en plus de ses VAE « One » et « Two » – des vélos d’autres marques étiquetés à ses couleurs, ce qui lui permet de couvrir d’autres usages. Il propose par exemple un vélo pliant (première génération d’Afternoon d’Eovolt, devenu UTO), un vélo cargo biporteur (l’incontournable Bullitt), des VTC basiques à batteries porte-bagage (de chez Neomouv), un VAE compact à roues de 24″ (l’Evening, toujours chez Eovolt) ou encore un vélo Voltaire, au look dandy bien à lui.

Chez Motto, d’autres types de vélos sont proposés (pliant électrique, biporteur…).

Les offres de Motto débutent à 55 € par mois pour son vélo électrique le plus basique, et montent à 209 € par mois pour la location d’un biporteur, en passant par 75 € par mois pour un vélo pliant électrique Eovolt Afternoon ou 85 € par mois pour un vélo Voltaire Legendre. Dans tous les cas, une période de rétractation de 14 jours est proposée pour tester le vélo en conditions réelles, et le tarif inclus une assurance contre le vol (avec franchise). Les tarifs sont plus élevés en formule Flex, sans engagement, mais les offres 12 et 18 mois sont intéressantes puisqu’elles ouvrent l’accès à une offre d’achat en fin de contrat.

On peut par exemple louer pendant 12 mois un Eovolt Evening pour 69 € par mois, et décider de l’acheter en fin de course pour 810 €. Cela amène son coût total à 1638 €, ce qui reste compétitif par rapport au marché du neuf.

Enfin, dans cette catégorie, on note également les offres de Red-Will, disponibles à Lyon et Paris. Quatre vélos au choix, dont deux cargos (un midtail et un longtail) à roues de 20″, équipés de moteurs centraux Bosch Cargo Line. Les VAE Connect 500 et Classic 500 ont également droit à un moteur pédalier puissant (80 Nm). Les tarifs vont de 75 € par mois pour un vélo électrique de ville à 135 € par mois pour un cargo, avec différents accessoires proposés en option. On note durant nos tentatives de réservation pour le bien de ce dossier que certains modèles sont actuellement indisponibles et que les autres nécessitent d’attendre quelques semaines à quelques mois pour être livrés.

Précisons que tous ces services sont compatibles avec le FMD (forfait mobilité durables) évoqué plus haut. La prise en charge employeur peut donc permettre d’abaisser significativement la facture mensuelle.

Les spécialistes du sport ne s’y trompent pas

Enfin, les incontournables Decathlon et Intersport se sont également mis à la location en réponse à cette nouvelle demande de leur clientèle. Mais si Intersport s’est surtout positionné sur la location de courte durée (notamment via son modèle de location saisonnière de skis), Decathlon a pris de manière bien plus large le virage de la location longue durée.

Bien sûr, le gros avantage de l’enseigne, c’est son maillage territorial qui peut grandement faciliter la bonne réalisation du contrat avec un accès facile aux ateliers notamment pour les entretiens. Decathlon propose de la location de vélo longue durée sur pas mal de références couvrant tous les usages principaux : trajets quotidiens, balades, sorties plus sportives.

Cela commence à 45 € par mois à partir de 12 mois de location pour un VTC électrique d’entrée de gamme E-ACTV 100 (voir le test), monte à 54 € par mois pour un vélo pliant électrique E-Fold 500, 75 € par mois pour un LD940 E automatique à moteur Owuru, puis 109 € par mois pour un VTTAE Rockrider E-EXPL 520 S et 139€ par mois pour un vélo cargo longtail Btwin R500E. Bon point, pour quelques euros supplémentaires chaque mois, on peut également louer ses accessoires (sacoches, siège enfant, etc.). A noter que les tarifs sont un peu plus élevés si l’on opte pour une durée de location comprises entre 3 et 12 mois, mais toujours avec entretien, réparation et assurance casse / vol incluse.

Autre possibilité chez Decathlon : louer un vélo enfant. Pas bête, dans la mesure où les enfants grandissent toujours trop vite et qu’il faut régulièrement passer à la taille supérieure.

Sans surprise, l’autre grand nom du sport en ligne Alltricks (dont Decathlon est actionnaire) s’y est également mis via un partenariat avec le spécialiste du financement MyPangee. Cependant, il semble que très peu de modèles sont éligibles, ou que la location longue durée ait récemment été mise de côté. En effet, malgré nos recherches, nous n’avons pas réussi à simuler de LLD sur ce site.

Les marques s’emparent de ce nouveau levier

Du côté des fabricants de vélos, sans cesse en quête de nouveaux débouchés sur un marché que l’on sait difficile, les offres de location commencent à faire leur chemin. En effet, certains d’entre eux ont glissé des financements et paiements en plusieurs fois – géré par des plateformes tierces spécialisées – vers la location (avec ou sans option d’achat).

Pour autant, si ces offres existent bel et bien chez certaines marques, elles sont très difficiles à lire. Pourquoi ? Parce qu’elles sont essentiellement proposées via leurs boutiques propres ou leurs réseaux de revendeurs. Des marques qui pour beaucoup ont encore du mal à réellement ouvrir les vannes de la vente en ligne (qui reste marginale dans l’industrie), et qui par conséquence n’affichent pas clairement les possibilités qui peut exister dans le domaine de la location.

On peut néanmoins citer des exemples tels que Brompton qui a lancé une offre de location et continue à en faire la promotion. Il est en effet possible de louer un Brompton à partir de 6 € par jour pour se déplacer dans Paris directement auprès de la marque, en passant par l’une de ses boutiques. Il est également possible d’opter pour « l’abonnement Brompton » : un contrat fixe de 12 mois à 41 € par mois pour bénéficier d’un Brompton C Line 6 vitesses, avec assurance et révision annuelle incluse.

C’est également un peu plus clair du côté des néo-fabricants de vélos électriques connectés, forcément plus modernes et innovants dans leurs stratégies commerciales. On pense à VanMoof ou Cowboy qui ont assez tôt intégré le leasing dans leurs offres en démarchant notamment les employeurs. Deux marques qui traversent des passes très compliquées à l’heure actuelle.

De la location chez les reconditionneurs

On peut également louer en longue durée un vélo qui n’est pas neuf mais reconditionné, et les offres sont plutôt intéressantes puisque les mensualités sont plus basses que sur un vélo neuf, sachant que les modèles d’occasion ont été révisés et remis en état de la même manière que les vélos destinés à la vente.

C’est par exemple le cas chez Loewi, qui propose des offres de location sur l’ensemble de son catalogue (plusieurs centaines de modèles). Les contrats proposés s’étendent de 12 à 36 mois avec des mensualités qui démarrent à une trentaine d’euros par mois pour des modèles assez basiques, à une centaine d’euros par mois pour des modèles plus haut de gamme.

Idem chez Mint Bikes, une plateforme de reconditionnement, qui a décidé de proposer l’intégralité de son catalogue à l’achat ou en location longue durée, avec des formules allant de 12 à 36 mois. Elle ajoute la garantie casse et vol, un remplacement sous 48h et une option d’achat à la fin du contrat.

Ces propositions sont intéressantes financièrement et elles ont l’avantage de réduire l’impact environnemental de sa location, puisqu’elle se fait sur la base de vélos de seconde main déjà produits.

  • Publié le 18 octobre 2025

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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