Vers les 100 milliards d’euros en 2035 pour le marché du vélo électrique européen
Si le marché du vélo fait grise mine depuis 18 mois, son avenir s’annonce tout de même radieux selon les prévision de McKinsey. Sur un marché de la micromobilité qui promet de fortement croître, vélo et vélo électrique resteront les moyens de transport stars.
En bref :
- Le climat morose du marché du cycle va laisser place au retour de la croissance si l’on en croit une étude du cabinet McKinsey.
- Selon ses prévisions, le marché européen du seul vélo électrique pourrait atteindre les 100 milliards d’euros en 2035.
- A cette échéances, les vélos électriques représenteraient 50 % des trajets de « micromobilité ».
Les chiffres du dernier observatoire du marché du cycle ont permis de quantifier les difficultés rencontrées par les acteurs du secteur sur l’année 2023. Il s’est vendu en France l’an dernier 2,23 millions de vélos, soit 14 % de moins qu’en 2022.
L’industrie du vélo, en croissance frénétique durant les deux années ayant suivi la sortie de crise du covid, est retombée sur terre. Si bien qu’aujourd’hui, le mot d’ordre est au rééquilibrage : les stocks doivent être écoulés, et l’offre retrouver un niveau cohérent par rapport à une demande revenue à la normale.
Pour autant, si les fournisseurs, équipementiers, fabricants et autres revendeurs font le dos rond, tous tiennent des discours optimistes pour l’avenir. Et si l’on en croit le dernier rapport du McKinsey Center for Future Mobility, ils ont raison de garder espoir.
Une croissance de la micromobilité bénéfique au vélo électrique
En se basant sur plusieurs études menées ces six dernières années, en analysant la pratique et les habitudes de consommation de 28 000 personnes et en s’appuyant sur des modèles perfectionnés d’anticipation des tendances (prenant en compte des paramètres aussi variés que la vétusté des parcs de vélos ou l’incidence des politiques publiques incitatives), ce cabinet livre des perspectives ambitieuses.
Au niveau mondial, le marché de la micromobilité a représenté 149 milliards d’euros en 2022 et devrait atteindre les 485 milliards en 2035. Un gâteau dont l’Europe représenterait la plus grosse part, soit 205 milliards d’euros. En effet, McKinsey a identifié cinq marchés clés pour les années avenir qui sont, par ordre d’importance : Allemagne, Espagne, France, Pays-Bas et Royaume-Uni. A l’échelle mondiale, Chine et Inde devraient également s’imposer comme d’importantes locomotives.
Là, on parle de micromobilité, un terme englobant toutes les transports personnels modernes et motorisés. Mais McKinsey est très clair : le vélo et le vélo électrique sont les moyens de transports de micromobilité préférés des usagers, avec un taux d’usage qui devrait progresser de 50 % dans les prochaines années.
Actuellement, les vélos électriques représentent 37 % du marché de la micromobilité en Europe et ils atteindront 50 % d’ici à 2035, ce qui veut dire qu’à cette échéance le marché européen du vélo électrique pèsera environ 100 milliards d’euros. Cent milliards !
Consolidation et nouveaux horizons
Des vélos et vélos électriques dans lesquels les consommateurs sont d’ailleurs prêts à investir davantage : « Si l’on s’intéresse aux possesseurs actuels de vélos électriques, les études nous disent qu’ils envisagent de dépenser en moyenne 9 % de plus dans leur prochain vélo », a précisé Darius Scurtu, expert chez McKinsey, présentant ces prévisions sur un salon dédié à la micromobilité à Amsterdam.
« Nous venons d’une période d’hypercroissance où tout le monde était occupé à grossir, gagner des parts de marché et établir de nouveaux modèles économiques, notamment avec des écosystèmes fermés et des services (…) Cette période est maintenant terminée, et le marché est en transition vers la consolidation. Nous constatons actuellement que l’accent est davantage mis sur la rentabilité et l’efficacité opérationnelle. Alors que l’industrie est toujours occupée à restructurer l’offre, le nombre de trajets effectués avec des produits de micromobilité continue d’augmenter » analyse-t-il pour expliquer la période actuelle.
Enfin, il voit l’adaptation de nos sociétés au vélo comme un mouvement d’accompagnement logique et nécessaire de la pratique, qui va créer un effet d’aubaine et encourager toujours plus de monde à utiliser un vélo. « Lorsque l’on regarde ce qu’il s’est passé ces dernières avec la voiture, cela a été la même chose », déclare-t-il en faisant référence à la construction d’infrastructures routières toujours plus denses et sécurisantes, et à l’évolution des modèles de distribution en s’adaptant à la voiture. A vélo, l’aspect sécuritaire (pistes dédiées, intersections retravaillées, stationnements sûrs) est également prédominant.
Source : Bike.eu
- Publié le 22 juin 2024