Vélos cargos électriques

On a essayé l’incroyable Tern Orox, le longtail tout-terrain de tous les superlatifs

C’est un vélo d’aventure qui ne ressemble à aucune autre. Le Tern Orox, longtail version fatbike, empile les caractéristiques les plus folles. Nous avons pu l’enfourcher.

Tern Orox

Déjà lors de son annonce, nous avions usé de nombreux superlatifs pour présenter et décrire l’Orox, vélo d’aventure XXL imaginé par la marque taiwanaise Tern. Après avoir pu l’approcher pour de vrai et l’enfourcher sur le festival Vélo in Paris, nous voilà replongés dans le dictionnaire des adjectifs qualificatifs démesurés. Car oui, le vélo le plus fou du moment, c’est peut être bien celui-là.

Le Tern Orox est, pour résumer, un vélo électrique longtail taillé pour l’aventure avec un grand A. Capable de transporter jusqu’à 210 kg de pilote, passagers et matériel (180 kg dans des conditions off-road), c’est un vélo cargo modulaire et entièrement accessoirisable pour répondre présent dans un maximum de situations.

Le longtail adapté à l’aventure off-road

Son seul porte-bagage allongé à l’arrière peut embarquer 100 kg. Sa paire de sacoches Cargo Hold (en option) propose jusqu’à 144 litres de volume de chargement, et l’on pourra encore y ajouter un énorme sac sur le porte-bagage, ainsi que des sacoches sur le rack à l’avant capable de supporter 25 kg. Même l’espace vide dans le triangle du cadre, où se loge la batterie principale, est transformé en espace de rangement grâce à un sacoche sur-mesure qui s’ouvre de chaque côté. Et si ce n’était pas assez, l’Orox dispose d’une « towbar » sur son cadre renforcé pour attacher une remorque…

Equipé d’un moteur Bosch (le puissant Performance Line CX développant 85 Nm de couple), l’Orox est l’un des premiers vélos à avoir été annoncé avec la nouvelle batterie de 800 Wh du motoriste allemand. Il est d’ailleurs compatible « dual battery » et peut embarquer – au maximum – un deuxième bloc de 800 Wh qui vient se clipser sur le tube de selle, au centre du vélo.

D’une autonomie maximale estimée à 160 km, le Tern Orox peut ainsi monter à 320 km environ. Bien sûr, en conditions réelles, le vélo ne les parcourra sans doute pas, surtout s’il est très chargé et roule beaucoup en tout-terrain, mais de tels chiffres confirment que de longues aventures peuvent être envisagées avec ce vélo, loin de la civilisation et de ses prises de courant.

Bref, tout ça, c’était pour vous rappeler de quel vélo on parle exactement. Nous, nous avions beau l’avoir déjà analysé et vu en photos, c’est peu dire que nous avons tout de même été impressionnés de le voir en vrai. Le Tern Orox, c’est quand même un sacré bestiau de 37 kg.

Un vélo impressionnant…

Le Tern Orox existe en deux tailles de cadres pour s’adapter aux cyclistes mesurant entre 155 et 195 cm et deux versions : l’une (S12 en coloris vert) disposant d’une transmission à chaîne et dérailleur Shimano Deore XT 12 vitesses – celle que nous avons essayé – et l’autre (R14 en coloris noir) équipé d’une courroie et d’un moyeu à 14 vitesses intégrées de chez Rohloff.

Il est assemblé sur un cadre en aluminium renforcé assorti à une fourche en acier chromoly. Pas de suspension ici pour une question de résistance, mais les pneus démesurés sont là pour apporter du confort en plus du grip et de la traction quelle que soit la surface.

Les roues sont, en effet, l’un des aspects les plus impressionnants du vélo. Rendez-vous compte, les roues (conçues spécifiquement par Tern pour être suffisamment résistantes) sont chaussées de pneus Johnny Watts que Schwalbe a fabriqué à la demande de la marque. Car si l’on est sur un diamètre 27,5″ connu de tous, la section est un peu plus inhabituelle : 4″, soit 10 cm. C’est tout simplement monstrueux et cela va permettre à l’Orox de se tracter sur tous les terrains, qu’ils soient sablonneux, boueux ou enneigés.

Qui dit conception sur-mesure d’un vélo haut de gamme aussi fou dit, forcément, petites trouvailles intéressantes. Parmi elles, on peut citer l’intégration d’un multi-outil dans l’essieu avant pour dépanner en cas de problème mécanique, ou encore le fait d’avoir moulé des ailettes de ventilation dans les corps de moyeux afin d’améliorer le refroidissement des freins.

Pour arrêter sereinement un tel engin, Tern n’a pas lésiné puisque l’Orox est équipé de freins hydrauliques Magura MT5 à 4 pistons dont les mâchoires viennent serrer des disques de 203 mm.

… qui ne passe pas inaperçu

En grimpant sur le vélo exposé, on se rend tout de suite compte que ses pneus sont beaucoup trop gonflés. Pas grave, il n’y a aucune zone marécageuse à traverser et encore moins de dunes de sables à gravir sur la piste d’essai de Vélo in Paris. On s’amuse tout au plus à franchir les trottoirs et rouler sur le moindre petit obstacle urbain que l’on aperçoit, avec l’impression d’être sur un monster truck à deux roues. Le vélo a beau être lourd, le Perf CX de Bosch l’embarque sans la moindre difficulté à vide sur le plat et le bitume.

A chaque tout de la piste d’essai, tout le monde nous regarde. Les visiteurs ont beau être habitués à voir circuler les familles venues essayer des vélos cargos imposants, personne ne s’attend à voir débouler un longtail fatbike taillé pour faire un safari au parc floral de Vincennes.

De notre côté, on a presque de la peine de faire rouler ce vélo de tous les excès sur un parcours aussi plan-plan. Si un jour nous venions à le tester pour de vrai, on se dit que ce serait quand même mieux de pouvoir l’emmener faire du camping en forêt pour lui faire honneur, plutôt que s’en servir pour déposer les enfants à l’école ou faire le plein de courses au supermarché (ce dont il sera malgré tout parfaitement capable évidemment).

Bref, difficile de juger des qualités d’un tel vélo dans ces conditions, mais on peut tout de même dire que la petite appréhension que l’on peut avoir avant de l’enfourcher disparaît sitôt que l’on pédale dessus. C’est très confortable. Extrêmement stable. Le moteur, puissant et dynamique, allège clairement la conduite (on a essayé en « off » pour rigoler, ce n’est pas du tout la même histoire !). Incorrigible cascadeur, Tanguy a même réussi la roue arrière sur quelques mètres à son guidon (ceux qui nous suivent sur Instagram ont peut-être vu la story passer).

On va quand même vous glisser les tarifs pour conclure : le Tern Orox S12 est vendu au prix catalogue de 6 799 €, tandis que l’Orox R14 s’affiche au prix de 9 299 €.