Vélos cargos électriques

Vélo cargo : Toyota se met à la mobilité douce avec Douze Cycles

C’est dans une impasse du 11e arrondissement de Paris que nous avions rendez-vous pour un tête à tête avec le vélo cargo Douze Cycles x La mobilité Toyota. Un vélo chez un constructeur auto ? Oui, oui, vous avez bien lu !

En partenariat avec Douze Cycles, Toyota va vendre ce vélo cargo dans ses concessions automobiles à partir de la rentrée.

En bref :

  • Toyota s’associe à Douze Cycles pour vendre un vélo cargo dans ses concessions
  • Une initiative qui doit repositionner la marque comme une « entreprise de mobilité »
  • On a accès à un vélo de qualité et aux avantages d’un réseau comme Toyota

Cela vous a peut-être échappé mais, peu avant l’été, le constructeur automobile japonais a affirmé sa volonté de ne plus être considéré comme un simple fabricant de voitures. Le groupe veut s’imposer à l’avenir comme une « entreprise de mobilités multiples », sur fond de transformation écologique. Cela passera notamment par la mise en vente d’un vélo cargo électrique dans ses 270 concessions françaises, où ce bi-porteur cohabitera avec les Yaris, Prius et autres RAV4 à quatre roues.

Vous vous en doutez, cette initiative, nous la trouvons extrêmement intéressante chez Transition Vélo. Nous militons en effet pour plus de vélo dans nos vies, mais avons pleinement conscience que ce sera le fruit d’une transition nécessaire durant laquelle automobilistes et cyclistes devront se partager la route. Or, l’expérience nous le montre, c’est un véritable défi pour la société actuelle, qu’il s’agisse des aménagements de voirie nécessaires, du respect des règles de circulation en bonne intelligence ou tout simplement de la cohabitation apaisée entre usagers.

Une initiative pleinement assumée

« Nous avons parfaitement conscience de toutes ces problématiques mais à un moment donné, nous connaissons tous les défis écologiques majeurs qu’il nous faut relever tous ensemble et en tant que constructeur automobile, nous ne pouvons pas nous cacher. Nous avons cette chance chez Toyota France d’être un grand groupe qui a l’agilité d’une startup et qui peut enclencher ce genre d’opérations en impliquant l’ensemble des services. Car vendre et entretenir un vélo cargo quand vous avez derrière vous presque 100 ans d’histoire automobile, ce n’est pas rien », concède une représentante de la marque.

Le vélo dispose, à l’arrière, d’un porte-bagages renforcé fixé au cadre supportant jusqu’à 35 kg de charge.

Et si un client entre en concession pour acheter une Aygo et ressort avec un vélo cargo ? « Eh bien nous en serons les premiers contents », assume-t-elle. Quand à d’éventuelles critiques concernant un coup de greenwashing, la marque répond du tac au tac : « Ce n’est pas l’idée. La vérité, c’est que nous on a le courage de proposer un vélo de qualité qui peut potentiellement remplacer une voiture dans nos espaces de vente ». Un discours qui fait plaisir à entendre au moment où l’on nous tend un casque après avoir ajusté la selle à notre taille.

Prise en main tout confort

Nous voilà partis à l’assaut de la colline de Ménilmontant en circulation assez dense, avant d’enchaîner un parcours assez roulant et quelques manœuvres en pleine circulation (ah, les bouchons parisiens !) au guidon de ce cargo Douze Cycles. Une première prise en main satisfaisante, conforme à ce que l’on est en droit d’attendre d’un vélo utilitaire qui prend sa place sur la route, mais sait rester suffisamment maniable, réactif et confortable pour assurer un trajet agréable et rassurant.

2m75 de long, mais une certaine agilité et un rayon de braquage intéressant.

Vélo utilitaire par excellence, ce bi-porteur est donc un modèle conçu et fabriqué près de Dijon par Douze Cycles, connu au catalogue de ce fabricant sous le nom de Hêta. Toyota a choisi un joli coloris rouge pour son rebranding qui se signale également par l’apparition d’une griffe « Douze Cycles x La mobilité Toyota » de part et d’autre du cadre en aluminium moulé (procédé de fabrication qui garantit sa rigidité).

Le chef produit nous indique également qu’après plusieurs tests, c’est la motorisation centrale Yamaha PW-X3 qui a été retenue (plutôt que Bafang ou Shimano). Un moteur de 250 W pesant 2,75 kg et développant 85 Nm de couple, parfaitement capable d’emporter le vélo – chargé – lors d’une belle ascension ou de faciliter un démarrage en côte. Associé à une batterie amovible de 500 Wh, le fabricant indique une autonomie maximale d’environ 100 km (qui nous laisse un peu dubitatifs) et une charge complète en 4 heures.

Un mode Auto pertinent

Bien sûr, plusieurs modes d’assistance sont proposés (5 au total), ainsi qu’un mode « Auto » que nous avons enclenché sur la dernière partie de notre essai sans jamais plus y toucher. L’assistance passe alors seule, et de manière assez convaincante, entre Eco, Standard et Hautes Performances en fonction de la situation. Il suffit alors de jouer avec les 10 vitesses de la transmission par chaîne Shimano Deore.

Quant au freinage, là encore, l’utilisation de freins à disque à commandes hydrauliques (Tektro M750 4 pistons) garantit des arrêts progressifs ou mordants en fonction de la situation. Rassurant quand il faut arrêter d’urgence un tel vélo, qui peut embarquer matériel, courses et enfants. Un petit monde qui sera transporté en confort grâce à la banquette rembourrée deux places qui peut s’installer à l’intérieur de la caisse, ainsi qu’à la fourche suspendue (80 mm de débattement) de la roue de 20″ à l’avant. Les généreux pneus Schwalbe de 2,35″ de largeur finissent d’amortir les aspérités de la route.

La transmission est confiée à une chaîne (renforcée) et à un dérailleur/cassette 10 vitesses Shimano Deore.

La direction a l’avantage de parfaitement réagir aux coups de guidon et même si le vélo mesure 2,75 m de long d’un bout à l’autre de ses roues, il reste possible de se frayer un chemin dans des passages assez exigus en anticipant et en profitant d’un rayon de braquage pas si long (vu que la roue avant peut quasiment braquer à 90°). Les stationnements et demi-tours s’en trouvent également facilité malgré l’empâtement.

Pour les familles, mais aussi les pros

Il est intéressant de noter que si Toyota a opéré des choix de configuration avec Douze Cycles pour ce vélo cargo, la partie chargement reste, elle, parfaitement configurable pour le client. Les professionnels qui l’achèteront pour faire du transport auront ainsi le choix entre la palette à sangles ou la caisse à couvercle et serrure sécurisant son contenu, tandis que les familles opteront sans doute pour la caisse à banquette de 300 litres (avec option canopy). Familles qui pourront même installer un enfant sur le porte-bagages du vélo, solidement fixé sur l’arrière du cadre, si bien qu’il est capable de porter jusqu’à 35 kg.

La version à plateau, pour les professionnels.

Pour finir sur le vélo, sachez que potence et tige de selle proposent des réglages rapides en hauteur afin de convenir à un maximum de gabarits, et ainsi s’adapter à plusieurs utilisateurs. Le vélo est équipé d’une large et solde béquille centrale, ainsi que d’éclairages Busch & Muller pour voir et être vu.

Les avantages du réseau Toyota

Bon, tout ça c’est très bien, mais quelle est la plus-value apportée par Toyota, allez-vous sûrement nous demander ? Eh bien elle est multiple, comme a pu nous l’expliquer l’entreprise. Déjà, les clients vont – en passant par une concession Toyota pour acheter leur vélo cargo – pouvoir bénéficier d’un plan de financement pour étaler le paiement de leur vélo s’ils le souhaitent. On parle d’un produit qui sera vendu aux alentours de 6 000 € tout de même, donc ce n’est pas anodin. Aussi, Toyota va garantir le vélo et pouvoir assurer son entretien dans la durée.

Une partie facilitée par un vélo qui, à la base, est conçu pour être aisément réparable en offrant un accès facile à ses principales parties et composants.

Dans sa configuration, Toyota a choisi la motorisation Yamaha PW-X3.

« On a 270 concessions avec des mécaniciens très compétents en automobile, qui connaissent parfaitement toutes les technologies via nos moteurs à essence, nos hybrides, nos électriques. L’expertise pour entretenir et réparer un vélo cargo, on l’a, même si cela demande quelques adaptations d’espace et de matériel en ateliers que nous sommes en train de finaliser », nous explique la marque. Là encore, c’est un argument rassurant pour la clientèle.

Nous trouvons l’approche de Toyota avec ce vélo cargo très intelligente dans la mesure où il s’agit d’un des segments les plus en croissance du marché du cycle et d’un produit qui parle aux utilisateurs de voitures, étant un vélo qui peut – dans une certaine mesure – la remplacer.

On le sait que trop bien, il est parfois difficile de pouvoir accéder et essayer les vélos. En améliorant sa visibilité directement en concession, Toyota va participer à attirer les regards sur le vélo cargo et à questionner les familles (ou les professionnels) sur son usage au quotidien.

Win-Win, comme on dit ? C’est tout ce qu’espère Toyota qui, peut-être, nous permettra bientôt de passer plus de temps sur la selle de ce vélo cargo, afin que l’on puisse vous proposer un retour plus complet et détaillé.

  • Publié le 30 juin 2023

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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