Voltaire Paname, quand le style prime sur le bon sens
Voltaire surprend avec le Paname, un fatbike électrique biplace aux allures de cyclomoteur. Mi-cargo, mi-style rétro, il divise entre audace esthétique et ergonomie discutable.
En bref :
- Le Paname développe un look rétro-chic assumé, dans la lignée des modèles Voltaire, mais sur un gabarit de fatbike imposant.
- Il s’agit d’un fatbike cargo biplace doté d’un moteur de 80 Nm et d’une batterie 760 Wh, capable de transporter jusqu’à 2 adultes et 1 enfant.
- Sa selle fixe à 84 cm de haut laisse craindre une position peu naturelle au pédalage.
Voltaire s’est fait un nom sur le marché du vélo électrique grâce notamment aux choix esthétiques définissant ses produits. Un style que nous qualifions de « rétro chic » dans notre test du Rivoli, troisième modèle de la jeune marque née en 2021, qui témoignait d’une montée en gamme intéressante côté composants.

Ces accessoires chromés contrastant avec des touches de cuir, on les retrouve très utilisés sur le nouveau « vélo » de Voltaire, le Paname. Un produit inattendu, avec lequel Voltaire souhaite répondre à deux tendances d’un coup : celle des vélos fatbikes et celle des vélos cargos.
Le fatbike, façon Voltaire
Le Paname, c’est donc un fatbike électrique aux capacités cargo, capable de transporter 1 voire 2 passagers en plus du cycliste grâce à une selle modulaire proposée en plusieurs tailles : longue ou compacte, ce qui permet d’installer un petit enfant devant soi. Une selle qui est la principale raison de notre étonnement, pour ne pas dire incompréhension.
N’allez pas croire que nous avons quelque chose contre les fatbikes. Notre récent test du Tern Orox nous a montré que les pneus disproportionnés ont un intérêt indiscutable sur certains terrains meubles, d’autant plus avec de gros vélos potentiellement très chargés. Ils permettent de gagner en traction, en stabilité et en confort, ouvrant le champ des possibles en matière de zones roulables. Les habitués des sentiers sablonneux et autres régions enneigées ne nous contrediront pas.

Notre problème, c’est plutôt l’absence de réglage de la hauteur de selle. Sans même rentrer dans le débat de la légalité de nombre d’entre eux (gâchettes d’accélération, vitesse débridée), on voit bien que ce genre de vélos attirent un nouveau public et nous avons énormément de mal avec l’ergonomie de ces vélos qui ne sont pas faits pour pédaler. On y voit des cyclistes aux positions beaucoup trop assises ou à l’inverse recroquevillées, qui paraissent inconfortables dans une immense majorité de cas.
Nous avons nous même déjà enfourchés ce genre de « bolides » pour constater que l’absence de réglages ergonomiques nous coupe instantanément de la sensation de faire du vélo. C’est, à la limite, autre chose, bien plus proche du scooter. Mais alors, il faudrait ne pas avoir à pédaler. Sur le Voltaire Paname, la selle est à 84 cm du sol. La marque parle d’un vélo fait pour les utilisateurs allant de 1,55 à 1,90 m.
Bref, tout ça pour dire que nous sommes assez dubitatifs face à ce Voltaire Paname en matière de plaisir de conduite. Pour le reste, on y retrouve bien l’ADN de la marque qui a décidé d’habiller totalement son fatbike de chrome et de cuir, avec un look résolument cyclomoteur que lui confèrent les gros pneus, l’intégration de la suspension avant ou son énorme phare avant.
Peu d’infos techniques pour l’instant
Des coloris vert anglais, bleu nuit et vert amande sont aussi au programme de ce modèle qui pèse 35 kg, propulsé par un moteur électrique développant jusqu’à 80 Nm installé sur la roue arrière. Il propose 3 modes d’assistance et puise son énergie dans un gros bloc batterie installé au centre du cadre, d’une capacité de 760 Wh et amovible. Un capteur de couple doit permettre d’obtenir un « pédalage naturel », avec une partie cycle composée d’une transmission à chaîne Shimano 7 vitesses (sans plus de précision) et de freins à disque hydrauliques.

Malheureusement, nous manquons encore d’informations importantes concernant ce produit. Nous ne savons pas, par exemple, quelle est la capacité de charge réelle de son cadre et quelle est son homologation. Idem, côté composants, nous n’avons pas les références des pièces montées sur le vélo, ce qui permettrait de mieux analyser sa proposition.
Le Paname va être commercialisé au prix de 2990 €, ce qui est plus abordable qu’un Super73 mais un peu plus cher qu’un Elwing, pour rester sur ce genre de modèles biplace très particuliers. On va laisser les vélos type Engwe de côté si vous le voulez bien.
Une réponse à un phénomène
En définitive, on reste étonnés des choix faits par Voltaire sur ce nouveau projet. Certes, on voit bien ce qu’a voulu faire la marque, c’est à dire mixer son ADN esthétique fort avec les codes des vélos fatbikes de plus en plus tendances en ville, notamment auprès d’une clientèle assez jeune. C’est quelque part logique que les acteurs du vélo cherchent à se positionner face à ce phénomène.
Voltaire propose par ailleurs et jusqu’à présent de vrais vélos électriques tout ce qu’il y a de plus classique Certains attendent de voir ce que va donner cette tendance, Voltaire a décidé de tenter quelque chose et d’être acteur de cette évolution. Vous l’aurez compris, cela nous interroge, mais nous verrons bien si ce Paname rencontre son public ou pas.
Sources : Frandroid ; Voltaire
- Publié le 30 octobre 2025
