Moteurs et batteries

Vélos électriques : le leader européen Accell face au défi du recyclage des batteries

Accell Group vient de signer avec Refurb Battery pour donner une seconde vie aux cellules lithium-ion des batteries de vélos électriques. Face à la déferlante de batteries usagées à venir, la filière doit vite s’organiser et trouver des débouchés.

L’imposante batterie du Btwin LD 920 E de Decathlon. © Transition Vélo

En bref :

  • Accell Group va pérenniser son partenariat avec l’entreprise Refurb Battery pour donner une seconde vie aux cellules lithium-ion réutilisables issues des batteries de vélos électriques.
  • Un partenariat intéressant et d’autant plus nécessaire lorsque l’on met des chiffres sur la montagne de batteries qui vont devoir être recyclées dans les années à venir.

Le néerlandais Accell Group, premier fabricant de vélos en Europe, détient de nombreuses marques telles que Batavus, Haibike, Lapierre, Raleigh, Winora ou encore l’équipementier XLC. Accell emploie environ 3000 personnes et vend plus d’1 million de vélos par an en Europe et aux Etats-Unis. Sans surprise, le groupe a suivi les évolutions du marché et ses marques proposent des gammes complètes de vélos à assistance électrique. Qui dit électrique dit batterie, et qui dit batterie dit recyclage…

En effet, le recyclage des batteries de vélos électriques s’impose comme l’un des grands enjeux de la filière sur les 10 prochaines années. Comme nous l’expliquions dans un article revenant sur le travail de l’usine de recyclage Euro Dieuze en Moselle : « La durée de vie d’une batterie au lithium est de 5 à 6 ans. La première grosse vague de batterie de vélo électrique hors d’usage arrive ainsi dans le circuit de recyclage qui n’est pas encore dimensionné pour recycler un si grand nombre de pièces ».

Un enjeu majeur pour l’industrie

Un contexte dans lequel, forcément, des géants comme Accell Group doivent trouver des solutions. D’autant plus que la Commission européenne impose de nouveaux standards : d’ici à 2025 (c’est demain), 65% de la masse des batteries devront être recyclés. Des seuils minimaux de matériaux recyclés à l’intérieur des batteries neuves sont également prévus. Et ce alors que selon les prévisions européennes, la collecte de batteries de vélos usagées devrait être multipliée par 10 d’ici à 2030.

Après avoir mené un projet pilote aux résultats satisfaisants, Accell Group a donc signé avec Refurb Battery, une entreprise néerlandaise spécialisée dans les systèmes de stockage d’énergie circulaires. Un partenariat qui a déjà donné lieu au traitement de 5 000 batteries de vélos usagées, représentant 16 tonnes de matériaux.

Des opérations à l’issue desquelles plus de 100 000 cellules de batteries ont pu être réutilisées, trouvant une seconde vie dans diverses solutions de stockage d’énergie. Refurb Battery estime que cela a également permis d’éviter le rejet de plus de 100 tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère terrestre.

Une filière à développer massivement

« Accell Group est un partenaire engagé depuis 2020 et a travaillé avec nous pour déterminer comment donner une seconde vie aux cellules des batteries de vélo. Aujourd’hui, nous prenons ensemble des mesures pour réutiliser en toute sécurité le plus grand nombre possible de cellules en Europe », déclare Marty Smits, fondateur de Refurb Battery.

Des discours encourageants qui doivent s’accompagner de faits, et ce partout en Europe (et dans le monde). Pour se rendre compte de la tâche à accomplir, il faut savoir qu’il s’est vendu quelque 5,5 millions de vélos à assistance électrique dans l’Union Européenne et au Royaume-Uni en 2022. Depuis 2015, les ventes cumulées de VAE sont estimées à plus de 26 millions d’unités dans les pays de l’Union. Des chiffres qui permettent, effectivement, de mieux comprendre la taille du chantier de recyclage qui s’annonce. Et ce alors que recycler une batterie de vélo n’est pas une tâche aisée.

En effet, il n’existe pas de standard de fabrication des batteries, ce qui complique la tâche de la filière recyclage pour désosser les batteries. Il faut ensuite pouvoir isoler les cellules lithium-ion pour identifier celles qui peuvent avoir une seconde vie de celles qui finiront broyées et concassées, afin d’en extraire les métaux rares valorisables (cobalt et nickel, essentiellement). Sachant, en plus, que les batteries doivent être transportées, stockées et manipulées avec précaution pour réduire, entre autres, les risques d’incendie ou de contamination des sols.

Source : eBikeTips

  • Publié le 29 décembre 2023

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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