François Bayrou croit au Plan Vélo et annonce 50 millions d’euros « de plus »
Dans son discours de politique générale du 14 janvier 2025, François Bayrou a remis le Plan Vélo sur la table. Le dispositif, abandonné de manière irrationnelle par le précédent gouvernement, devrait donc faire son retour (en espérant que ce ne soit pas que temporaire).

Mise à jour du jeudi 16 janvier 2025 à 16h :
Le mercredi 15 avril, François Bayrou est intervenu devant le Sénat pour répéter son discours de politique générale, comme le veut la tradition. A cette occasion, le Premier ministre a pu préciser certains points évoqués la veille, dont l’enveloppe accordée au Plan Vélo !
Cela n’a pas échappé à ceux qui ont suivi les prises de paroles de François Bayrou, ses intentions sont encore très floues sur de nombreux sujets. Logique, le budget doit être négocié pour éviter la censure et le gouvernement ne peut se permettre d’arriver avec une loi de Finances 2025 toute faite.
Dès lors, comment interpréter sa petite phrase d’hier sur le vélo, que l’on vous cite in extenso : « Le Plan Vélo, vous avez traité ça en haussant les épaules, moi je crois en un Plan Vélo c’est 50 millions d’euros de plus, c’est 50 millions d’euros de plus ». M Bayrou a beau avoir répété deux fois la sommes, nous sommes toujours incapables de vous dire ce qu’elle représente.
Cela veut-il dire que le Plan Vélo sera crédité de 50 millions d’euros en 2025 ? De 50 millions d’euros de plus que les 304 millions d’euros attendus au niveau du Fonds mobilités actives ? De 50 millions d’euros de plus que les 125 millions d’euros du dernier appel à projets ?
Pour le savoir, il faudra attendre que le ministre des Transports, Philippe Tabarot, précise tout ça. Mais aussi que le budget soit voté, et que l’on puisse voir ce qui est réellement prévu pour le vélo.
Source : France Vélo
En bref :
- Abandonné par Michel Barnier, le Plan Vélo est de retour dans la bouche du gouvernement Bayrou.
- Le dispositif d’aide à l’achat devrait être maintenu et les crédits du Plan Vélo de retour, sans que l’on ne sache dans quelle mesure exactement.
- Il faudra scruter le contenu de la loi de Finances 2025 pour connaître les moyens alloués à ce grand plan favorable au développement de la pratique et de la filière vélo, mis en place par Elisabeth Borne.
L’abandon du Plan Vélo dans le budget censuré du gouvernement de Michel Barnier avait déclenché une levée de boucliers légitime chez les industriels du secteur, au sein des collectivités locales et parmi la communauté cycliste.
Cette décision avait été jugée « totalement inacceptable » à l’aune des défis économiques, écologiques et de santé publique. D’autant plus que ces aides ont permis d’initier beaucoup d’investissements. Les supprimer revient à fragiliser une grande partie d’un tissus économique en création (d’autant plus dans la conjoncture actuelle).
« Tous les moyens nécessaires », et la marmotte…
Tout n’est peut-être pas perdu. Au pupitre de l’Assemblée nationale, pour son discours de politique générale, le Premier ministre François Bayrou s’est peut-être perdu dans ses pages mais il y a tout de même retrouvé le Plan Vélo ! Surprise, surprise.
On se réjouit donc de voir que pour le nouveau gouvernement – soit-il en sursis -, « le Plan Vélo doit être poursuivi avec les moyens qui lui sont nécessaires ». Et ça tombe bien, car de moyens, le vélo en a bien besoin pour continuer à se développer en France, que ce soit pour accélérer les aménagements du territoire avec davantage de pistes cyclables et de places de stationnement ou pour aider les familles les plus modestes à s’équiper.
Sur ce point, le décret du 29 novembre prévoyant l’arrêt des subventions devrait être annulé. Personne ne s’en plaindra.
Le mot « nécessaires », flatteur et porteur d’espoir, est bien évidemment trompeur. Nous nous serions contentés de « suffisants » tout en sachant que dans un budget qui vise à faire des économies partout, la simple poursuite du Plan Vélo avec les lignes de crédit promises et prévues sera déjà une victoire.
Il faudra donc veiller à ce que les 304 millions d’euros alloués au Fonds mobilités actives soient de retour dans la nouvelle loi de Finances 2025, et qu’ils permettent notamment d’alimenter les budgets nécessaires aux projets de 400 collectivités déposés dans le dernier appel du gouvernement et devant se partager 125 millions d’euros d’argent public. On attend de voir.
Besoin de stabilité
Du côté de ceux qui avaient fustigé l’abandon de ce dispositif, les mots – on ne peut pas parler d’engagements à ce stade – de François Bayrou sont accueillis avec optimisme. La filière France Vélo y voit un message positif et le Réseau Vélo et Marche une avancée importante. Des réactions tout de même teintées de méfiance et d’attentisme, face à un gouvernement assis sur un siège éjectable.
Si la France veut se donner les moyens d’atteindre ses objectifs d’augmentation de la part modale du vélo (12% en 2030) et de fabrication (1,4 million de vélos en France à l’horizon 2027), elle ne peut se permettre davantage de tergiversations sur ce sujet. Là aussi, il est question de stabilité.
- Publié le 16 janvier 2025