Stationnements vélos en gare : la France très en retard sur ses objectifs
Un an après l’échéance du décret de la loi LOM concernant la création de stationnements vélos sécurisés en gares, nous sommes encore loin des objectifs fixés même si certaines régions s’en sortent beaucoup mieux que d’autres.

En bref :
- En septembre 2024, seules 54 % des gares en France avaient atteint l’objectif d’implantation de parkings vélos fixés pour le début d’année 2024.
- Si certaines régions approchent de l’objectif et ont même dépassé le nombre de places à créer, l’Île-de-France fait figure de plus mauvais élève malgré le coup d’accélérateur lié aux JO.
- La prochaine mise à jour de l’observatoire des stationnements vélos en gare du Réseau vélo et marche est, dès lors, très attendue.
Les objectifs fixés par la loi d’orientation des mobilités (LOM) étaient clairement chiffrés : au 1er janvier 2024 des stationnements sécurisés pour les vélos devaient avoir été installés dans 1133 gares du territoire national. En juillet 2023, la sonnette d’alarme était tirée une première fois : seules 35 % des gares avaient atteint cet objectif (pour 44 % des places promises créées).
L’Île-de-France faisait partie des plus mauvais élèves mais la perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024 devait permettre d’accélérer les choses autour de la capitale. Malgré un retard de plus de 6 mois sur les objectifs, IDF Mobilités annonçait en juin 2024, à la hâte, la création éclair de 3 000 de stationnements vélos dans 6 grandes gares. On a notamment vu ouvrir l’immense parking vélos de Gare du Nord et ses 1 200 places.
Malgré ces efforts, selon l’observatoire Vélo & Territoires (devenu Le Réseau vélo et marche), les chiffres ne sont pas bons et aucune région n’avait atteint l’objectif fixé par la loi en septembre 2024, même si des disparités très fortes sont comptabilisées d’une région à une autre.
L’Île-de-France dernière du peloton
Si l’on en croit le dernier bilan publié, seules 615 gares sur 1133 ont atteint l’objectif fixé, soit 54 %. Cela représente 43 924 places de stationnement vélo créées sur les 75 891 attendues. L’Île-de-France est restée le pire élève avec 55 gares à l’objectif sur 400, soit seulement 14 % (et un déficit de 34 517 places de stationnement au mois de juillet dernier).
Avec respectivement 93 %, 92 %, 86 % de l’objectif atteint, les régions Centre-Val de Loire, Auvergne-Rhônes-Alpes et Grand Est font figures de modèles à suivre. D’autant plus que si le nombre de gares à l’objectif n’est pas de 100 %, le nombre de stationnements créés dans ces régions dépasse en réalité les places qui étaient à créer a minima.
En ce mois de janvier 2025, nous ne sommes plus à 6 mois de l’objectif mais bien à 1 an et il nous tarde de connaître les derniers chiffres de cet observatoire. « La mise à disposition de solutions de stationnement, notamment en gare, est un ingrédient essentiel pour développer l’intermodalité vélo – train comme alternative crédible à la voiture individuelle. Une mesure essentielle pour développer l’intermodalité dans les territoires peu denses, où les besoins en solutions de mobilité décarbonées doivent également être adressés », rappelle Le Réseau vélo et marche.
Lenteurs administratives et cahier des charges strict
Comment expliquer ce retard ? Il y a évidemment plusieurs raisons et l’une de celles qui est souvent évoquée par les exploitants et pouvoirs publics concerne les difficultés parfois rencontrées pour implanter des stationnements vélos sécurisés qui répondent au cahier des charges de la loi LOM.
Selon les dispositions légales, pour qu’un stationnement soit considéré conforme et sécurisé, il doit en effet permettre de sécuriser son vélo par deux points d’attache avec des antivols, offrir un service de fermeture sécurisée et proposer une surveillance humaine ou par vidéo. Ces stationnements doivent également se situer à moins de 70 mètres d’un accès à la gare.
On ne parle donc pas de la simple installation d’arceaux à proximité des gares, mais de parkings vélos évolués et réellement sécurisés. Autres freins évoqués, des lenteurs administratives avec des budgets longs à voter et encore plus longs à débloquer. Mais aussi un manque de main d’œuvre et d’entreprises qualifiées dans la conception et la construction de parkings conformes.
Source : Le Concentré Vélo (newsletter)
- Publié le 17 janvier 2025