Paris : pas de vélo bi-place et cargo en libre-service
La ville de Paris a dévoilé les noms des trois sociétés sélectionnées pour proposer des vélos en libre-service dans la capitale pendant les quatre prochaines années. Mauvaise nouvelle : il n’y a ni vélo cargo, ni vélo bi-place.

David Belliard (EELV), l’adjoint aux mobilités de la Ville de Paris a dévoilé les noms des trois futurs exploitants des flottes de vélos en libre-service qui seront officialisés les 1er et 2 juillet prochain par le vote du Conseil de Paris.
A compter du 1er octobre 2025, les opérateurs Lime, Tiers et Voi pourront déployer chacun entre 3000 et 6000 vélos électriques à Paris. Le nombre de vélos pourra même passer à 7500 unités lors des pics d’activité de mai à septembre.
Le contrat d’occupation du domaine public (CODP) est valable pour une durée de quatre ans. Les trois opérateurs doivent reverser une redevance indexée sur l’activité de chacun.
De nouvelles contraintes pour les opérateurs et les usagers
Chaque entreprise doit tenir les engagements de cahier des charges en matière de consommation d’énergie, de recyclage et de régulation du stationnement.
Pour les usagers, une nouvelle règle est en place avec un stationnement beaucoup plus strict, même s’il semble peu probable qu’il soit respecté. En effet, un nombre limité de vélos en libre-service sera désormais admis dans les racks à vélo :
- Un à trois arceaux de stationnement : aucun vélo en libre-service
- quatre à cinq arceaux de stationnement : un vélo en libre-service
- six à huit arceaux de stationnement : deux vélos en libre-service
- neuf à onze arceaux de stationnement : trois vélos en libre-service
- onze à treize arceaux de stationnement : quatre vélos en libre-service
- etc.
Les usagers seront guidés par les applications des différentes sociétés pour trouver un emplacement libre et faciliter le stationnement.

Une redevance en hausse
Le nouveau contrat introduit de nouvelles conditions financières et une redevance revue à la hausse pour les trois opérateurs de vélos en libre-service. David Belliard déclare : « Jusqu’ici, les deux exploitants Lime et Dott, reversaient environ 600 000 euros à la Ville, pour un parc de 9 000 vélos chacun. À partir de 2026, cette somme, pour les trois opérateurs, devrait atteindre 4 millions d’euros ».
Il ajoute que cette somme est en adéquation avec le marché : « Cette somme est soutenable, ce sont les opérateurs eux-mêmes qui l’ont proposée. C’est leur façon de participer à l’aménagement de l’espace public. Quand on crée des pistes cyclables dans Paris, on crée un écosystème favorable pour ce business. Paris est un marché très visible et très attractif. Avec un contrat de quatre ans, nous aidons le secteur des micromobilités à se consolider ».
Une bonne nouvelle donc pour les finances de la ville qui pourra continuer d’investir dans les aménagements cyclables. En 2024, Lime et Dott ont enregistré 22 millions de trajets contre 49 millions pour le service de la ville Velib’.
Bientôt des sièges enfants, mais pas de vélo cargo ou bi-place
Les trois opérateurs travaillent sur des nouveautés dont des vélos utilisant des roues de 20 pouces chez Lime et d’autres intégrant un siège enfant, ce qui permettrait aux parents de se passer d’un vélo dédié pour les balades par exemple. En revanche, les vélos cargos de Forest ou encore les vélos bi-place de la société française Pony déjà présents dans plusieurs villes en France (Hendaye, Angers, Bordeaux, Limoges, Nice, Perpignan, Poitiers et Tours) n’ont pas été retenus.

C’est bien dommage car le vélo bi-place permet de partager un trajet avec un ami, un enfant ou un proche et donc de réduire encore l’empreinte carbone en n’utilisant qu’un seul vélo pour deux personnes. De la même manière, le déploiement de vélos cargos en libre-service permettrait de multiplier les usages : de transporter des courses, des meubles, etc.
Le Parisien nous fait savoir que Pony entend contester le choix de la Ville auprès du tribunal administratif, à l’issue du vote du Conseil de Paris, en raison « d’éléments qui entachent la procédure d’irrégularité ».

Des tarifs plus compétitifs
L’opérateur suédois Voi sera visiblement le seul nouvel acteur sur Paris aux côtés de Tier et Lime (ce dernier a fusionné avec Dott en octobre 2024). Il promet des tarifs plus attractifs que ceux actuellement pratiqués par ses concurrents, avec notamment des abonnements plus variés et plus économiques, sans plus de précisions. L’entreprise Voit ouvrira également un magasin dans la capitale d’ici fin 2025 pour accueillir les clients et crée des événements autour de la micro-mobilité en partenariat avec des associations locales.

- Publié le 19 juin 2025