Vélo de fonction : tout comprendre sur le leasing vélo en entreprise
Et si aller travailler à vélo devenait aussi courant que d’y aller en voiture de fonction ? Le vélo de fonction, ou vélo de leasing d’entreprise, s’impose doucement comme une alternative crédible. Mais de quoi s’agit-il exactement ? À qui cela s’adresse ? Et comment ça fonctionne, concrètement ? Transition Vélo fait le point.

Très populaire en Allemagne, le leasing est encore très peu répandu en France pour le vélo. Cela représente un vélo sur trois vendu Outre-Rhin, contre moins de 20 000 vélos en France. Pourtant, la location longue durée du vélo via son entreprise possède bien des avantages et se révèle un très bon moteur pour développer la pratique.
Un vélo de fonction est un vélo mis à disposition par une entreprise à ses salariés pour leurs déplacements professionnels ou personnels. Ce vélo peut être un vélo classique, un vélo à assistance électrique (VAE), voire un vélo cargo selon les besoins. Contrairement à un vélo personnel financé avec une aide publique, ici, c’est l’entreprise qui en prend l’initiative, en louant généralement le vélo sur plusieurs années via un prestataire.
Comment fonctionne le leasing vélo en entreprise ?
Le système repose sur la location longue durée (LLD) : l’entreprise signe un contrat avec un prestataire spécialisé (comme Zenride, Azfalte, Tandem ou Bee.Cycle) qui propose un catalogue de vélos, gère la livraison, l’entretien, l’assurance, voire l’assistance. L’entreprise paie un loyer mensuel pour chaque vélo, souvent déductible fiscalement. Le salarié peut ensuite utiliser ce vélo au quotidien, pour aller au travail ou faire ses courses. À la fin du contrat (souvent 36 mois), il peut parfois racheter le vélo à prix réduit.
Quels sont les avantages pour les employeurs ?
Le vélo de fonction est un outil puissant pour améliorer l’image de l’entreprise : cela montre un vrai engagement RSE et une volonté de réduire l’empreinte carbone des trajets domicile-travail. Mais c’est aussi une solution économique : un vélo de fonction coûte bien moins cher qu’une voiture de fonction, tout en apportant un bénéfice réel pour le salarié. C’est aussi un atout de fidélisation : offrir un vélo moderne, entretenu, sécurisé, c’est un vrai plus pour recruter ou retenir des talents. Et les loyers de leasing peuvent être passés en charges, donc défiscalisés.
Quels sont les avantages pour les salariés ?
Le salarié bénéficie d’un vélo de bonne facture, entretenu et assuré, qu’il peut utiliser aussi bien pour aller au bureau que pour les balades du week-end. Son coût est généralement prélevé sur le salaire brut, ce qui réduit les charges sociales (à condition que l’usage personnel soit autorisé et encadré). Résultat : un VAE à 2 500 € peut revenir à environ 50 € par mois tout compris. Pour beaucoup, c’est l’occasion de franchir le pas du vélo au quotidien. Et bonne nouvelle : le vélo de fonction est souvent compatible avec le Forfait Mobilités Durables (FMD), ce qui permet de cumuler les avantages.
Le salarié profite également d’un service complet. La plupart des offres comprennent un entretien (au moins annuel), qui garantit d’avoir un vélo remis en état si nécessaire. Surtout, le salarié profite d’une assurance, qui prend généralement en charge au moins le vol et souvent même la casse accidentelle.
Quels sont les aspects juridiques et fiscaux ?
Depuis la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), les entreprises peuvent proposer des vélos de fonction sans que cela soit considéré comme un avantage en nature imposable, sous certaines conditions. Le vélo doit être mis à disposition gratuitement ou dans le cadre d’un contrat de leasing, avec possibilité d’usage personnel. Le coût est déductible du résultat imposable pour l’entreprise, et n’est pas imposé pour le salarié si certaines conditions sont respectées. En clair : c’est gagnant-gagnant. Mais attention à bien encadrer les conditions d’utilisation dans une charte ou une annexe au contrat de travail.
Comment mettre en place le vélo de fonction dans une entreprise ?
La mise en place est assez simple : l’entreprise choisit un prestataire, définit le budget, sélectionne les modèles proposés aux salariés, et lance la communication interne. Le prestataire s’occupe du reste : livraison, maintenance, assurance, gestion des retours. Pour accompagner le changement, il est conseillé de penser à l’environnement global : places de stationnement sécurisées, possibilité de se doucher, locaux adaptés, voire une formation à la sécurité à vélo. Certaines entreprises vont plus loin et intègrent cela dans un Plan de Mobilité Employeur (PME) plus global.
Leasing ou achat ? Les points de vigilance
Si l’entreprise est très engagée ou a un parc vélo déjà structuré, l’achat direct peut être une option. Mais dans la plupart des cas, le leasing reste plus souple, plus rapide à déployer, et surtout moins risqué. Il inclut des services essentiels (maintenance, assurance), et permet de s’adapter aux besoins des salariés. Attention cependant à bien lire les clauses : durée d’engagement, vétusté du vélo, conditions de restitution, rachat possible ou non, etc. Mieux vaut comparer plusieurs offres avant de signer.
Le vélo de fonction a tout pour séduire : pratique, économique, écologique. Il incarne une nouvelle manière de penser les déplacements professionnels. Que vous soyez employeur ou salarié, c’est le bon moment pour envisager le passage au vélo. Alors, prêt à pédaler pour la transition ?
Exemple concret de vélo de fonction en entreprise
Contexte :
- Entreprise de 20 salariés basée à Lyon.
- Elle souhaite proposer le vélo de fonction à 5 salariés.
- Elle choisit un prestataire de leasing (ex. : Zenride, Tandem, Azfalte…).
- Le contrat est sur 36 mois (3 ans), avec assurance, entretien et assistance inclus.
Le salarié choisit un vélo comme le Moustache Samedi 28.3, adapté à un usage urbain et pour la balade. Ce modèle est vendu, neuf, entre 2699 et 3000 €.
Coût pour l’entreprise
Poste | Montant |
Loyer mensuel TTC | ~ 85 € / mois / vélo (tarif estimé avec services inclus) |
Coût total sur 36 mois | ~ 3 060 € |
Déduction fiscale | OUI (charges déductibles du résultat imposable) |
TVA récupérable | NON sur les vélos en général (sauf usage strictement pro, rare) |
Impact pour le salarié
Deux options sont possibles :
Option 1 : Vélo entièrement pris en charge par l’employeur
- 0 € pour le salarié
- Pas d’avantage en nature imposable si usage personnel autorisé et vélo utilisé pour les trajets domicile-travail.
Option 2 : Co-financement via le leasing en salaire brut
- Le salarié choisit son vélo et paie une partie du loyer via un prélèvement sur salaire brut.
- Simulation :
- Loyer : 85 €/mois
- Participation employeur : 40 €
- Part salariale : 45 € prélevés sur le salaire brut
Grâce à l’exonération de cotisations sociales et fiscales (similaire au leasing automobile), le reste à charge net est souvent inférieur à 30 €/mois pour le salarié.
Résumé chiffré
Montant mensuel | Montant total sur 3 ans | |
Loyer total (VAE + services) | 85 € | 3 060 € |
Participation entreprise | 40 € | 1 440 € |
Participation salarié (brut) | 45 € | 1 620 € |
Coût réel pour le salarié (net estimé) | ~30 € / mois | ~1 080 € |
Valeur résiduelle si rachat à 3 ans | ~300 à 400 € |
En bonus : un VAE personnel à prix réduit
À la fin du contrat, le salarié peut souvent racheter le vélo pour environ 10 à 15 % de sa valeur d’origine :
→ soit environ 350 € pour ce Moustache Samedi 28.3.
- Publié le 6 juillet 2025