Attaqué par Angell, le groupe SEB dit avoir « assemblé en suivant les prescriptions » et appelle « chacun à regarder ses responsabilités »
SEB, partenaire assembleur d’Angell Mobility, apprécie guère la manière dont il est montré du doigt par Marc Simoncini qui a assigné le groupe en justice. Il répond avec ses arguments et rappelle avoir « tout fait pour les soutenir ».

En bref :
- Suite à l’annonce de sa prochaine liquidation, Angell Mobility a ciblé les responsabilités de ses partenaires et assigné SEB en justice.
- Le groupe bourguignon chargé de l’assemblage des vélos déplore l’attitude de son client, explique avoir assemblé en respectant toutes les consignes et rappelle avoir investi 13 millions d’euros dans Angell pour accompagner le projet.
- Soulagement, les 160 postes liés à l’assemblage de ces vélos chez SEB ne sont pas menacés.
L’information n’a pas pu vous échapper : Marc Simoncini a annoncé la fin des vélos électriques Angell, la société n’étant pas en mesure de financer le rappel de quelque 5 à 7 000 vélos de première génération dont le cadre peut potentiellement être victime d’une rupture. La nouvelle a fait grand bruit et n’a pas manqué de faire des remous.
Dans sa communication, Angell Mobility n’a pas hésité à pointer du doigt l’éventuelle responsabilité de ses partenaires. Plus précisément, c’est le Groupe SEB qui est incriminé, lui qui s’est chargé de fabriquer et assembler les vélos dans son usine d’Is-Sur-Tille. KickMaker, le cabinet d’études qui a accompagné Angell est également cité comme potentiel responsable.
En quête d’un bouc émissaire
« Il est apparu que le groupe SEB ne se considérait d’aucune façon responsable des défauts affectant vos vélos, et ne souhaitait prendre part à la recherche d’une solution » pouvait-on lire dans le communiqué d’Angell, tandis que Marc Simoncini écrivait un peu plus tard : « J’ai demandé à nos avocats d’assigner sans délai notre partenaire industriel le groupe SEB (responsable de la fabrication des cadres), ainsi que le bureau d’étude KickMaker (ayant défini les process de fabrication) pour que toute la lumière soit faite et que les responsabilités de chacun soient établies« .
Selon le fondateur d’Angell, si la justice reconnaît – même partiellement – la responsabilité de ces deux partenaires, alors les clients lésés détenant un vélo Angell de première génération pourront se retourner contre quelqu’un.
SEB réfute toute faute et dit avoir soutenu jusqu’au bout
Mais voilà, chez SEB, on ne l’entend pas vraiment de cette oreille. Le groupe explique en effet n’avoir en aucun cas participé à la conception du vélo et s’être contenté de suivre de manière stricte le cahier des charges qui lui a été confié pour l’assemblage du vélo. « On a assemblé selon les prescriptions qui nous étaient données. On a appliqué tout ce qui nous a été demandé. »
« On déplore qu’il charge ses partenaires comme ça. Dire ‘ce n’est pas moi, ce sont les autres’, c’est dommage. Chacun devrait regarder ses responsabilités, » réagit la porte-parole de SEB Cathy Pianon, dont les propos sont publiés par France 3.
L’occasion pour SEB, en réponse aux attaques d’Angell, de charger également son client. L’entreprise explique que tout avait été fait pour se préparer à l’assemblage de 20 000 vélos par an, selon les prévisions du néo-fabricant de vélos, mais qu’au final « seuls 5 000 vélos ont été vendus sur les 5 dernières années ».
Et si SEB n’est pas fan de la manière dont le patron d’Angell leur rejette la faute, c’est parce que malgré cette absence d’engouement, le groupe a cru au projet jusqu’au bout. « On a tout fait en rentrant au capital pour les soutenir. On a investi 13 millions d’euros dans l’histoire. Dire que Seb n’a pas voulu les sauver, c’est un peu dommage. »
La bonne nouvelle ? Ces déclarations de SEB permettent d’apprendre que les postes des 160 personnes qui ont travaillé sur les vélos Angell ne sont pas menacés. En effet, l’entreprise avait anticipé et d’ores et déjà imaginé un scénario dans lequel ces personnels étaient réaffectés à un autre projet.
- Publié le 29 janvier 2025