Test – Btwin LD 940 E Connect : le vélo électrique de ville tout automatique et géolocalisé (à vie)

Le Btwin LD 940 E Connect se distingue par son moteur maison Owuru disposant d’une transmission automatique à variation continue et par un système de géolocalisation à vie sans abonnement inclut dans le prix du vélo. Bilan.

Decathlon Btwin LD 940 E

Le Btwin LD 940 E Connect est le dernier né de la gamme de vélo électrique de Decathlon équipé du moteur automatique Owuru. Il reprend beaucoup de composants du Btwin LD 920 E que nous avons déjà testé comme l’amortisseur avant Headshock, le moteur Owuru, les roues, les freins, le système d’éclairage et même l’écran intégré à la potence. Les seules différences se font au niveau du cadre, puisque ce LD 940 E dispose d’un cadre ouvert facilitant l’enjambement, et du système de géolocalisation qui est inclus dans le prix du vélo à vie, sans abonnement supplémentaire.

Le moteur Owuru délivre 250 W avec une puissance en crête qui peut atteindre 600 W et un couple constant de 65 Nm sur toute la plage d’utilisation. Ce moteur embarque une transmission par variation continue qui lui permet de se passer totalement de dérailleur ou de moyeu à vitesse. C’est le moteur qui gère la cadence de pédalage choisi par l’utilisateur.

Ce modèle est équipé pour une utilisation quotidienne. On retrouve des garde-boue, un porte-bagages 27 kg, une béquille, un système d’éclairage intégré alimenté par la batterie du vélo et même un antivol de cadre avec une clé commune avec celle de la batterie.

Le Btwin LD 940 E Connect est vendu environ 2800 € par Decathlon, c’est 300 € de plus que le Btwin LD 920 E avec son cadre diamant disponible en version haut ou bas. C’est le vélo électrique urbain le plus cher de chez Decathlon. Ce prix élevé est justifié par l’intégration du moteur à variation continue et du système de géolocalisation à vie. En comparaison, un vélo avec une transmission automatique continue de type Enviolo AutomatiQ se trouve rarement à moins de 5000 € (nous avons testé le Vélo de Ville Loady équipé du moyeu à variation continue Enviolo AutomatiQ).

A noter que Decathlon propose un autre vélo équipé du moteur automatique Owuru, le Rockrider E-ACTV 900. Plus confortable avec sa fourche offrant un débattement de 63 mm et des pneus plus large (47 mm) offrant un plus gros volume d’air, le Rockrider ne dispose pas d’un système de géolocalisation. Nous avons testé le Btwin LD 920E et le Rockrider E-ACTV 900.

Decathlon Btwin LD 920 E

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Decathlon Rockrider E-ACTV 900

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Confort

Le Btwin 940 E Connect est un vélo à cadre ouvert décliné en deux tailles : S/M pour les cyclistes mesurant entre 1m55 et 1m74, et L/XL pour ceux mesurant entre 1m75 et 1m95. Decathlon nous a fourni un modèle S/M pour le test qui est effectivement légèrement trop petit pour un cycliste de 1m80. Avec la selle au plus haut, on se retrouve un peu trop penché vers l’avant alors que sur ce modèle, la position de conduite est censé être un peu plus droite. Dommage que la potence ne soit pas réglable, ce qui permettrait d’ajuster au mieux la position.

Sur ce modèle, l’enjambement au plus bas est de 44 cm. Pratique lorsque l’on transporte un enfant sur le porte-bagages arrière et plus largement au quotidien pour enfourcher le vélo. Le vélo pèse 27,1 kg. C’est lourd, mais ce poids est essentiellement réparti au centre du vélo et se fait rapidement oublier à l’usage.

Les finitions sont particulièrement soignées. Malgré sa taille, le moteur est bien intégré et le vélo conserve des lignes épurées. Les soudures sont propres et tous les câbles sont intégrés pour épurer là encore la ligne du vélo.

Le cadre ouvert en aluminium est rigide pour assurer une certaine précision dans la conduite. Pour le confort, il faut s’en remettre aux pneus et à l’amortisseur Headshock monté au-dessus de la fourche. Cet élastomère offre un débattement de 30 mm. Cela ne remplace pas une vraie fourche téléscopique, mais cela permet d’amortir les petits trous et les vibrations en limitant le poids de l’ensemble. Il est particulièrement efficace sur les pavés ou pour accompagner les montées et les descentes de trottoir, mais il ne soulage pas vraiment les bras sur un gros trou (nid de poule). Ce système à un autre avantage : il ne nécessite aucun entretien.

Le reste du confort est apporté par les pneus Vittoria e-Randonneur de 38 mm de large. Ces pneus sont plutôt fins et n’offrent pas un important volume d’air. Gonflés à la pression recommandée de 3,5 bars, ils offrent un confort tout relatif, mais un bon rendement et une bonne adhérence, même sur route mouillée. Les pneus disposent d’une carcasse en nylon renforcé et intègrent une bande de protection de 1,3 mm réduisant le risque de crevaison. Selon les tests de notre laboratoire partenaire, le Vittoria Randonneur (version classique) offre une très bonne résistance aux crevaisons (cf. notre guide des meilleurs pneus increvables), mais un rendement inférieur aux références du marché (Schwalbe Marathon et Marathon E-Plus). La version e-Randonneur n’a pas encore été testé.

Le Btwin LD 940 E est équipé d’une Selle Royal On Moderate assez confortable avec une largeur de 190 mm, un revêtement Royal Vacculm imperméable et un rembourrage Royalgel permettant de répartir correctement la pression sur la surface de la selle. Elle dispose également d’une poignée qui permet de soulever plus facilement l’arrière du vélo. Pour autant, ce vélo aurait gagné à être équipé d’une tige de selle suspendue afin de soulager le dos sur les chocs. Heureusement, cette évolution est assez simple puisqu’il suffit de changer la tige de selle par un modèle suspendu avec un diamètre de 31,6 mm (la SR Suntour SP12-NCX en 31,6 mm pour environ 80 €), sans oublier un écrou antivol pour éviter de se la faire voler (cf. notre test du système Hexlox).

Les poignées ergonomiques Herrmans sont confortables. Comme toutes bonnes poignées ergonomiques, elles disposent d’une protubérance qui permet d’y faire reposer l’éminence hypothénar et de soulager la paume de la main sur les longues sorties. Ces poignées sont également faciles à retirer du guidon grâce à un système lock-on (serrage avec une clé Allen).

Les pédales larges à picot en métal sont efficaces avec des baskets à semelle souple, mais beaucoup moins avec des chaussures de ville avec une semelle dure ou en bois par exemple. Sur un vélo destiné à un usage urbain, nous aurions préféré des pédales avec un grip antidérapant en caoutchouc ou papier de verre. On vous renvoie vers notre guide des meilleures pédales (et comment les changer).

Au final, le Btwin LD 940 E Connect ne brille pas son confort. On aurait aimé des pneus avec un volume d’air plus important avec une section d’au moins 50 mm de large pour offrir un confort appréciable, une potence réglage en hauteur et en inclinaison ainsi qu’une tige de selle suspendue.

Performances

Le Btwin LD 940 E Connect est équipé du moteur maison Owuru, conçu par la société belge E2Drive rachetée par Decathlon et entièrement fabriqué par Decathlon au Btwin Village à Lille. Ce moteur délivre un couple de 65 Nm de manière continu, mais dans les faits, le couple semble bien plus élevé notamment dans les reprises entre 15 et 25 km/h. Côté puissance, si la puissance nominale est toujours de 250 W, elle peut atteindre 600 W de puissance en crête.

L’originalité du moteur Owuru vient de l’intégration de la transmission. Contrairement aux systèmes classiques à dérailleur ou moyeu, le moteur Owuru repose sur un système de variation continue automatique (CVT) bien connu dans l’automobile. Autrement dit : plus besoin de changer de vitesse manuellement. Le moteur adapte en permanence le braquet en fonction de la pente, de la cadence de pédalage et de l’effort fourni. On vous invite à lire notre article qui explique en détail le fonctionnement du moteur qui embarque non pas un, mais deux moteurs électriques.

Il n’y a pas de vitesse et pas de palier. Aucun à coup se fait sentir. On choisit la cadence voulue sur l’écran de la console et on pédale, tout simplement. Le moteur se charge du reste.

Il est possible de régler la cadence entre 40 et 90 tours par minute. Entre 40 et 55 tours par minute, on bénéficie du couple très élevé du moteur, notamment dans les reprises au-delà de 10 km/h en mode Turbo. Avec cette cadence modérée, on peut sentir des vibrations dans le pédalier en phase d’accélération lorsqu’on atteint 25 km/h. A 65 t/min, la cadence est plus souple. Au-delà de 70 t/min, la cadence commence à être élevée et se réserve aux sportifs ou à ceux qui veulent travailler le cardio.

Les algorithmes développés par Owuru sont très performants et le pédalage n’est jamais monotone. La société explique qu’elle n’utilise pas une cadence fixe, mais que la cadence réelle varie légèrement autour de la cadence choisie afin de maintenir un pédalage naturel et c’est effectivement le cas. Le vélo reste joueur et on ne s’ennuie pas. Même si l’on choisit une cadence de pédalage élevée, le démarrage va se faire avec de la résistance sur les pédales, et une cadence beaucoup plus basse, avant d’atteindre la cadence cible entre 17 et 25 km/h. Pour être transparent, on note également quelques craquements quand on appuie très fort sur les pédales, en se mettant debout par exemple, mais cela n’a aucun intérêt avec ce moteur qui ne nécessite pas de pédaler « fort ». Nous avons juste testé les limites du système. Nous verrons si Owuru a corrigé sa copie avec le moteur Owuru de deuxième génération conçu pour le VTT (cf. notre prise en main du Owuru Ride).

Le mode Turbo offre une assistance maximale jusqu’à 26, voire 27 km/h. L’assistance est très puissante, mais reste linéaire sur toute la plage. En mode Tour, l’assistance est franche au début et un peu plus douce une fois que le cycliste est lancé. La reprise est un peu moins franche. En mode Eco, on bénéficie d’une assistance légère qui permet surtout d’allonger l’autonomie tout en roulant sans trop d’effort à 25 km/h sur le plat.

Le Btwin LD 940 E opte pour une transmission par chaine. D’origine, la chaine bénéficie d’un traitement à la cire repoussant la poussière et la boue. En revanche, une fois la couche de cire originale partie, il faut penser à lubrifier régulièrement la chaine sous peine de voir la durée de vie de cette dernière se réduire rapidement. Globalement, une transmission par chaine avec un rapport unique s’use moins qu’une chaine qui travaille en torsion avec un dérailleur, mais pour autant, nous aurions préféré une transmission par courroie, qui ne nécessite pas de lubrification.

Pour revenir sur les pneumatiques, nous avons été impressionné par l’adhérence des pneus Vittoria e-Randonneur sur sol mouillé.

Les freins sont d’ailleurs bien aidés par ces pneus. Le vélo est équipé de freins à disque hydrauliques Tektro R280 avec un disque de 180 mm à l’avant et 160 mm à l’arrière. Le vélo s’arrête sans problème en moins de 3 mètres. Le freinage est à la fois puissant et progressif.

Le moteur Owuru est un véritable régal au quotidien. Une fois que l’on a choisi sa cadence de pédalage, on oublie tout et on se concentre sur le pilotage. On peut lui reprocher un léger bruit dans les environnements calmes, mais il se fait rapidement oublier en ville. Enfin, l’autre point faible est la difficulté de dépasser les 26/27 km/h de l’assistance, les frottements sont trop fatigants et trop épuisants. Notons que le vélo fonctionne même sans batterie avec un braquet fixe assez réduit permettant de rouler aux alentours de 15 km/h à 70 t/min.

Équipement

Le Btwin LD 940 E Connect est très bien équipé d’origine. On retrouve l’essentiel pour utiliser le vélo au quotidien : le carter de chaine, les garde-boue, le porte-bagages, la béquille, le système d’éclairage et même un antivol de cadre.

Comme trop souvent, le garde-boue avant est malheureusement un peu trop court. Le bout des chaussures peut se retrouver mouillé lorsque l’on roule sur une chaussée détrempée. Il faudra installer une bavette pour régler ce petit défaut.

Le porte-bagages supporte un poids de 27 kg. Il est donc parfait pour accueillir des sacoches, un panier ou un siège enfant.

La béquille latérale est fixée sur les bases arrière de sorte qu’elle ne gêne pas le pédalier lorsque l’on recule le vélo. La béquille est réglable en hauteur.

Le système d’éclairage est parfaitement intégré au vélo et alimenté par la batterie du système. La lumière avant intégrée à la potence délivre 30 lux avec un faisceau orienté vers le sol, non réglable. Il éclairage à 10 mètres devant le vélo. La puissance est suffisante pour la ville, mais montre ses limites dans le noir complet à 25 km/h. Le feu arrière se contente de 3 candelas, suffisant pour être vu. A noter que le feu arrière reste allumé pendant 4 minutes après l’extinction du vélo.

Le Btwin LD 940 E est livré avec un antivol de cadre de série. La clé ne peut s’enlever que lorsque l’antivol est verrouillé. Cette clé sert également à retirer la batterie, un vrai plus. On considère que cet antivol est indispensable pour les arrêts-minute et qu’il complète parfaitement un bon U (voir notre guide des meilleurs antivols testés et découpés par nos soins).

La transmission automatique permet logiquement d’épurer le poste de pilotage. Sur le guidon, on retrouve avec la commande du système Owuru à gauche, l’écran au centre et la sonnette à droite. C’est tout.

L’écran intégré à la potence est parfaitement lisible, même en plein jour. Le réglage de la luminosité se fait automatiquement. Il n’y a qu’un bouton pour allumer et éteindre le vélo. Il faut rester appuyer 3 secondes pour l’extinction. C’est un peu long, mais le retrait de la batterie permet de couper l’alimentation instantanément.

Le joystick de la commande permet de changer la cadence (haut, bas) mais aussi de choisir les données affichées à l’écran (gauche, droite). On peut afficher la vitesse instantanée, le pourcentage de batterie restant, l’estimation de l’autonomie restante en kilomètres ou la distance parcourue. Cet écran affiche également le mode d’assistance choisi et l’heure. On retrouve également un port USB-C pour recharger un appareil USB (Smartphone, caméra, etc). On peut simplement lui reprocher l’impossibilité de personnaliser les données affichées à l’écran et d’afficher la navigation comme c’est le cas sur le système intelligent Bosch.

On retrouve également deux autres boutons sur la commande pour éteindre l’éclairage et utiliser un Klaxon numérique quasiment inaudible. Heureusement, la sonnette fonctionne parfaitement et elle est parfaitement identifiable par les autres usagers.

Le Btwin LD 940 E intègre un système de géolocation sans abonnement. Il est inclut dans le prix d’achat du vélo à vie. A tout moment, l’application Decathlon Mobility permet de voir l’était du niveau de batterie, de localiser le vélo, de voir les statistiques des derniers trajets et de discuter avec le service d’assistance qui répond généralement en 24 heures.

L’application permet également de signaler le vol du vélo et de déposer une plainte auprès de la police. Les forces de l’ordre pourront recevoir un lien avec le suivi GPS du vélo. Une fois le vélo signaler comme volé, il devient inutilisable et affiche un message sur l’écran indiquant qu’il est désactivé et traqué.

L’application permet également de retrouver des conseils d’entretien, les références des pièces détachées ou de prendre un rendrez-vous dans un atelier Decathlon. Elle permet également d’accéder à une offre d’assurance à 14€/mois sans franchise, sans dépréciation. L’assureur Laka s’engage à retrouver, rembourser ou remplacer le vélo dans les 48 heures, une offre très compétitive (cf. notre comparatif des meilleures assurances pour vélo).

Autonomie

Le Btwin LD 940 E est équipé d’une batterie amovible de 694 Wh placée dans le tube diagonale et sécurisée par verrou dont la clé identique à celle de l’antivol de cadre.

Decathlon a particulièrement travaillé sur l’ergonomie de la batterie puisqu’elle dispose d’une poignée de transport, indispensable pour trimballer les 4,1 kg de la batterie. Elle tient également debout, ce qui est pratique pour la stocker.

Nous avons pu parcourir un peu plus de 53 km en mode Turbo avec un cycliste de 80 kg avant le passage en mode Tour à 20 %. Nous avons ensuite pu faire un peu plus de 6 km avant le passage en mode Eco à 10 % de batterie restante. A 5 %, l’assistance se coupe pour conserver assez d’énergie pour faire fonctionner le système de variation continue et l’éclairage. Sans assistance, ce n’est clairement plus une partie de plaisir et on évitera de tomber dans ce genre de situation. On peut encore utiliser la commande pour faire varier la cadence, mais c’est moins pratique qu’un bon vieux dérailleur. Enfin, comme dit précédemment, le vélo fonctionne même sans batterie avec un braquet fixe.

Le chargeur 4A fourni par Decathlon permet de recharger complètement la batterie en un peu moins de 5 heures. Le passage de 20 à 80 % de capacité prend tout juste un peu plus de 2 heures. Il n’y a pas de port de recharge sur le vélo. Il faut obligatoirement retirer la batterie pour la recharger. C’est moins pratique pour les cyclistes habitués à recharger leur vélo dans le garage sans retirer la batterie.

La batterie dispose également d’un indicateur de charge, pratique pour vérifier l’état de charge lorsque la batterie n’est pas sur le vélo.