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Une IA pour gérer selle et suspension brevetée par Shimano

Le vélo du futur aura-t-il recours à l’intelligence artificielle pour améliorer le confort et les performances du cycliste, en automatisant certains réglages ? C’est bien possible.

En bref :

  • Un brevet déposé aux Etats-Unis par Shimano suggère un système capable d’adapter hauteur de selle, inclinaison de celle-ci et comportement de la suspension avant de manière automatique.
  • Selon ces documents, le vélo aurait recours à une intelligence artificielle douée de capacités d’apprentissage pour améliorer le fonctionnement de ce système.
  • Le pilote serait même invité à donner ses retours au système en temps réel, grâce à une interface dédiée.

L’intelligence artificielle est sur toutes les bouches. Elle commence même à faire parler d’elle dans le milieu du vélo. Mais cette fois-ci, il n’est pas question d’adaptation intelligente de l’assistance fournie par le moteur électrique d’un VAE (comme pour le projet Eclair, par exemple). Non. On parle d’IA chez l’incontournable équipementier japonais Shimano, qui a déposé un brevet en ce sens.

Ce brevet – déposé aux Etats-Unis sous la référence US 11866114 B2 – suggère qu’à l’avenir, un modèle d’apprentissage pourrait utilisé pour contrôler les tiges de selle télescopiques, les suspensions avant ou encore l’a hauteur ‘inclinaison de la selle.

Le système en question, schématisé. © Shimano / USPTO

En effet, si l’on en croit les schémas présentés et les explications techniques données, Shimano travaille sur un système capable de mémoriser les préférences du cycliste en fonction des situations qu’il rencontre, analyser ces données et proposer des réglages automatiques et optimisés de plusieurs organes du vélo, afin de garantir son confort et ses performances.

Un écran et des retours utilisateur

Pour l’heure, Shimano s’intéresse essentiellement aux « mécaniques télescopiques », mais on imagine qu’à terme, d’autres éléments du vélo pourraient bénéficier de telles optimisations automatiques en fonction du profil du pilote. Pilote qui serait invité à signaler par un pouce vers le haut ou le bas si les changements réalisés par l’IA au niveau de sa selle ou de sa suspension lui paraissent efficaces et adaptées.

Toujours selon les termes de cette demande de brevet, le tout serait géré par un petit dispositif muni d’un écran, prenant place sur le guidon. A l’heure actuelle, ce système serait surtout envisagé dans une pratique sportive, certains documents évoquant son utilisation sur des vélos de type gravel ou VTT. Mais évidemment, une telle technologie peut être envisagée sur d’autres types de vélos.

« Le pilote doit posséder les compétences nécessaires pour contrôler correctement la tige de selle et la suspension pendant la conduite. Il serait souhaitable de fournir une commande automatique optimale basée sur les conditions de déplacement, l’état de la chaussée et/ou le but du déplacement », résume Shimano dans son brevet.

Batterie nécessaire

Pour autant, des suspensions à contrôle automatique, cela existe déjà. Là où Shimano va plus loin, c’est dans la possibilité pour le pilote de donner son ressenti et l’utilisation des données afin de fournir des ajustements plus pertinents, grâce à cette fameuse intelligence artificielle.

L’équipementier a aussi pour idée de permettre de définir des paramètres en fonction de tracés spécifiques, permettant par exemple au système de s’adapter en fonction des préférences du cycliste déjà établies sur un parcours donné.

C’est intéressant dans une optique course et performances, même si le système aura besoin d’une batterie pour fonctionner (représentée comme assez grosse sur les schémas). Il pourrait s’avérer être trop lourd – et donc pénalisant – pour les champions en quête de victoires et de records. En revanche, les vélos loisirs à assistance électrique pourraient facilement recevoir un tel système.

Comme nous pouvions nous y attendre, Shimano n’apporte aucune précision concernant ces informations, se contentant de déclarer ne pas souhaiter commenter d’éventuels futurs produits. Et comme pour tout brevet, le fait qu’il ait été déposé ne veut absolument pas dire que Shimano commercialisera un jour une telle solution, juste qu’une de ses équipes d’ingénieurs y travaille.

  • Publié le 15 janvier 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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