Vélo et société

55 millions d’euros pour doper l’industrie du vélo en France

Le gouvernement inscrit au plan France 2030 un objectif de renforcement de la filière vélo, qui profitera d’une enveloppe de 55 millions d’euros de subventions pour moderniser et agrandir ses usines de production.

Roland Lescure et Patrice Vergriete en visite dans l’atelier du reconditionneur de vélos Upway. © Twitter @RolandLescure

En bref :

  • 55 millions d’euros de subventions vont être accordés à des projets de production de vélos en France.
  • Le gouvernement souhaite ainsi encourager et accélérer la réindustrialisation de cette filière dans le pays.
  • D’ici à 2030, les autorités espèrent que 2 millions de vélos – au moins – seront produits en France chaque année.

En tant qu’observateurs du marché du vélo, nous sommes aux premières loges pour constater les efforts faits afin de réindustrialiser la filière cycles en France. Nous avons pu le voir en visitant les usines d’assemblage de Douze Cycles ou Arcade Cycles, et évoquer le sujet avec de nombreux fabricants qui prônent le « made in France ». Cela va des plus gros acteurs – comme le vosgien Moustache – aux marques plus récentes comme Radior, Shift, Velomad et autres, sans oublier les artisans qui produisent des vélos en toutes petites séries.

Le sujet était aussi au cœur de nos échanges avec Yamaha, qui a récemment inauguré une chaîne de production de moteurs pour vélos électriques dans l’Aisne. Une opportunité pour les marques d’augmenter la part de composants fabriqués en France dans leurs vélos électriques, alors que l’industrie est encore très fortement dépendante des composants fabriqués en Asie, qu’il s’agisse des transmissions, freins et pneumatiques, mais aussi des cadres ainsi que des moteurs et batteries pour les vélos à assistance électrique.

Le cadre en aluminium du Moustache J est coulé à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) et usiné dans le Jura. © Moustache

Pour accélérer cette réindustrialisation, le gouvernement a présenté ce lundi un appel à projets doté d’une enveloppe de 55 millions d’euros. Une initiative présentée et défendue par Roland Lescure, ministre délégué de l’Industrie, lors d’un point presse organisé au sein de l’atelier du reconditionneur de vélos Upway à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine.

Faire des vélos, mieux que faire du vélo ?

« Rapatrier des vélos en France, c’est rapatrier de l’emploi, mais c’est aussi une dynamique environnementale vertueuse (…) C’est un sacré coup de pouce qui doit accompagner des entrepreneurs passionnés« , a-t-il déclaré avant d’ajouter, comme un slogan : « Faire du vélo, c’est bien, faire des vélos en France, c’est encore mieux« .

Ces 55 millions d’euros, tirés du plan France 2030, doivent surtout permettre aux acteurs en place de moderniser et agrandir leurs sites de production pour gagner en compétence et en compétitivité. Le ministre insiste sur le fait qu’il est bon d’assembler plus de vélos en France, mais que l’objectif est aussi de parvenir à créer tout un écosystème pour la production de composants et pièces détachées, citant les transmissions, les freins, les moteurs ainsi que les cadres.

A La Roche-sur-Yon, Arcade Cycles vient d’inaugurer un site de production flambant neuf de 15 000 m² avec l’objectif de doubler sa production et atteindre les 120 000 vélos par an.

Pour autant, ces investissements ne s’adressent pas aux artisans mais bien aux industriels. Preuve en est : les projets candidats doivent justifier une enveloppe minimale de subvention d’1 million d’euros. Pourquoi ? « Parce que le plan vise les projets à fort impact pour la filière », rétorque le ministre délégué. Il insiste également sur le fait que des projets innovants en matière d’écoconception et de réduction de l’impact environnemental de la fabrication sont attendus.

Objectif 2 millions de vélos français en 2030

Patrice Vergriete, le ministre des Transports également présent, espère ainsi que « l’essor d’un monde décarboné en pleine croissance profite à l’industrie française » alors que « notre pays avait pris trop de retard sur le vélo ». Un discours très « croissance verte », avec les contradictions que l’on connaît, mais un vrai enjeu pour la filière vélo selon le ministre : « Il faut qu’en France, on arrive à monter en puissance sur le vélo, mais aussi en gamme, pour capitaliser sur une expertise et un savoir-faire ».

Les deux membres du gouvernement reconnaissent que la marge d’amélioration est là, avec seulement 850 000 vélos fabriqués en France sur les 2,6 millions d’unités vendues en 2022. « En 2027, ce seront 1,4 million de vélos made in France que fabriquera notre pays. Et au moins 2 millions d’ici 2030 », promettent-ils. L’Ademe, agence de la transition énergétique, participera à la sélection des projets retenus dans le cadre de cet appel, avec une première liste des subventions accordée attendue au mois de septembre.

Source : La Provence

  • Publié le 24 avril 2024

En banlieue parisienne, ce quadra père de 2 enfants pratique le vélo au quotidien de manière (assez) sportive, sur route et en dehors. A des envies de longues randonnées à la découverte de nouveaux paysages.

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