Antivols Mis à jour le 20 février 2024

Comment choisir son antivol vélo ?

Parmi les freins à l’utilisation du vélo, le vol trône parmi les premières places. Pour limiter les risques, le choix d’un bon antivol est indispensable. Mais comment faire son choix parmi les centaines de modèles qui existent ? Suivez le guide.

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L’essentiel à retenir :

  • Attachez votre vélo, même pour un arrêt rapide.
  • Cherchez un point fixe solide.
  • Garez votre vélo dans des lieux de passage.
  • Montrez que votre vélo est le plus pénible à voler du troupeau.
  • Utilisez l’antivol avant tout pour attacher le cadre.
  • Ne laissez pas vos compteurs, écrans et autres accessoires sur le vélo.
  • Si possible, emportez la batterie de votre VAE avec vous.
  • Choisissez un antivol que n’aurez pas la flemme d’utiliser.

Derrière le manque d’infrastructures sécurisées, le vol de vélo est le second frein à l’adoption de ce mode de déplacement, d’après une étude menée par l’Adma (Académie des mobilités actives). Un fléau qui sévit forcément plus dans les grandes villes où la concentration de vélos est plus importante et où les espaces de stationnement sécurisés sont peu nombreux.

Le premier réflexe à avoir lorsqu’on gare son vélo, c’est de l’attacher avec un antivol à un point fixe solide. Dans un monde idéal, les points fixes sont des arceaux couverts en nombre suffisant, placés dans des lieux de passage et proches des lieux d’intérêt (commerces, entreprises, écoles…).

« Aucun antivol ne résiste à un voleur déterminé. »

L’expérience de la rue

Dans la réalité, on croise encore beaucoup d’aménagements comme des pince-roues, voire aucun point d’accroche officiel qui pousse les cyclistes vers le mobilier urbain. Et surtout, dans la réalité, les voleurs de vélo sont équipés, déterminés et sans doute un peu trop tranquilles.

L’antivol est l’un des seuls paramètres que vous pouvez véritablement maitriser. Néanmoins, nous tenons à rappeler d’emblée qu’aucun antivol ne résiste indéfiniment aux attaques d’un voleur motivé. Le vol de vélos équipés de U costauds est une réalité. Les malfaiteurs s’arment aujourd’hui de meuleuses d’angle sur batterie très efficaces et qui coupent bien des antivols en moins d’une minute.

Le vélo, une proie facile

Malheureusement, le cycliste est poussé à agir comme le membre d’un troupeau face à des prédateurs. Seul et à l’écart des regards, un vélo n’a que peu de chances de survie. Au milieu de ses congénères et à la vue de tous, ses chances augmentent. Mais dans un troupeau, le prédateur s’attaque presque toujours au plus faible. L’objectif est donc de ne jamais être le plus faible du troupeau de vélos.

Paraitre le plus pénible possible à voler est un pré requis indispensable. Cela commence avec un bon antivol, voire même plusieurs. Mais il convient également de garder à l’esprit qu’un bon antivol est également un antivol qu’on utilise. Inutile d’investir dans un U maous costaud si vous n’avez jamais le courage de le transporter ou que vous n’arrivez jamais à le placer correctement sur les points d’attache que vous croisez.

Les antivols pour vélo se classent en plusieurs catégories, qui ont chacune leurs avantages et inconvénients.

L’antivol U : costaud, mais souvent lourd

S’il est un modèle qui offre un niveau de protection supérieur aux autres, c’est bien le U. Composé d’un arceau en acier, plus ou moins renforcé, dont le diamètre dépasse généralement les 10 mm, l’antivol U est reconnu pour sa robustesse.

Vous vous en doutez, il existe néanmoins de bons U et de mauvais U. Les plus fins et légers offrent rarement un bon niveau de protection. La résistance de l’antivol doit se retrouver aussi au niveau du cylindre qui intègre la serrure. Mieux vaut privilégier un U qui se verrouille aux deux extrémités de l’anse, ce qui oblige un voleur potentiel à procéder à deux coupes pour libérer le vélo.

La taille d’un antivol U est importante à plusieurs égards. Plus il est grand, plus il sera facile de lier le vélo à un point fixe. Si vous posséder un vélo électrique à cadre ouvert et donc avec des tubes très larges, mieux vaudra ne pas viser trop petit. Votre cadre occupera déjà une grande place dans l’antivol, il en faut également pour le point de fixation. Dans certains cas, vous pourrez même attacher, avec un seul antivol, le cadre, la roue avant et le point fixe.

Mais plus un U est costaud et grand, plus il est lourd. La marque Kryptonite propose par exemple un antivol U Evolution Lite Mini 6 qui pèse 730 g. Son emprise est relativement modeste cependant. A l’opposé, Abus compte dans sa gamme un Granit Super Extreme 2500 pesant 2,2 kg. Mieux vaudra donc prévoir comment vous transporterez votre antivol sur le vélo. Beaucoup de modèles sont livrés avec des supports, un critère à ne pas négliger.

L’antivol chaine : contorsionniste en acier

Les antivols sous forme de chaine sont généralement moins résistants que les U. Ils se composent habituellement de maillons en acier, plus ou moins renforcés là encore, dont l’épaisseur varie de quelques millimètres à près de 2 cm. Leur résistance est donc assez variable et dépend en grande partie du métal utilisé et de son épaisseur.

Ici aussi, l’épaisseur du matériau et la longueur de la chaine seront des facteurs aggravants pour le poids. Chez Kryptonite, on trouve aussi bien une chaine Keeper 585 à 730 g qu’une Legend New York 1515 pesant presque 7 kg. Le transport sera là encore une clé dans le choix ou non de la chaine. Il est possible d’enrouler sa chaine autour du tube supérieur sur certains vélos, mais ce n’est pas possible sur d’autres.

Par rapport à un U qui offre peu de latitude pour le placement, la chaine est bien plus flexible. Il sera beaucoup plus simple de s’adapter à l’environnement et au vélo, surtout pour intégrer la roue avant à l’emprise de l’antivol.

Mieux vaut en revanche veiller à certains points lors du placement de la chaine. Cette dernière n’offre pas une très bonne prise pour la découpe à la meuleuse ou au coupe-boulon. Toutefois, une chaine aura plus facilement tendance à reposer au sol, ce qui la rend plus vulnérable face aux attaques à la masse ou pour la découpe. Il faut veiller à ce que la chaine reste en suspension.

L’antivol pliant : compact et pratique avant tout

L’antivol pliant mise avant tout sur sa praticité. Composés de segments de quelques millimètres d’épaisseur, sa solidité est variable. Les modèles d’entrée de gamme montrent souvent des faiblesses au niveau des jonctions entre les segments. Les antivols pliables plus haut de gamme veillent à renforcer ce point faible et proposent des épaisseurs en acier trempé plus importantes.

Le véritable atout de ce type d’antivol vélo c’est évidemment sa compacité pour le transport. Un antivol pliant peut offrir une longueur semblable à celle d’une chaine, mais reste bien plus simple à transporter. Des supports sont presque toujours fournis avec les modèles pliants.

La faible épaisseur des segments, souvent de moins de 5 ou 6 mm, rend ces antivols assez faciles à couper à la meuleuse. Une coupe plus facile en tout cas que pour une chaine ou un U à gamme équivalente.

L’antivol câble : le bon complément

Le bon vieux câble en acier tressé est un antivol qui n’aime pas être seul. Certains font moins d’un centimètre de diamètre et peuvent être coupés à l’aide d’une simple pince coupante. Les plus gros câbles résisteront rarement à une attaque à la pince monseigneur. Face au disque d’une meuleuse, autant dire que le câble fait de la figuration.

Faut-il pour autant rejeter l’antivol câble ? Pas s’il est utilisé en complément d’un U ou d’une chaine. En effet, un câble supplémentaire qui permet d’attacher une roue avant doublé à un antivol costaud pour le cadre rendra le vélo moins tentant pour un voleur.

Les câbles sont généralement assez légers et offrent une grande latitude dans leur positionnement. Ils peuvent s’enrouler autour du cadre du vélo, mais peuvent parfois être un peu pénibles à transporter s’ils sont très longs.

L’antivol de cadre : le meilleur ami en ville

L’antivol de cadre est loin d’être le plus costaud de la bande. Il est néanmoins l’un des plus utiles au quotidien, surtout en ville. Ce modèle qui se fixe généralement sur les haubans à l’arrière du vélo vient bloquer la roue pour empêcher le biclou de rouler. Il n’est pas très résistant, mais il suffira pour les petits arrêts le temps d’acheter sa baguette.

Si vous achetez un vélo et qu’un tel antivol n’est pas fixé d’office, vérifiez bien que des oeillets de fixation sont prévus. Investir dans un antivol de cadre coûte entre 20 et 50 € en fonction des modèles. Un investissement qui sera bien utile.

Certains modèles peuvent être couplés avec une chaine pour accrocher le vélo à un point fixe. Un dispositif qui reste toutefois moins protecteur qu’une chaine à part, évidemment.

Le type de fermeture des antivols vélo

La majorité des antivols, quel que soit leur format, adopte une serrure à clé. Cette dernière n’est pas à négliger. Un antivol très costaud, dont la serrure est très simple pourra être facilement crocheté sans compétences particulières. Les serrures les plus avancées qui équipent les modèles haut de gamme sont plus difficiles à crocheter, mais pas inviolables pour autant.

Certains antivols se ferment à l’aide d’un code à 3, 4 ou 5 chiffres. Une solution qui intéressera ceux qui ne souhaitent pas s’embarrasser d’une clé. Néanmoins, attention aux personnes malveillantes qui vous surveillent lorsque vous attacher votre vélo pour tenter d’apercevoir la combinaison.

Les antivols à alarme

On trouve sur le marché des antivols pour vélos qui intègrent une alarme. C’est le cas par exemple de la gamme SmartX chez Abus. Une alarme émet un son à 100 dB en cas de déplacement de l’antivol sans que le smartphone de son utilisateur soit à portée.

Attention, car ce système utilise le smartphone comme clé et n’offre pas d’alternative physique. Si vous n’avez plus de batterie, impossible de déverrouiller votre vélo. En cas de dysfonctionnement du système Bluetooth, c’est vous qui devrez vous armer d’une meuleuse. Cela nous est arrivé personnellement.

Une clé unique pour tous les gouverner

Multiplier les antivols, c’est bien. Multiplier les clés qui les accompagne, c’est plus ennuyeux, surtout si l’on a un vélo électrique qui a lui-même sa clé pour la batterie. Heureusement, les fabricants proposent des solutions.

Lorsque vous achetez un vélo électrique équipé d’une batterie amovible et d’un antivol de cadre, les deux dispositifs partagent souvent la même clé. C’est le cas, normalement, pour les antivols de marque Trelock ou Axa couplés à des motorisations Bosch et Shimano. Il est possible d’acheter a posteriori un antivol de cadre Axa et un barillet de serrure jumeau pour remplacer celui qui sécurise la batterie.

© Abus

Abus va encore plus loin avec son système One Key. Le spécialiste de l’antivol propose lui aussi une seule et même clé pour l’antivol de cadre et la batterie lorsque l’ensemble est monté de série sur le vélo. Avec la clé des antivols Abus, une carte d’identification est fournie. Cette dernière permet de refaire une clé en cas de besoin, mais également d’acheter un antivol supplémentaire – de marque Abus, évidemment – qui sera livré avec la même serrure. Il sera possible d’avoir une seule et même clé pour sa batterie, son antivol de cadre et un ou deux antivols supplémentaires. Très pratique.

Pour obtenir cet antivol personnalisé, il faut toutefois passer par un revendeur. L’opération n’est pas réalisable en ligne. Un surplus d’une quinzaine d’euros est facturé pour ce service en plus du prix du nouvel antivol.

Notez qu’il est également possible de faire changer la serrure de votre batterie dans le cas où vous changer de vélo, mais que vous posséder déjà un antivol de la marque.

Les antivols pour accessoires et composants

Protéger son vélo c’est bien, mais attacher le cadre ne suffit pas toujours. Pour un maximum de sécurité pour les roues, mieux vaut fuir les attaches rapides. Un bon vieux système à écrous sera moins tentant et des écrous antivols seront encore plus conseillés dans les zones à risque. Ces écrous antivols sont parfois vendus avec un collier de selle antivol également. Oui, les selles aussi se font voler…

Si l’on porte un casque, on ne sait pas toujours quoi en faire arrivé à destination. L’une des solutions peut être de l’attacher avec le vélo à son antivol. Toutefois, cela n’est pas toujours – voire même très rarement – pratique. Il existe de petits antivols légers et faciles à transporter comme les Hiplok Z Lok qui s’attachent rapidement pour maximiser les chances de survie de votre casque en milieu hostile. Attention, ces antivols restent très sommaires et seront coupés avec une bonne pince coupante.



Journaliste à vélo, expatrié dans le Luberon. Persuadé d'être un sniper de l'humour, qui ne rate jamais sa cible.