Voici nos conseils pour rouler sous la pluie et arriver au sec à destination. Cape de pluie, poncho, guêtre, gants, vêtements techniques. On vous explique.
Un proverbe écossais dit : « il n’y a pas de mauvais temps, juste de mauvais vêtements ». C’est vrai dans beaucoup de situations et particulièrement à vélo. Prendre une averse sans équipement adéquat est l’assurance d’arriver complètement trempé à destination. On peut s’équiper un minimum et arriver légèrement mouillé, c’est le cas si l’on se contente d’une parka pour cycliste par exemple. A l’inverse, certains préféreront un équipement complet pour être sûrs d’arriver parfaitement au sec, même sous une pluie battante.
Certains préféreront s’habiller normalement et opter pour des accessoires couvrant comme une cape de pluie et un surpantalon alors que d’autres préféreront des vêtements techniques parfaitement étanches que l’on peut porter au quotidien.
Résumé :
- Si vous voulez vous habiller comme tous les jours, utilisez une cape de pluie avec des guêtres hautes pour être protégé à 80 % de la pluie. Ajoutez un pantalon de pluie pour être protégé intégralement et arriver au sec.
- Vous pouvez opter pour des vêtements techniques comme une veste imperméable, un pantalon et des chaussures étanches pour ne pas avoir à vous changer.
- Les porteurs de lunettes peuvent opter pour un casque avec visière.
Le poncho ou la cape de pluie
La cape de pluie ou le poncho est indispensable pour pouvoir affronter une averse et arriver à destination dans de bonnes conditions. Comme nous l’avons déjà abordé dans notre Sélection des indispensables du vélotaf, la cape de pluie doit toujours être à portée de main dans le sac à dos ou une sacoche par exemple.
N’importe quel poncho ou cape de pluie devrait faire l’affaire. Sachez tout de même que comme tous les textiles imperméables, la résistance à l’eau diminue avec le temps. En fonction de votre fréquence d’utilisation, il faut renouveler sa cape de pluie tous les 3 ou 4 ans. Il est également déconseillé de la laver sous peine de perdre une partie de l’imperméabilité du textile.
On apprécie le modèle Fulap de Spad de ville qui couvre également les mains et qui permet de se passer de gants étanches.
Les guêtres ou couvre-chaussures
Trop méconnues, les guêtres (ou couvre-chaussures) sont un excellent complément à la cape de pluie. Elles s’enfilent en quelques secondes et permettent de protéger les chaussures ainsi que les mollets et les tibias. Sous une grosse pluie, on arrive alors avec les pieds aux secs (attention tout de même aux grosses flaques d’eau). Avec une cape de pluie et des guêtres, seuls les genoux et le bas des cuisses sont mouillés. C’est un moindre mal, surtout compte tenu de la facilité pour les mettre et les retirer.
Les guêtres peuvent également protéger les chaussures lorsqu’il ne pleut pas. Sur une chaussée détrempée, à moins de disposer d’un garde-boue et d’une bavette très efficaces, le bout de chaussures sera forcément mouillé, voire moucheté par les saletés et les restes d’hydrocarbures mélangés à l’eau de pluie. Pour certains membres de la rédaction, les guêtres sont un indispensable du quotidien, même en été.
Enfin, vous pouvez également opter pour les chaussures étanches. Il y a de nombreux modèles pour le trail avec des membranes étanches GoreTex ou OutDry par exemple. On trouve également des baskets de ville en GoreTex, c’est le cas chez Nike avec plusieurs modèles, chez Adidas ou encore Asics.
Un pantalon de pluie pour être totalement au sec
En plus d’une cape de pluie ou d’un poncho, on peut utiliser un pantalon de pluie afin d’être sûr d’arriver parfaitement au sec, même en cas de grosse averse. Les pantalons spécifiques pour le vélo intègrent souvent des éléments réfléchissants et une extension qui vient couvrir le dessus de la chaussure. Pour une étanchéité parfaite, on peut même mettre les guêtres par-dessus le pantalon de pluie.
Plusieurs membres de la rédaction utilisent ce pantalon qui reste efficace… un certain temps. Après plusieurs lavages, il perd l’étanchéité notamment au niveau du bas ventre où l’eau vient parfois s’accumuler et finit par traverser les coutures. Cela ne devrait pas arriver si vous l’utilisez avec une cape de pluie ou une parka imperméable.
La grosse contrainte du pantalon de pluie reste de l’enfiler. Si la cape de pluie et les guêtres s’enfilent facilement, ce n’est pas toujours le cas du pantalon de pluie. Il faut parfois retirer ses chaussures par exemple ce qui complique un peu la mise en place surtout s’il pleut déjà. On peut choisir une taille au-dessus pour faciliter l’enfilage du pantalon avec des chaussures ou bien encore opter pour un modèle qui s’ouvre quasiment entièrement sur les côtés.
Les vestes techniques
Les vestes techniques permettent de rester au sec sans avoir à s’encombrer d’accessoires supplémentaires comme une cape de pluie. La plupart des vestes imperméables font l’affaire. On peut citer par exemple les membranes GoreTex et Sympatex qui sont de bonnes garanties d’arriver au sec, mais certains fabricants ont également développé leur propre membrane comme le FutureLight chez The North Face, l’OutDry Extreme chez Columbia ou le H2NO chez Patagonia. Toutes ces membranes sont imperméables, mais aussi respirantes, un critère indispensable pour ne pas être mouillé à l’intérieur par sa propre transpiration et la condensation.
Plusieurs membres de la rédaction utilisent des vestes en GoreTex depuis plusieurs années et elles sont toujours imperméables. Cependant, les nouvelles vestes en Goretex n’utilisent plus de composés per- et polyfluorées (PFAS), mais une membrane en polyéthylène expansé (ePE). Goretex annonce toujours une très bonne durée de vie, mais nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour savoir si elle sera aussi durable que l’ancienne membrane.
Les vestes en Goretex sont assez chères, mais on trouve régulièrement des promotions et des fins de série sur les modèles de l’année précédente. De quoi s’équiper à moindres frais. Pour nous, l’investissement est rentable tant cette membrane est durable.
Certaines vestes spécifiquement conçues pour le vélo intègrent des éléments réfléchissants et sont même réversibles afin de garder un look convenable une fois arrivée à destination. C’est le cas des vestes Repop et Fluvia d’Urban Circus que nous avons testés : un côté est parfaitement imperméable avec des éléments réfléchissants alors que l’autre côté est beaucoup plus sobre pour un usage quotidien.
Certaines vestes proposent également un tablier pour protéger le dessus des cuisses comme la veste Tucano Urbano Magic Spring. Des petits élastiques se placent au niveau des pouces pour tendre le tablier jusqu’au guidon et ainsi protéger les cuisses. D’autres vestes comme le Trench de Decathlon descendent plus bas et s’ouvrent sur les côtés afin de ne pas être gêné lorsque l’on pédale.
Les pantalons imperméables
Il existe beaucoup de pantalons de randonnée imperméables, mais finalement assez peu de modèles spécialisés pour la pratique du vélo et surtout qui se portent au quotidien sans avoir l’air d’un sportif. C’est le cas du DU/ER All-Weather que nous avons testé. Ce modèle va vous garder au sec, vous tenir chaud sans jamais surchauffer et vous protéger du vent tout en restant très confortable. Un véritable pantalon à mettre par tous les temps et pour toutes les activités. Le plus dur reste encore de le trouver puisqu’il est loin d’être disponible partout.
Les gants imperméables
Si certaines capes de pluie couvrent les mains, c’est notamment le cas de la Fulap de Spad de Ville, elles ne les protègent pas toutes. Si vous utilisez une veste, il faudra également vous équiper de gants étanches. En été, l’utilisation de gants imperméables n’est pas obligatoire, ça l’est en hiver où l’association de la pluie et du froid se traduisent rapidement par des doigts engourdis ce qui peut poser des problèmes pour freiner.
Les gants C5 Thermo Gore-Tex de Gore Wear sont parfaitement imperméables grâce à la membrane Gorex-Tex qui assure aussi une bonne respirabilité de la peau. L’intérieur thermique permet d’utiliser confortablement les gants quand la température extérieure est comprise entre 0 et 5°C. La paume de la main est renforcée avec un rembourrage en mousse pour amortir les chocs. Certains éléments sont réfléchissants comme le logo. Enfin, le pouce est recouvert d’un tissu en éponge pour essuyer la transpiration. Attention en revanche, ce type de gants est souvent trop chaud dès qu’il fait plus de 5°C et l’on transpire alors des mains.
Les manchons
Les manchons apportent une bonne protection contre la pluie et le vent. Dans la plupart des cas, ils permettent de se passer totalement de gants. Autre avantage, ils sont toujours disponibles puisqu’ils restent sur le guidon en permanence. On peut également utiliser des manchons en plus d’une paire de gants pour doubler l’isolation.
Le modèle Tucano Urbano City bénéficie d’un extérieur en Néoprène imperméable et d’une doublure thermique pour garder les mains au chaud. La fixation se fait facilement sur le guidon et elle est annoncée comme antivol.
Un casque avec visière
Un casque avec visière permet de bloquer efficacement les gouttes de pluie. Les visières sont généralement conçues pour évacuer l’eau sur les côtés avec la force du vent en roulant. Certains casques disposent aussi d’une protection de pluie intégrée comme l’Abus Pedelec 2.0 ou bien encore d’aérations qui se referment comme Kask Urban R que nous avons tous les deux testés.
Les autres protections pour vélo
Il existe également d’autres protections contre la pluie comme la bulle de protection Bub-up de Rainup. Elle se porte comme un sac à dos et vient se fixer ensuite au guidon. Les arceaux similaires à ceux d’une tente légère assurent le maintien de la protection de pluie au-dessus du cycliste. Une fois à l’arrêt, on peut laisser la protection sur le vélo en accrochant la partie sac à dos à la selle ou bien encore la ranger dans sa housse à la manière d’une tente 2 secondes de Decathlon. Comme pour les tentes, le pliage n’est pas facile et il faut prendre le coup de main.
La version Bub-up Plus ajoute des rétroviseurs, une protection des mains et elle est fabriquée avec une fibre textile éco-conçue.
Comprendre l’étanchéité et la respirabilité
L’étanchéité d’un vêtement est généralement mesurée en évaluant sa résistance à la pénétration de l’eau. Cela se fait principalement en mesurant la colonne d’eau (ou pression hydrostatique) que le tissu peut supporter avant que l’eau ne commence à le traverser. Cette mesure est exprimée en millimètres (mm) et est réalisée dans des conditions de laboratoire. Un cylindre rempli d’eau est placé sur le tissu à tester. La colonne d’eau exerce une pression croissante sur le tissu jusqu’à ce que l’eau commence à traverser. La hauteur d’eau (en millimètres) à laquelle le tissu commence à fuir est notée. L’étanchéité correspond à ces critères :
- 1 500 mm : Résiste à une pluie légère.
- 5 000 mm : Convient pour une pluie modérée.
- 10 000 mm : Résiste à des conditions de pluie forte et prolongée.
- 20 000 mm : Haute résistance pour les conditions extrêmes (tempêtes, neige mouillée).
Pour nous, un vêtement ne peut être considéré comme étanche qu’à partir d’une résistance de 10 000 mm pour une utilisation à vélo. En effet, en roulant, l’eau a tendance à s’accumuler très vite sur le tissu et en dessous de 10 000 mm, un vêtement imperméable peut rapidement trouver ses limites même sous une légère pluie.
L’imperméabilité d’un vêtement va de pair avec la respirabilité. En effet, un sac poubelle est étanche, mais l’on se retrouve rapidement tremper à l’intérieur puisque le corps dégage de la vapeur via la transpiration, c’est encore plus vrai lorsque l’on fait du vélo, même du vélo électrique.
La respirabilité est souvent mesurée en grammes par mètre carré par 24 heures (g/m²/24h). Ce chiffre indique la quantité de vapeur d’eau que le tissu peut laisser s’échapper. Par exemple, un vêtement avec 10 000 g/m²/24h est considéré comme très respirant. Certains fabricants notamment Goretex utilisent la valeur RET (Resistance Evaporative Transfer) exprimée en m² Pa/W, où Pa est la pression en pascals et W représente les watts de chaleur. Plus la valeur RET est faible, plus le tissu est respirant.
Classification des valeurs RET :
- 0 à 6 : Excellente respirabilité (très confortable, même pour des efforts physiques intenses).
- 6 à 13 : Bonne respirabilité (confortable pour la plupart des activités physiques).
- 13 à 20 : Respirabilité modérée (peut devenir inconfortable lors d’efforts intenses, mais reste acceptable).
- 20 à 30 : Respirabilité faible (confort limité, surtout lors d’activités physiques prolongées).
- > 30 : Très mauvaise respirabilité (le tissu est considéré comme non respirant).
A vélo, on peut utiliser un vêtement imperméable avec une valeur de 10 000 g/m²/24h ou un RET compris entre 0 et 13 pour un bon confort sans sentir de gêne à l’intérieur du vêtement. Si vous faites du vélo musculaire et que vous aimez pousser fort sur les pédales, il vaut mieux se tourner vers des vêtements très respirants (RET inférieur à 6 ou 20 000 g/m²/24h).